Des vers carnivores ont envahi des plages de Méditerranée, un pays a sonné l'alerte
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Des vers carnivores ont envahi des plages de Méditerranée, un pays a sonné l'alerte

Les "vers de feu" se développent en Méditerranée. Un pays surveille particulièrement l'expansion de cette espèce d'autant qu'elle peut se montrer particulièrement désagréable pour les baigneurs.

Par une belle journée ensoleillée, rien de tel qu'une baignade rafraîchissante dans les eaux cristallines de la Méditerranée. Mais attention, un danger insoupçonné pourrait bien vous gâcher ce moment de détente tant attendu. Et l'on ne parle pas des méduses cette fois ! Un autre animal marin pourrait bien venir gâcher la joie des baigneurs. Les biologistes des centres siciliens de Panarea et Milazzo, rattachés à l'Institut National d'Océanographie et de Géophysique Expérimentale (OGS), observent avec inquiétude la prolifération d'un animal marin potentiellement dangereux pour les baigneurs : le ver de feu.

Ce ver marin était déjà présent au large de l'île de Malte et des côtes du Maghreb mais se retrouve aujourd'hui dans le sable et les herbiers marins des côtes nord de la Méditerranée, bien loin de son habitat naturel. Mesurant entre vingt et trente centimètres de long, le ver de feu se distingue par ses couleurs vives, variant entre le rouge, le vert, le gris, le jaune et le blanc. Ne vous fiez pas à son apparence attrayante, car ce ver est un redoutable prédateur carnivore qui se nourrit d'animaux et de charognes.

© Arribas/DYDPPA/Shutters/SIPA (publiée le 04/06/2024)

Pour l'homme, pas de risque d'être croqué mais le véritable danger du ver de feu réside dans la soie blanche qui l'entoure. Il libère un venin extrêmement irritant au contact de la peau. Les piqûres de ce ver provoquent des brûlures cutanées et des gonflements qui peuvent persister plusieurs heures, accompagnés parfois de vertiges et de nausées. Bien que non mortelle pour l'homme, la piqûre du ver de feu peut ainsi causer une gêne importante et durable, au même titre que celle des méduses.

Comment expliquer la présence de plus en plus fréquente de ces vers dans des zones où ils n'étaient pas observés auparavant ? Selon les biologistes, la hausse de la température de l'eau, favorisée par les vagues de chaleur successives des dernières années, serait à l'origine de la migration progressive et de la prolifération de cette espèce. Originaire des zones maritimes chaudes de l'océan Atlantique, le ver de feu est désormais bien implanté dans la partie orientale de la mer Méditerranée et remonte peu à peu vers le nord, notamment en mer Tyrrhénienne.

Si la présence de ces vers venimeux inquiète les vacanciers, elle pose également problème aux pêcheurs. Les vers de feu se retrouvent fréquemment dans les filets de pêche, attirés par les poissons dont ils se nourrissent. Non seulement les pêcheurs doivent redoubler de précautions mais ils constatent également une mortalité accrue des poissons, mettant en péril leurs revenus.

À l'heure actuelle, aucune alerte particulière n'a été émise en France concernant le ver de feu. Cependant, avec le réchauffement continu des eaux méditerranéennes, il est fort probable que ce nouvel habitant indésirable étende son territoire et devienne une menace grandissante pour les écosystèmes marins, la pêche et les loisirs balnéaires. Si vous apercevez un ver aux couleurs chatoyantes, aussi joli soit-il, gardez vos distances ! Mieux vaut prévenir que guérir, surtout lorsqu'il s'agit de profiter pleinement de vos vacances au bord de la Méditerranée.