Pourquoi une orque de Marineland a-t-elle été stimulée sexuellement ? Deux versions s'affrontent

Pourquoi une orque de Marineland a-t-elle été stimulée sexuellement ? Deux versions s'affrontent Après la diffusion d'images de soigneurs effectuant une stimulation sexuelle sur une orque mâle de Marineland et des accusations d'ONG sur les raisons de ce comportement, le parc a fourni d'autres explications.

Que s'est-il passé dans le bassin des orques de Marineland à Antibes ? Alors que le parc des Alpes-Maritimes est fermé depuis plusieurs mois, les associations de défense des animaux tentent de garder un œil sur le lieu grâce à des caméras drones. Et les images publiées le 15 août dernier ont de quoi rendre perplexe… Une séquence montre des soigneurs, habillés en combinaison nautique, penchés au-dessus d'une orque placée le dos. L'un des soigneurs pratique une masturbation sur l'animal. Il s'agit de l'orque Keijo, un jeune épaulard mâle. Pendant que l'un des soigneurs agit, l'autre maintient Keijo au bord du bassin, comme le rapporte France info. Des images qui ont choqué les internautes les ayant aperçues.

Pour l'association Tide Breakers, qui a diffusé ces images, la scène est complètement horrifiante : "Nous avons vu les soigneurs travailler avec les orques, les nourrir mais nous avons aussi tristement assisté à quelque chose que nous n'imaginions pas voir", explique Marketa Schusterova, la présidente de l'ONG, au média Franceinfo.

Alors comment expliquer un tel comportement ? Le parc Marineland reconnaît les agissements des soigneurs et s'explique dans Le Figaro. La direction justifie l'attitude des soigneurs par la nécessité de pratiquer ce genre de geste en raison de la puberté de l'orque Keijo. L'orque, née en 2013, "arrive à l'âge de l'adolescence avec des pulsions sexuelles de plus en plus fortes", explique le parc dans un communiqué. "Afin d'éviter des rapports consanguins avec sa mère, mais également afin d'éviter qu'ils se battent et se blessent, Marineland a décidé de stimuler sexuellement Keijo afin de faire baisser les tensions" dans le bassin. Un geste que le parc qualifie de "spectaculaire" mais "naturel et totalement indolore pour les animaux".

La thèse de la revente de semence

Les explications du parc Marineland n'ont pas convaincu l'association qui dénonce des "mensonges". Tide Breakers a d'ailleurs consulté d'anciens soigneurs et des vétérinaires à qui elle a demandé comment de tels comportements pouvaient être expliqués. Une des hypothèses évoque une possible transaction commerciale de semence d'épaulard. Il arrive que le sperme et le matériel génétique [des orques] soient prélevés pour le vendre ou l'offrir à un autre parc à des fins de reproduction.

Si l'association n'a pas d'images des soigneurs en train de collecter les semences de Keijo - et ne peut donc que spéculer -, elle estime que la stimulation de l'orque visent des intérêts commerciaux. "C'est une industrie qui vaut des milliards [...] le sperme est vendu entre des parcs qui ont un accord de reproduction", déclare sa présidente qui se dit atterrée : "L'ONG n'avait aucune idée que cela arrivait en France encore moins dans un parc fermé. Nous avons été très choqués de voir ce que nous avons vu". L'ONG va jusqu'à juger "très possible que le sperme [de l'orque Keijo] soit envoyé au Japon ou en Chine où l'insémination artificielle est régulièrement pratiquée sur des orques en captivité". Le Japon venant de perdre sa seule orque mâle en captivité.

Une version des faits démentie par le parc Marineland qui serait responsable d'acte illégal en cas de revente de matériel reproductif selon le ministère Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche. "Les opérations de reproduction sont encadrées" et "toute exportation [de semence] est donc soumise à la délivrance préalable d'une autorisation administrative après demande par le Marineland" explique le ministère. Or, il n'y a aucune autorisation, ni demande d'autorisation en cours pour le parc Marineland, où la vente des semences de Keijo n'est pas d'actualité écrit Franceinfo.