Plongée dans le monde étrange des poupées sexuelles

Plongée dans le monde étrange des poupées sexuelles Elles n'ont jamais été aussi réalistes... Les "Love Dolls", ou poupées sexuelles en silicone, sont en plein développement technologique, mais aussi économique. De la fabrication aux témoignages de clients, plongée dans ce monde étrange des poupées du désir.

On les appelle les "love dolls", autrement dit "poupées d'amour". Ces poupées en silicone pour adultes, de plus en plus réalistes, ont pris la place des poupées gonflables d'autrefois. Et quand les premières étaient principalement des objets de moqueries, les secondes sont en train de s'installer progressivement, comme un phénomène de société en devenir, mais aussi un nouveau marché prometteur. Nées au Japon dans les années 1970, les love dolls ont d'abord séduit une poignée de célibataires endurcis, de fétichistes, d'hommes touchés par le deuil, la frustration ou plus simplement la solitude. Il s'en vend désormais dans l'archipel plusieurs milliers d'exemplaires chaque année, toujours plus sophistiqués. Des dizaines d’entreprises entendent désormais prospérer avec ce nouveau business, y compris en Occident, et écoulent déjà jusqu'à 50 poupées par mois à travers la planète. Les plus connues sont l'américain Real Doll ou le fabricant français Doll Story, installé à côté de Lyon depuis des années et devenu plus récemment 4Woods. De la fabrication aux témoignages de clients, plongée dans ce monde étrange des poupées du désir.

En fonction de la personnalisation et des technologies qui y sont associées, allant parfois aux frontières de l'intelligence artificielle, les "love dolls" coûtent entre 1000 et 70 000 euros. Les clients déboursent le plus souvent entre 5000 et 7000 euros pour assouvir tous leurs fantasmes (et pas seulement sexuels) avec ces nouveaux objets de consommation pas comme les autres. Signe de la profondeur du phénomène : toute la presse, y compris française, s'est déjà penchée sur le cas intriguant de ces love dolls et sur le développement de la "Sex Tech",  secteur des nouvelles technologies du sexe. Des forums de passionnés ont fleuri dans plusieurs pays pour échanger sur les prouesses de ces nouveaux sex toys grandeur nature.

Mais le phénomène n'est pas sans poser quelques questions éthiques, comme l'a rappelé un article de Madame Figaro en février 2018. Au même moment, une maison close a ouvert dans le XIVe arrondissement de Paris, proposant à ses clients de passer une heure avec l'une de ses trois poupées pour 89 euros. Outre le Japon et les Etats-Unis, toutes les grandes villes européennes ou presque comptent au moins un établissement du genre. Madame Figaro mentionne aussi ce robot d'une société américaine, doté de cinq personnalités différentes à programmer au choix par l'utilisateur, et d'un "mode viol"... Plus inquiétant encore, le journal évoque aussi l'inquiétude des autorités norvégiennes, qui saisiraient de plus en plus de poupées sexuelles à l'effigie d'enfants. Des dérives qui ont inspiré déjà plusieurs appels à réglementer ce secteur encore méconnu et peu encadré.