Discours de Hollande au Congrès : "5000 emplois créés d’ici 2 ans dans la police et la gendarmerie"

Discours de Hollande au Congrès : "5000 emplois créés d’ici 2 ans dans la police et la gendarmerie" François Hollande s'est adressé au Congrès ce lundi 16 novembre. Parmi les annonces du discours, celle d'un projet de loi présenté en conseil des ministres mercredi pour rehausser le niveau de sécurité après les attentats.

[Article mis à jour le 16 novembre 2015 à 19h29] Après le temps de l'émotion et du recueillement lors de la minute de silence observée ce lundi 16 novembre à midi, François Hollande s'est adressé de manière solennelle aux parlementaires français, c'est à dire à l'ensemble des députés et des sénateurs réunis en Congrès. C'était l'une des premières décisions prises par le chef de l'Etat après la vague d'attentats survenus à Paris vendredi : s'adresser à la Nation à travers ses représentants, pour maintenir la cohésion et la solidarité nationale face aux nouvelles menaces qui pèsent sur le pays.

Le président a demandé aux parlementaires de prolonger l'état d'urgence en France "pour trois mois". Il souhaite une réforme constitutionnelle pour permettre à l'Etat d'agir plus efficacement dans les situations de crise, notamment pour que nos institutions intègrent "un outil approprié pour fonder la prise de mesures exceptionnelles pour une certaine durée sans recourir à l'état d'urgence et sans compromettre l'exercice des libertés publiques". 

La synthèse des annonces de François Hollande :

"François Hollande : "La France est en guerre""

Concrètement, François Hollande a annoncé la création de 8 500 nouveaux emplois, affectés aux ministère de la Justice, de la Défense, et de l'Interieur. "5 000 emplois de policiers et de gendarmes seront créés d'ici deux ans" a-t-il annoncé, "le ministère de la justice disposera de 2500 postes supplémentaires pour l'administration pénitentiaire et pour les services judiciaires". Et d'ajouter : "l'administration des douanes devra être renforcée de 1000 postes".

En matière de politique extérieure, François Hollande a fait part de son intention de rencontrer Vladimir Poutine, avec Barack Obama, afin de mettre en place "une grande coalition" anti-Daesh. "Je rencontrerai dans les prochains jours le président Obama et le président Poutine pour unir nos forces et atteindre un résultat qui pour l'instant est encore renvoyé à trop longtemps" a-t-il déclaré.

Minute par minute, les principales déclarations de François Hollande :

16h52 - A la fin du discours de François Hollande, les parlementaires entament la Marseillaise.

16h51 - "Nous éradiquerons le terrorisme parce que les français veulent vivre ensemble sans rien craindre de leurs semblables. [...] Nous éradiquerons le terrorisme pour que la France continue à montrer le chemin. Vive la République et vive la France".

16h50 - "Le grand événement international de la Cop21 se tiendra, car elle correspond à une immense espérance".

16h49 - "Les barbares qui l'attaquent voudraient la défigurer. Mais ils ne parviendront jamais à changer son visage. Jamais, ils ne réussiront à abimer l'âme française. Jamais ils ne nous empêcheront de continuer de vivre. Pleinement, librement, et nous devons en faire la démonstration avec sang froid".

16h46 - "Nos armées sont de plus en plus sollicitées par les crises extérieures. C'est pourquoi j'ai décidé d'interrompre toute nouvelle réduction des effectifs du ministère de la Défense". 

16h45 - "J'ai également demandé au Gouvernement d'augmenter les postes indispensables à l'action que nous avons à conduire. 5 000 emplois seront créés d'ici 2 ans dans la police et la gendarmerie, soit un total de 10 000 créations durant le quinquennat. Le ministère de la Justice disposera de 2 500 postes supplémentaires pour l'administration pénitentiaire, ainsi que pour les services judiciaires. 1 000 créations d'emplois bénéficieront à l'administration des douanes dès lors que le contrôle des frontières pourra être utilisé".

