Livre sur Trump : des anecdotes pas toujours anodines

Livre sur Trump : des anecdotes pas toujours anodines LIVRE TRUMP - Après avoir suivi de près Donald Trump dans sa première année au pouvoir, Michael Wolff sort ce vendredi un livre truffé d'anecdotes sur la vie du président depuis son élection. Des histoires parfois futiles, mais pas que...

[Mis à jour le 5 janvier 2018 à 10h53] Il ne devait sortir que mardi mais "Fire and Fury : Inside the Trump White House", le livre de Michael Wolff, est bien en librairie dès aujourd'hui aux Etats-Unis, et ce malgré la volonté farouche de Donald Trump de faire interdire sa publication. Les avocats du 45e président américain avaient évoqué des poursuites pour diffamation et pour cause, ce recueil d'anecdotes et de témoignages sur la nouvelle vie de Trump à la Maison Blanche n'est pas toujours à son avantage, loin de là. Dénonçant des comptes-rendus "faux [ou] sans fondements", comme le rapporte Le Monde, qui se fait l'écho de l'AFP, les avocats du chef d'Etat ont réclamé dans une lettre que l'auteur et son éditeur "cessent immédiatement" la publication de l'ouvrage au coeur de la polémique.

Problème : l'éditeur n'était visiblement pas près à aller dans leur sens. De son côté, Michael Wolff se frotte les mains après la promotion planétaire dont a bénéficié son ouvrage, notamment grâce à Donald Trump lui-même. "Et voilà. Vous pouvez l'acheter (et le lire) demain. Merci, monsieur le président", s'est empressé de tweeté Michael Wolff. Fort de ses 200 entretiens ou presque, avec des proches du président américain, le journaliste compile des anecdotes parfois drôles, inquiétantes, futiles ou révélatrices sur la personnalité et les attitudes de Donald Trump depuis qu'il est à la tête des États-Unis. Avec en premier lieu sa réaction lors de sa victoire aux élections face à Hillary Clinton en novembre 2016.


Une victoire vue comme une défaite par Trump

Alors que l'on pourrait s'attendre à de la joie, il n'en est rien. À en croire Michael Wolff, Trump avait prévu de perdre ces élections. L'auteur s'explique dans son livre : "une fois qu'il aurait perdu, Trump serait devenu à la fois extrêmement célèbre et l'éternel martyr de cette véreuse Hillary. [...] Melania Trump, à qui on avait assuré que son mari ne deviendrait jamais président, pourrait retourner à ses discrets déjeuners. Perdre rendrait tout le monde heureux. Perdre, c'était gagner", peut-on lire. Des propos appuyés par la prétendue réaction de l'homme d'affaires devenu président, élu ce fameux soir du 8 novembre. Wolff parle d'une homme "qui est passé de confus à horrifié en l'espace d'une grosse heure". Est venue quelques mois plus tard - en janvier - la cérémonie d'investiture, que Trump n'aurait pas du tout appréciée. L'affluence moindre et l'absence de star lors de l'événement, déjà évoqués à l'époque, n'auraient effectivement pas plu du tout au nouveau président. 

Trump aurait peur de se faire empoisonner

En vue de sa prise de fonction, Donald Trump s'est fait assister par Sam Nunberg, dont la mission était d'instruire le chef d'État sur la Constitution de son pays. Une mission très laborieuse d'après Michael Wolff, à tel point que Nunberg n'a "pas pu dépasser le quatrième amendement" (sur les 27) face à un Trump visiblement peu intéressé par la question, "baissant son index jusqu'à sa bouche et en levant les yeux au ciel".

Son arrivée à la Maison Blanche ne s'est pas faite sans fracas non plus. Les premiers à faire les frais de l'arrivée de Donald Trump sont les membres du service de ménage, coupables à ses yeux d'avoir ramassé une chemise dans sa chambre. "Si ma chemise est par terre, c'est parce que je la veux par terre", aurait-il fait savoir, avant de sommer ce même personnel de ne jamais rien toucher, "et surtout pas sa brosse à dent".

Très maniaque et terriblement effrayé à l'idée de se faire empoisonner, le président américain trouverait d'ailleurs dans le McDonald's une manière de se rassurer. "Il a toujours aimé manger à McDonald's, où personne ne sait qui va venir et où la nourriture est préparée en amont et en toute sécurité", assure Wolff dans son livre. Un type de nourriture qu'il apprécierait tout particulièrement. "Si à 18h30 il n'avait pas dîné avec Steve Bannon [son ancien conseiller], alors il était très probablement au lit avec un cheeseburger, regardant ses trois écrans et passant des coups de fil". 

Ivanka Trump, future présidente des États-Unis ?

Dans son livre, Michael Wolff évoque également la fameuse coupe de cheveux de Donald Trump, en proie à bien des moqueries sur les réseaux sociaux. Le journaliste perce le mystère de cette chevelure à la blondeur parfois peu naturelle. C'est la fille du président américain qui aurait révélé ce secret à Wolff. "La couleur vient d'un produit qui s'appelle Just for Men ('juste pour les hommes' en français), et qui fonce à mesure qu'on le laisse agir. L'impatience de Trump est donc la cause de cette couleur orange-blonde", lui aurait-elle confié. Ivanka Trump est d'ailleurs décrite dans le livre comme très influente dans l'administration Trump. À tel point que père et fille auraient passé un pacte. "Entre eux, les deux se sont accordés : si à l'avenir l'opportunité se présentait, c'est elle qui se présenterait à l'élection présidentielle. La première femme présidente, a plaisanté Ivanka Trump, ce ne serait pas Hillary Clinton, ce serait Ivanka Trump".