Fellation, viol, prêt de filles : ces nouvelles pratiques sexuelles au collège
Véritable phénomène de masse chez les pré-ados ou actes isolés ? Le manque de statistique et de visibilité suscite l'angoisse chez les parents, les enseignants et protecteurs de l'enfance sur l'évolution des pratiques sexuelles au collège. Chez les 12-15 ans, la pratique du sexe se serait banalisée ces dernières années selon Agir contre la prostitution des enfants (ACPE) qui indique que 5000 à 8000 mineurs se prostitueraient en France. L'association vient d'alerter le monde éducatif sur ce fléau et lance un outil pédagogique pour aider les enseignants à faire face à ces comportements.
A l'origine de ces comportements sexuels dans l'enceinte même des établissements scolaires : la naïveté des jeunes concernés, l'influence des "copains" et, sans doute, la propagation du porno sur la Toile, qui expose des individus toujours plus jeunes à une image de la sexualité souvent déformée. Principales victimes : les jeunes filles. Agir contre la prostitution des enfants indique ainsi qu'au collège, un DVD se monnaie régulièrement par un baiser, un vêtement contre des attouchements, un cadeau contre une fellation dans les toilettes... Envoyer un "sexto" (une photo érotique) à son compagnon, voire passer à l'acte, serait devenu un défi pour d'autres, influencées par "les copines qui l'ont fait" ou embrigadées dans un jeu, "Action ou Vérité", où l'on doit s'acquitter d'un gage pour éviter de dévoiler un secret... Certaines victimes peuvent parfois être "prêtées" à des copains par leur propre compagnon, convaincues qu'il s'agit là d'une preuve d'amour. Les jeunes proxénètes (puisque c'est de cela qu'il s'agit) ont même un nom dans les cours de récré : les "Lovers Boys".
Prostitution et viols
Pour plusieurs pédopsychiatres, la recherche de la sexualité est normale à un âge où l'on est avide de découverte sur ce sujet. Mais pour certains, la fellation a remplacé le baiser comme premier contact avec la sexualité, les "vrais bisous" étant réservés au prince charmant. Au-delà de la question de la prostitution, déjà très grave, ces pratiques posent en outre celle du consentement des ados concernés. Est-on réellement conscient de ses actes quand on a moins de 15 ans ? Caresser un garçon "pour récupérer le portable qu'il m'a piqué" est-il réellement un acte consenti ? Certains experts parlent aujourd'hui de "miol", un acte sexuel dont le consentement est flou et qui peut s'apparenter à un viol. Régulièrement, des victimes prennent conscience de la gravité de ce qu'elles ont subi après la diffusion de photos de leurs ébats dans l'établissement ou quand le harcèlement prend le relais. Bref quand il est déjà trop tard pour dire "non".