"Hollande : "La France qui aime la vie, la fête était la cible des terroristes""

16h43 - "Nous devons renforcer de façon substantielle les moyens dont disposent nos forces de sécurité et la justice. Les enquêteurs et les magistrats doivent avoir plus largement accès aux moyens d'enquêtes pour lutter contre les trafics d'armes. Enfin, face à la violence aveugle du terrorisme, la question de la légitime défense des policiers et des conditions dans lesquelles ils peuvent faire usage de leurs armes devra également faire l'objet d'un examen approfondi".

16h42 - "Nous allons, vous allez prolonger l'Etat d'urgence".

16h41 - "Notre Constitution est notre pacte collectif, elle traduit notre vouloir vivre ensemble".

16h39 - "Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme, même s'il est né Français, dès lors qu'il bénéficie d'une autre nationalité. Nous devons aussi pouvoir interdire à un binational de revenir sur notre territoire, s'il représente un risque terroriste".

16h38 - "Nous sommes en guerre. Mais cette guerre d'un autre type appelle un régime constitutionnel d'état de crise. En 2007, le comité présidé par Edouard Balladur, suggérait de modifier l'article 36 de notre Constitution. Il s'agit de disposer d'un outil pour prendre des mesures exceptionnelles sans recourir à l'état d'urgence, ni compromettre l'exercice des libertés publiques".

16h35 - "J'ai décidé que le Parlement serait saisi dès mercredi d'un projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour trois mois. La loi du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence prévoit en particulier deux mesures exceptionnelles : l'assignation à résidence, et les perquisitions administratives, pour prévenir la commission de nouveaux actes terroristes. Il sera proposé au Parlement d'adopter un régime juridique complet pour chacune de ces dispositions".

16h33 - "C'est cruel de le dire; mais ce sont des Français qui ont tué d'autres Français. Nous avons déjoué ces derniers mois plusieurs actes terroristes. [...] L'ennemi a franchi une nouvelle étape".

16h31 - "Il est vital que l'Europe accueille dans la dignité ceux qui relèvent du droit d'asile, mais renvoie dans leurs pays ceux qui n'en relèvent pas, ce qui exige une protection effective des frontières. [...] Il est impératif que des demandes depuis longtemps exprimées par la France trouvent une traduction rapide".

16h30 - "L'Europe ne peut vivre dans l'idée que les crises qui l'entourent n'ont pas d'effet sur elle. La question des réfugiés est directement liée à la guerre en Syrie. Les habitants des zones d'Irak et de Syrie contrôlées par Daesh sont martyrisés par ceux-là même qui nous attaquent aujourd'hui".

16h29 - "Si nous cherchons inlassablement une solution politique en Syrie dans laquelle Bachar Al Assad ne peut constituer l'issue. Mais notre ennemi en Syrie, c'est Daech".

16h27 - "Le terrorisme, nous le combattons partout où des Etats sont menacés dans leur existence même. Il n'y aura aucun répit, ni aucune trêve".

16h25 - "J'ai demandé au conseil de sécurité de l'ONU de se réunir pour adopter une résolution marquant la volonté commune de lutter contre le terrorisme. [...] Hier soir, j'ai donné l'ordre à dix chasseurs-bombardiers français de larguer leurs bombes sur le fief de Daech à Raqa. J'adresse toutes mes félicitations aux pilotes français qui ont réussi cette mission".

16h24 - "Ces attentats poursuivent un objectif bien précis, semer la peur pour nous diviser et nous impressionner pour nous paralyser dans l'action que nous menons pour lutter contre le terrorisme".

16h22 - "Depuis vendredi soir, je reçois des messages de solidarité de chefs d'Etat ou de gouvernements de toute la planète. Ces derniers jours, les couleurs du drapeau tricolore ont habillé les sites les plus célèbres rappelant que la France est toujours une lumière pour l'humanité".

16h21 - "Ce vendredi, c'est la France entière qui était la cible des terroristes. La France que les assassins voulaient tuer, c'était la jeunesse dans toute sa diversité".

