Photo du jeune Rom Darius : le cliché insoutenable du Telegraph dépublié
[Mis à jour le 20 juin 2014 à 18h10] La photo de Darius a été retirée des pages internet du Telegraph à la demande de sa famille.
Darius, le jeune Rom passé à tabac par un groupe de Pierrefitte-sur-Seine vendredi, a fait ce jeudi la une du site Internet du Telegraph, quotidien britannique qui a décidé de publier le cliché derrière le titre : "la photo qui va choquer la France". L'image, extrêmement choquante en effet, montre le jeune Rom affalé dans un chariot de supermarché, manifestement inconscient, le visage gonflé, entre le noir et le rouge sang. Le Telegraph assure qu'il s'agit du jeune homme de 16 ans, lynché vendredi 13 juin par une bande de de la cité des Poètes, zone sensible de Pierrefitte-sur-Seine, en banlieue parisienne, pour une affaire de cambriolage présumé. Le journal anglais admet en revanche que le contenu de la photo n'a pas été vérifié, ses journalistes n'ayant pas été jusqu'à la montrer aux parents de la victime pour s'assurer de son authenticité.
Le Telegraph a obtenu la photographie d'un homme vivant près du camp où Darius et sa famille se sont installés dans des conditions extrêmement précaires.
Séquestré dans une cave et roué de coups
Darius avait été retrouvé tard dans la nuit du vendredi 13 juin, dans un chariot le long de la nationale 1, près de la Cité des Poètes. Selon les premiers éléments de l'enquête, ce sont des habitants de la cité qui seraient venus le chercher et l'ont emmené de force. Le jeune rom aurait ensuite été séquestré pendant plusieurs heures dans une cave où il a été roué de coups par une douzaine d'individus. Un "lynchage" basé sur des rumeur d'un cambriolage.
Ce jeudi 19 juin, Darius est toujours hospitalisé avec des lésions crâniennes extrêmement graves qui engagent toujours son "pronostic vital" selon la procureur Sylvie Moisson, chargée de l'enquête. La majorité des médias français (dont Linternaute.com) a décidé de ne pas diffuser cette image visible sur le site du Telegraph (attention, la photo peut heurter la sensibilité des plus fragiles).