Ismaël Mostefaï : qui est le premier terroriste identifié ?
[Mis à jour le 16 novembre 2015 à 12h41] Omar Ismaël Mostefaï. C'est le nom du djihadiste français qui faisait partie du commando ayant attaqué le Bataclan vendredi 13 novembre 2015, et qui a été formellement identifié par les enquêteurs le lendemain. Ce lundi matin, a apprend que la police turque "a informé la police française deux fois, en décembre 2014 et juin 2015" de certaines activités d'Omar ismaël Mostefaï, selon des informations de France Info. Selon Le Monde, des sources proches des services de renseignements français indiquent que le jeune homme s'est rendu en Syrie ces dernières années, avant de rentrer en France à une date que l'on ignore.
Samedi soir, le procureur de Paris, François Molins, avait évoqué lors d'un point presse ce jeune homme, "né le 21 novembre 1985 à Courcouronnes", dans l'Essonne, sans pour autant mentionner son nom. Il avait aussi confirmé des informations de la presse selon lesquelles l'individu faisait l'objet d'une fiche "S" depuis 2010 pour radicalisation. Cette fiche S avait d'ailleurs été renouvelée il y a un mois, le 12 octobre 2015, prouvant la radicalisation toujours en cours de l'homme. Radio France indiquait samedi qu'il pourrait être un ami d'Amedy Coulibaly, auteur de la prise d'otages de l'Hyper Cacher en janvier dernier. Cette information n'a cependant pas été confirmée.
Omar Ismaël Mostefaï affiche le profil d'un petit délinquant, ayant fait l'objet de 8 condamnations pour des infractions de droit commun entre 2004 et 2010 (outrages, rixes) sans jamais avoir été incarcéré. Son visage apparaît subrepticement dans un clip de rap, filmé dans la pénombre, posté sur internet en 2009 (voir sur le site de BFMTV). Depuis la naissance d'une petite fille il y a cinq ans, il se serait "calmé" selon les témoignages de voisins, à Chartres, la ville où il résidait, dans le quartier de la Madeleine. Le procureur indiquait que jamais le suspect n'avait été impliqué dans une affaire de terrorisme jusqu'ici.
L'homme d'une trentaine d'années a été identifié samedi dans la journée grâce à un doigt, retrouvé sur les lieux du drame. Il aurait été sectionné lors de l'explosion de la ceinture d'explosif que le terroriste a actionné, après avoir ouvert le feu sur la foule réunie dans la salle de concert. C'est le fichier Fnaeg (Fichier national automatisé des empreintes génétiques) qui a permis de déterminer son identité.
EN VIDEO - Le premier des sept terroristes identifié.
La radicalisation d'Omar Ismael Mostefaï en question
Comment Omar Ismaël Mostefaï s'est-il radicalisé ? Selon l'Echo Républicain, il aurait été endoctriné par un islamiste radical venu de Belgique, à la mosquée de Lucé, en Eure-et-Loir, près de Chartres. L'enquête se tourne surtout désormais sur son parcours avant l'attentat de Paris. Il s'agit notamment de déterminer si Ismaël Mostefaï a pu séjourner en Syrie l'année passée. Il serait en effet passé par la Turquie en 2014, pays se trouvant sur la route des djihadistes souhaitant rejoindre Daesh ou d'autres organisations combattant Bachar El Assad. Selon France Info, il serait bien allé combattre en Syrie entre 2013 et 2014.
Selon une information du Figaro diffusée tard samedi soir, le père et le frère du kamikaze auraient été placés en garde à vue et leurs domiciles perquisitionnés. Le père a été interpellé à Romilly-sur-Seine, dans l'Aube, et son frère à Bondoufle, dans l'Essonne. Quatre à cinq autres personnes de son entourage familial ont aussi été placées en garde à vue. Omar Ismaël Mostefaï avait semble-t-il coupé les ponts avec une partie de sa famille depuis plusieurs mois. Son frère était depuis longtemps sans nouvelles de lui. A Chartres, sur le mail Anatole-France, dans le quartier de la Madeleine, où il habitait de manière très irrégulière, les habitants sont incrédules.
Un autre nom du commando djihadiste a été dévoilé dès samedi par M6. Il s'agirait d'Abbdulakbak B. l'un des assaillants du Stade de France. Contrairement à son compagnon d'armes, il serait totalement inconnu des services de police. La chaîne croit savoir que l'homme aurait passé 38 heures sur l'île grecque de Leros le 3 octobre avant de rejoindre la France.