La vie humaine va bientôt disparaitre de ces régions du monde - des milliards de personnes concernées

La vie humaine va bientôt disparaitre de ces régions du monde - des milliards de personnes concernées De nouvelles recherches mettent en évidence que l'homme a certaines limites : il ne peut faire face aux effets de la chaleur extrême combinée avec un certain niveau d'humidité.

Une nouvelle étude interdisciplinaire menée par des chercheurs du Penn State College of Science et du Purdue University College of Sciences vient de mettre en lumière l'impact potentiellement dévastateur de la chaleur extrême due au changement climatique.

Selon ces travaux publiés dans les Actes de la National Academy of Science, si les températures mondiales augmentent d'au moins 1°C par rapport aux niveaux actuels, des milliards de personnes pourraient être exposées à des niveaux de chaleur et d'humidité dépassant leurs limites de tolérance.

Les experts notent que des vagues de chaleur extrême, combinées avec une humidité plus élevée peuvent être extrêmement dangereuses car l'air ne peut pas absorber l'excès d'humidité, ce qui limite l'évaporation de la sueur du corps humain et l'humidité de certaines infrastructures, comme les refroidisseurs par évaporation. En d'autres termes, l'homme ne peut plus naturellement refroidir son corps et il vit alors dans des conditions qui ne sont plus favorables à l'espèce.

Un exemple est donné par les chercheurs : la limite pour une personne jeune et en bonne condition physique est d'environ 31°C à une niveau de 100 % d'humidité, selon des travaux publiés l'année dernière par des chercheurs de Penn State. Outre la température et l'humidité, le seuil spécifique pour chaque individu dépend également de son niveau d'effort et d'autres facteurs environnementaux, notamment la vitesse du vent et le rayonnement solaire. 

Dans l'histoire de l'humanité, des températures et une humidité dépassant les limites humaines n'ont été enregistrées qu'un nombre limité de fois – et seulement pendant quelques heures à la fois – au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, selon les chercheurs. 

Des milliards de personnes menacées à court terme

L'étude a modélisé des scénarios de réchauffement allant de 1°C à 4°C pour identifier les régions où les niveaux de chaleur et d'humidité excéderaient la tolérance humaine. Si le réchauffement atteint 2°C, des milliards de personnes en Inde, en Chine et en Afrique subsaharienne feraient face à des périodes prolongées de chaleur intolérable, principalement sous forme de vagues de chaleur humides, rendant la climatisation et les moyens d'atténuation de la chaleur inaccessibles pour de nombreuses populations vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le scénario de +2°C par rapport à aujourd'hui peut correspondre au scénario "pessimiste" du GIEC à l'horizon 2100, mais la trajectoire est régulièrement réévaluée avec des indicateurs qui n'engagent pas à l'optimisme.

À 3°C de réchauffement, des régions telles que la côte est et le centre des États-Unis, l'Amérique du Sud et l'Australie connaîtraient également une chaleur extrême de cet ordre, bien que les États-Unis ne dépassent pas les limites de tolérance humaine aussi fréquemment que d'autres régions.

Les chercheurs ont souligné que ces modèles ne tiennent pas compte d'événements météorologiques extrêmes et inhabituels, tels que la vague de chaleur de 2021 dans l'Oregon ou les températures record à Londres l'été dernier.

La recherche insiste sur le fait que les gouvernements et les décideurs politiques devraient réagir très vite. "Partout dans le monde, les stratégies officielles d'adaptation aux conditions météorologiques se concentrent uniquement sur la température", a déclaré Qinquin Kong, qui a participé aux travaux. "Mais cette recherche montre que la chaleur humide constitue une menace bien plus grande que la chaleur sèche. Les gouvernements et les décideurs politiques doivent réévaluer l'efficacité des stratégies d'atténuation de la chaleur afin d'investir dans des programmes qui répondront aux plus grands dangers auxquels les gens seront confronté".

L'étude insiste par ailleurs sur le fait que les pays à revenu intermédiaire et faible seront particulièrement vulnérables, mais les pays riches ne seront pas épargnés.