Affaire Alain Cocq : pourquoi il décide de se laisser mourir après un échange avec l'Elysée
Atteint d'une maladie extrêmement rare, Alain Cocq s'en était remis à Emmanuel Macron le 20 juillet dernier, afin qu'il accède à sa requête, celle de "partir en paix". À la suite de l'envoi de ce courrier, le patient a obtenu un entretien téléphonique avec la conseillère santé de l'Élysée, le 25 août. Au cours de cet échange, M. Cocq a longuement parlé de sa situation et de sa démarche, qui a abouti à la prise en main du sujet par le chef de l'Etat en personne. "Après cet entretien, j'ai souhaité vous écrire et m'adresser personnellement à vous", a écrit Emmanuel Macron dans un courrier de deux pages au malade de 57 ans, daté du jeudi 3 septembre, lui témoignant son admiration pour les "combats incessants [qu'il a] conduits pour lutter contre la maladie et ses conséquences depuis maintenant 34 ans". Le président de la République ajoute, toujours dans cette lettre, qu'il "souhaite saluer cet engagement de chaque instant", à savoir celui en faveur de "l'égalité des droits, la participation, la citoyenneté des personnes handicapées".
Emmanuel Macron, bien qu'au courant des démarches d'Alain Cocq qui consistent à refuser l'acharnement thérapeutique, précise qu'il ne peut satisfaire sa demande. "Votre souhait est aussi d'aller au-delà et de solliciter une aide active à mourir qui n'est aujourd'hui pas permise dans notre pays", a t-il souligné. La lettre du président fait aussi mention que ce dernier ne se situe pas au-dessus des lois. "Je ne peux demander à quiconque d'outrepasser notre cadre légal actuel", rappelle Emmanuel Macron, qui conclut sa missive par une phrase manuscrite : "Avec tout mon soutien personnel et mon profond respect ".
Alain Cocq veut diffuser sa fin de vie sur les réseaux sociaux
M. Cocq souffre d'une maladie extrêmement rare, seules trois personnes en ont déjà été atteintes dans le monde. Il est à l'heure actuelle l'unique survivant. Les parois de ses artères se collent, ce qui provoque une ischémie. Il s'agit de l'arrêt ou l'insuffisance de la circulation du sang dans un tissu ou un organe. Bien qu'il soit diminué et alité, un barbiturique, qui le plongerait dans un état de sédation profond, ne peut lui être administré. La loi Leonetti sur la fin de vie ne s'applique que si le patient est assuré de mourir dans les heures qui suivent.
La requête d'Alain Cocq ne peut être honorée par la fonction présidentielle, la plus haute du pays. Après avoir reçu la réponse d'Emmanuel Macron, le patient a décidé d'arrêter de s'alimenter et de s'hydrater à partir du samedi 5 septembre à minuit. Afin de faire avancer son combat, M. Cocq diffusera sa fin de vie en direct sur les réseaux sociaux dès le samedi matin, sans le son. Selon lui, cela devrait durer quatre à cinq jours. Dans des propos relayés par Le Figaro, il souhaite démontrer "qu'en France, on ne peut pas mourir dignement" et veut également faire évoluer la loi Leonetti, qui date de 2005. Alain Cocq ajoute que son "combat va s'inscrire dans la durée".