La couche d'ozone résorbée ? Et si c'était trop optimiste ?
Les nations unies apportent pour une fois une bonne nouvelle sur le front du dérèglement climatique. Si les efforts humains pour ne plus utiliser certains produits chimiques nocifs sont maintenus, alors le trou présent dans la couche d'ozone pourrait se résorber. C'est lors de la 103e réunion annuelle de l'American Meteorological Society, qu'un groupe d'experts parrainés par l'Onu a présenté ce rapport sur l'épuisement de la couche d'ozone et les évolutions à venir.
Comme l'a rapporté le communiqué de l'Onu citant les scientifiques, "l'élimination progressive de près de 99% des substances interdites qui détruisent l'ozone a permis de préserver la couche d'ozone et contribué de façon notable à sa reconstitution dans la haute stratosphère".
Un "trou" constaté dans la couche d'ozone dès les années 1980
Depuis les années 1980, des scientifiques avaient justement constaté que la couche d'ozone pourtant vitale pour l'humanité pour empêcher les rayons UV du soleil, était "trouée" au niveau de l'Antarctique. La cause ? Les gaz comme les chlorofluorocarbures émis lors de la fabrication des réfrigérateurs ou climatiseurs et l'émission des hydrofluorocarbures lors de leurs utilisations. En 1987, a donc été ratifié par 195 pays le Protocole de Montréal visant à éliminer progressivement ces produits chimiques nocifs pour la couche d'ozone.
C'est justement dans le cadre de ce protocole que les scientifiques ont annoncé dans le rapport de 2022 que ce "trou" au niveau de l'Antarctique était en passe d'être de disparaître. L'Onu prévient "que la couche d'ozone devrait retrouver les valeurs de 1980 (avant l'apparition du trou dans la couche d'ozone) d'ici environ 2066 au-dessus de l'Antarctique, 2045 au-dessus de l'Arctique et 2040 dans le reste du monde". Toutefois le rapport met en garde face à certaine mesure de géo-ingénierie.
Un scénario trop optimiste ?
"Il ne faudrait pas, sous prétexte de lutter contre le réchauffement climatique, jouer les apprentis sorciers, et retarder la reconstitution de la couche d'ozone" : voici ce qu'a déclaré au Parisien Sophie Godin-Beekmann, présidente de la commission internationale sur l'ozone. Les scientifiques auteurs du rapport ont pour la première fois évalué une mesure de géo-ingénierie, à savoir l'injection d'aérosols dans la stratosphère (SAI). Cette technique bien particulière vise à renvoyer une partie des rayons du Soleil dans l'espace au moyen d'aérosols.
Comme l'a expliqué Sophie Godin-Beekmann au quotidien, cette technique vise à faire baisser la température sur Terre pour limiter le réchauffement climatique. Cependant, la directrice du CNRS a indiqué que "lors de très fortes éruptions volcaniques, qui ont justement provoqué l'injection d'aérosols dans la haute atmosphère, cela rendait plus actives les espèces chlorées qui détruisent la couche d'ozone". Le rapport publié par les scientifiques affiliés au Protocole de Montréal va dans le même sens prévenant que cette technologie de géo-ingénierie solaire pourrait accélérer "la circulation et les taux de production et de destruction de l'ozone dans la stratosphère ainsi que sur son transport". L'ennui, c'est que cette technologie semble de plus en plus considérée comme une piste par d'importants industriels.
C'est quoi la couche d'ozone ?
La couche d'ozone est une couche de la stratosphère qui se situe entre 20 et 30 kilomètres de la surface de la Terre. Cette couche protectrice est composée en grande partie du gaz ozone, qui empêche les rayons ultraviolets du soleil d'atteindre. Cette couche de gaz permet donc d'échapper à une sur exposition aux rayons UV permettant ainsi d'échapper à de nombreuses maladies des êtres vivants. Cette couche régule également de lutter contre le réchauffement de la Terre.