16h20 - "J'appelle tous les Français à faire une nouvelle fois la preuve de leurs vertus : la persévérance, l'unité et le sang-froid. Nous pensons à ces centaines de jeunes gens qui ont été touchés, blessés, traumatisés par cette terrible attaque".

16h19 - "L'ennemi use des moyens les plus vils pour essayer de tuer. Mais il n'est pas insaisissable".

16h18 - "Le peuple français est un peuple ardent, vaillant. [...] Nous ne sommes pas engagés dans une guerre de civilisation, parce que ces assassins n'en représentent aucune".

16h17 - "Je sais pouvoir compter sur le dévouement des policiers, gendarmes, militaires, dont vous connaissez le sens du devoir. Les terroristes croient que les peuples libres se laisseraient impressionner par l'horreur. Il n'en est rien".

16h16 - "Nous sommes la patrie des Droits de l'Homme. Dans une période d'une exceptionnelle gravité, j'ai tenu à m'adresser devant le parlement réuni en Congrès pour marquer l'unité nationale face à une telle abomination et pour répondre avec la détermination qui convient cette l'attaque ignoble".

16h15 - "La France est en guerre. Les actes commis vendredi soir à Paris et près du Stade de France, sont des actes de guerre. Ils ont faits au moins 129 morts et de nombreux blessés"

16h14 - Une minute de silence est observée par les parlementaires avant le discours de François Hollande

16h13 - François Hollande passe devant la Garde Républicaine.

16h11 : Le président fait son entrée dans le Palais de Versailles, il présenté par Claude Bartolone, qui fait un discours introductif, évoquant la "gavité de la situation". "En s'attaquant sauvagement à des jeunes dans des lieux de culture et de fête, les terroristes se sont attaqués à notre art de vivre. Tout ce qu'il récolte c'est une France forte et une République unie" déclare Claude Bartolone.

Un Congrès de Versailles exceptionnel

François Hollande a pris la parole à 16 heures ce lundi à Versailles, pendant environ 45 minutes, pour en appeler à l'unité nationale, déjà mise à mal, notamment par Nicolas Sarkozy. Sur la forme, c'est le ton et le vocabulaire du président qui a été scruté. Sur le fond, François Hollande a annoncé un projet de loi, présenté en conseil des ministres mercredi 18 novembre. Le président a en effet précisé sa ligne politique et notamment les objectifs de la riposte, débutée dimanche soir par un bombardement visant un poste de commandement et un camp d'entraînement de l'organisation Etat Islamique dans son fief à Raqa sur le territoire syrien. Le ministère de la Défense a précisé que 10 avions avaient été déployés et que 20 bombes ont été larguées. 

Cette allocution a permis à François Hollande de demander le soutien des représentants de la Nation pour une intensification de l'offensive militaire française en Syrie. Il a formulé la requête auprès de l'ONU d'un élargissement de la coalition des pays engagés dans la lutte contre Daesh.

La politique intérieure sera également être au cœur du discours de François Hollande. La prolongation de l'état d'urgence (qui ne peut être prolongée que par une loi, une fois le premier délai de 12 jours passés) a été demandée, tout comme une amélioration de la procédure pour lutter contre le trafic d'armes.

Le Parlement réuni en Congrès, un événement politique

Nicolas Sarkozy, alors président, avait réuni il y a 6 ans les parlementaires pour évoquer la crise financière et annoncer la création d'un emprunt national. S'adresser au Parlement, pour les présidents de la République, est devenu possible en 2008 via une modification de la Constitution, qui empêchait auparavant au chef de l'Etat de s'adresser aux députés et sénateurs en vertu de la séparation des pouvoirs. Le président, après son allocution, a quitté le grand hémicycle de l'Aile du Midi pour laisser ensuite la parole aux groupes politiques, de la majorité comme de l'opposition. D'ores et déjà, le parti des Républicains a approuvé l'initiative du président français, considérant que la réunion des parlementaires en Congrès était "à la mesure de la gravité de la situation".

En vidéo - Le président s'adressant aux parlementaires, un fait exceptionnel :

"Le président convoque le congrès à Versailles lundi : "une mesure exceptionnelle""