Affiches SIDA : "débauche", "homophobie"... pourquoi la campagne du gouvernement fait polémique

La Rédaction

Affiches SIDA : "débauche", "homophobie"... pourquoi la campagne du gouvernement fait polémique Grosse polémique depuis quelques jours autour d'affiches sur la prévention contre le sida. Retour sur les faits.

[Mis à jour le 22 novembre 2016 à 23h02] Chaque année en France, près de 7 000 personnes sont contaminées par le sida. 42% d'entre elles seraient homosexuelles. Pour tenter d'éradiquer ce fléau , le gouvernement vient donc de lancer une nouvelle campagne de prévention contre le VIH. Sur les affiches, des hommes qui s'étreignent, avec des commentaires tels que : "Avec un amant, avec un ami, avec un inconnu", "S'aimer, s'éclater, s'oublier" ou encore "Coup de foudre, coup d'essai, coup d'un soir". Toutes les affiches proposent la même conclusion : "Les situations varient. Les modes de protections aussi". Il n'en fallait pas plus pour créer la polémique.

Au nom de la protection de l'enfance

Tout a commencé par un tweet de Louis Ronssin, posté jeudi 17 novembre sur le réseau social. "Nettoyage en cours à deux pas d'une école primaire", lance le responsable de la Manif pour tous dans l'Ouest de la France. Deux photos accompagnent ce message. Sur la première, l'affiche du gouvernement intacte. Sur la seconde, le message est en train d'être recouvert par de la peinture blanche. Christine Boutin n'a pas tardé à approuver le geste. Et d'ajouter : "Mais quelle honte". Depuis, le mouvement a pris de l'ampleur et de nombreux maires ont décidé d'agir, à commencer par Bruno Beschizza. Le maire LR d'Aulnay-sous-Bois a pris un arrêté afin de retirer immédiatement ces affiches dans sa commune de Seine-Saint-Denis. 

"Quand on met des messages subliminaux d'une aventure d'une nuit, d'accouplement sans parler d'amour de manière aussi lapidaire, sur un abribus, sans contextualiser, j'imagine un enfant de cinq ans qui, sans libre arbitre, peut avoir une certaine confusion dans l'esprit", a-t-il ainsi justifié auprès de BFM TV. Le maire d'Angers, également Les Républicains, a décidé d'en faire autant dans sa commune ce lundi, qualifiant cette campagne auprès de Public Sénat de "trouble sur l'espace public". "Une telle campagne dans des magazines pour adultes ne me choquerait pas. Mais sur des panneaux devant des écoles primaires, oui", a également déclaré Christophe Béchu, rapporte Ouest-France. 

La ministre de la Santé réagit

Une campagne qui fait "la promotion de l'adultère", pour Jean-Frédéric Poisson, ex-candidat à la primaire de la droite et du centre, "choquante" et "très suggestive" pour la députée d'Ille-et-Vilaine, Isabelle Le Callennec. Et d'affirmer à l'AFP : "Il y a un message électoral en direction d'une communauté [...] les socialistes sont prêts à tout." Côté pro-campagne, les soutiens se sont depuis fait entendre. Pour contrer cette vague d'arrêtés anti-campagne, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a décidé ce mardi de saisir la justice administrative. "Pour la santé publique et contre l'homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH", a-t-elle tweeté. Affaire à suivre...