Les quartiers les plus défavorisés de France [CARTES]

Les quartiers les plus défavorisés de France [CARTES] Quels sont les quartiers les plus défavorisés en France ? A l'aide des statistiques du ministère de l'Economie, Linternaute.com établit la carte des zones les plus pauvres de l'Hexagone. Découvrez si l'un d'eux se trouve près de chez vous et quel y est le revenu médian.

Il y a 20 ans, on l'appelait la "fracture sociale". Il y a quelques mois, le Premier ministre Manuel Valls dénoncait l'existence d'un "apartheid social, territorial et éthnique". L'inégalité entre les territoires français est demeurée criante malgré quatre décennies de politiques de la Ville ou d'actions destinées à organiser la mixité sociale. Des banlieues des métropôles aux centre-villes méridionaux, de nombreuses localités font face à la pauvreté, à l'abandon, à l'insécurité. Pour mesurer l'ampleur du problème, Linternaute.com vous propose de découvrir quelles sont les zones les plus touchées à l'aide de cartes couvrant villes, départements ou régions. Pour découvrir ces cartes, cliquez sur l'image ci-dessous.

Les résultats figurant dans notre dossier confirment que certaines régions connaissent plus de problèmes que d'autres. Les agglomérations de Marseille ou de Lille (en incluant Roubaix), comptent chacune des dizaines de quartiers où le revenu médian ne dépasse pas les 7 000 euros annuels par unité de consommation. Les régions Champagne-Ardenne, Nord-Pas de Calais ou l'Arc méditerrannéen sont également très touchés, notamment dans les villes moyennes (Reims, Maubeuge, Calais, Perpignan, Béziers, Carpentras...). A l'inverse, des pans entiers du territoire sont exempts de quartiers faisant partie de notre "zone rouge" : les deux Savoie, l'ouest de l'agglomération parisienne, l'Auvergne, une bonne partie de la façade Atlantique...

Les villes moyennes et petites en première ligne

Les résultats de cette enquête vont à l'encontre de certains préjugés. Si les clichés placent les zones les plus pauvres de notre pays dans les banlieues de Paris ou de Marseille, la réalité est bien plus complexe. Qui s'attendrait à retrouver les zones HLM d'agglomérations comme Limoges, Nevers, Laon, Angoulême, Albi ou Saint-Dizier aussi nombreuses parmi les plus défavorisées ? A l'inverse, aucun quartier de métropôle comme Lyon, Grenoble, Nice, Clermont-Ferrand ou Nantes ne figure dans la zone rouge que nous avons établi.

Centre-ville au sud, banlieue au nord

Notre étude montre que la pauvreté et l'abandon ne sont pas l'apanage des banlieues. Si dans les deux-tiers nord de notre pays, les quartiers défavorisés sont le plus souvent situés dans des zones périphériques caractérisées par la présence de HLM construits après la Seconde guerre mondiale, ce n'est pas le cas partout. Certains centres-villes du sud de la France connaissent des difficultés comparables, voire supérieures. Les trois exemples les plus frappants sont ceux de Perpignan, Toulon et Béziers. D'autres agglomérations du portour méditerrannéen, à l'instar de Marseille, mélangent pauvreté du coeur ancien de la ville et des grands ensembles modernes.

La méthodologie de notre analyse

Pour réaliser ce dossier, nous avons analysé les revenus médians par quartier publiés par l'Insee et réalisés par la Direction générale des finances publiques (DGFIP), relevant du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. "Les revenus fiscaux localisés  des ménages sont établis à partir des fichiers exhaustifs des déclarations de revenus des personnes physiques, de la taxe d'habitation et du fichier d’imposition des personnes physiques fournis à l'Insee par la Direction générale des finances publiques" précise l'Institut national de la statistique et des études économiques. Ils sont exprimés en revenu médian par unité de consommation et par quartier.

  • Quels sont les quartiers étudiés ?

Pour affiner ses statistiques et tenter de comprendre les logiques urbaines au niveau du quartier, l'Insee a adopté depuis 1999 un découpage plus petit que celui des communes pour les localités supérieures à 5 000 habitants. On parle alors d'IRIS (Îlots regroupés pour information statistiques). Les quartiers que nous évoquons dans ce dossier sont précisément ces IRIS, qui regroupent généralement entre 1 800 et 5 000 habitants. Ici, nous avons choisi de ne retenir que les quartiers (IRIS) regroupant au moins 500 unités de consommation (voir plus loin), afin de vous présenter des résultats sur des zones que l'on peut qualifier de quartier et pas seulement de pâté de maison.

  • Qu'est-ce que le revenu médian par unité de consommation ?

Le revenu est dit médian, car 50 % des personnes interrogées déclarent un revenu supérieur et 50 % un niveau inférieur. Ce résultat est différent de la moyenne (une personne très riche pourrait tirer la moyenne des revenus déclarés d'un quartier vers le haut, donnant une idée déformée du sort de la plupart des habitants). L'unité de consommation est un système de pondération utilisé par l'Insee. Il permet de comparer les niveaux de vie des ménages en dépit de leurs tailles différentes en attribuant un coefficient aux différents types de membres d'un ménage. Par exemple, les enfants comptent moins. Ceci reflète le fait qu'une famille vivant sous le même toit n'a pas besoin de faire plusieurs fois les mêmes dépenses (un ou deux téléviseurs suffisent pour la plupart des ménages).

Et aussi 

Le classement des villes françaises les plus pauvres. Quelles sont les communes les plus défavorisées de France ?