Grève du 10 septembre : SNCF, fonction publique, lycées, transports... Les secteurs impactés
Les appels à la mobilisation contre le budget de François Bayrou se multiplient et ils s'accompagne désormais d'appels à la grève pour la journée du mercredi 10 septembre. Une initiative soutenue par deux syndicats, la CGT et SUD, depuis le 27 août. Le premier a même appelé à "construire la grève partout où c'est possible" le 10 septembre en faisant de cette date "une première étape réussie".
Ces organisations syndicales sont minoritaires puisque l'intersyndicale a refusé de rejoindre le mouvement citoyen. Une décision prise le 29 août en raison des méthodes employées ou de certains discours tenus par les collectifs citoyens derrière le mouvement. Reste que plusieurs fédérations locales de certains syndicats ont décidé de se mobiliser. A noter par ailleurs que l'intersyndicale a appelé à une mobilisation ultérieure à la date du 18 septembre qui pourrait prolonger certains mouvements de grève. Transports, santé, aéroports, lycées... Découvrez tous les secteurs touchés par la grève du 10 septembre prochain.
Une grève à la SNCF le 10 septembre
Dès le 21 août, le syndicat de cheminots Sud-Rail a été le premier a appelé à faire "grève massivement" et à "tout bloquer dans le ferroviaire" le 10 septembre. Sud-Rail dénonce notamment "la saignée sociale à venir" à la SNCF. LA première organisation syndicale représentative de la SNCF, la CGT-Cheminots a appelé tous les cheminots à participer massivement, par la grève, à [la] journée du 10 septembre", comme un avant-goût du 18 septembre, journée de mobilisation intersyndicale. L'UNSA-Ferroviaire, deuxième syndicat des cheminots, n'a pas encore tranché non plus et prévoit de prendre une décision d'ici "au 1er septembre".
L'Education nationale en grève le 10 septembre ?
La grève se prépare aussi dans le secteur de l'Education nationale. Plusieurs syndicats de l'enseignement ont annoncé leur participation à la mobilisation comme SUD Education, le SNES-FSU (principal syndicat du second degré) et quelques fédérations du FSU-Snuipp (principal syndicat du premier degré). "Le 10 septembre est une mobilisation très protéiforme avec des éléments de revendications parfois très éloignés [...] mais aussi des revendications liées à la justice sociale, à la justice fiscale et au renforcement des services publiques", a expliqué Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, le jeudi 28 août. Pour cela, "il y aura des mobilisations dans un cadre intersyndicale sur la base de revendications que nous partageons, ce sont des mobilisations que nous accompagneront, que nous soutiendront", a-t-elle ajouté.
En plus des enseignants, des syndicats lycéens ont déjà annoncé se joindre au mouvement en faisant grève le 10 septembre. L'union syndicale lycéenne (USL), principal syndicat lycéen, a ainsi appelé dans un communiqué publié le 25 août "au blocage des établissements pour construire la mobilisation dans la durée, contre une politique austéritaire et destructrice pour l'éducation". Le député LFI Louis Boyard, ancien syndicaliste lycéen, a de son côté déclaré auprès de RMC vouloir "faire en sorte que ça bloque dans les facs et les lycées le 10 septembre".
Le mouvement pourrait durer au-delà du 10 septembre à l'Education nationale. Sophie Vénétitay a affirmé que "la bataille pour un autre budget va continuer après" cette date et que "c'est pour ça qu'on s'inscrira dans les décisions de l'intersyndicale qui se réunira vendredi". La syndicaliste a notamment évoqué "une journée de grève pour la fin du mois de septembre" ainsi que d'une "journée de grève [propre à l'] éducation dans les prochaines semaines".
Vers une grève dans le secteur de la santé ?
L'appel a la grève du 10 septembre a aussi été lancé au début du mois d'août par les quatre syndicaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) : CGT, FO, CFTC et Unsa. Ils ont appelé à organiser des assemblées générales tous services confondus dès le 25 août pour préparer une grève commune contre le plan d'économies. Les organisations syndicales sont en train de préparer un préavis de grève intersyndical à partir du 5 septembre, pour pouvoir cesser le travail si les assemblées générales le décident, ont indiqué la CFDT et FO. Un mouvement le 10 n'est donc pas écarté.
En outre, le syndicat SUD Santé AP-HP fait savoir qu'il "soutiendrait" le mouvement d'appel au blocage du pays à partir du 1er septembre. Il recommande à "tous les hospitaliers d'y participer [...] Le syndicat SUD santé AP-HP a déposé un préavis de grève couvrant la période allant du 1er septembre 2025 au 30 septembre 2025, afin de permettre aux agents de l'AP-HP de prendre part à toutes actions liées à ce mouvement", explique le syndicat. Parmi les mesures budgétaires annoncées qui ne passent pas : l’"augmentation de la franchise médicale", autrement dit, ce qui reste à charge pour le patient.
Autre profession dans le domaine de la santé, celle des pharmaciens. L'intersyndicale du secteur (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy, UDGPO) prévoit une fermeture des pharmacies le 18 septembre puis des fermetures "tous les samedis à compter du 27 septembre".
Une grève annoncée dans les aéroports le 10 septembre
Le rendez-vous est pris dans les aéroports : le syndicat Sud Aérien appelle à la grève et au blocage des infrastructures le 10 septembre. Une décision prise pour protester contre le budget de François Bayrou synonyme d'austérité pour le syndicat et contre la dégradation des conditions de travail dans l'aérien. La CGT Air France a également annoncé soutenir et participer à une grève à cette date. Les autres syndicats du secteur ne se sont pas encore prononcé sur le participation au mouvement. Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), première organisation de la profession, a déclaré à l'AFP qu'il n'appellerait pas à la grève.
Les aéroports devraient être touché par la grève au-delà du 10 septembre puisque les contrôleurs aériens ont annoncé une mobilisation une semaine plus tard pour le 18 septembre. Le principal syndicat des contrôleurs aériens a indiqué dans un communiqué du 28 août que cette grève résultat de l'"échec du dialogue social". Le SNCTA, syndicat majoritaire, demande notamment le " rattrapage intégral de l'inflation" en matière salariale pour 2024, mais aussi une évolution de la gouvernance de la profession. Chez Air France, Force ouvrière, premier syndicat du groupe, a aussi appelé, mardi 2 septembre, ses adhérents à rejoindre le mouvement du 18 septembre pour "combattre l'austérité"
Un appel à la grève lancé dans les commerces
La CGT dans la branche commerce s'est joint au mouvement le 2 septembre. "La Fédération CGT Commerce et Services appelle à amplifier les mobilisations et à multiplier les actions le 10 septembre : grève, débrayage de quelques heures, participation aux rassemblements et mobilisations locales de la CGT" a-t-elle écrit dans un communiqué souhaitant pleinement prendre part au mouvement, par la grève mais aussi pas le blocage. Le syndicat a également appelé à "renforcer le rassemblement devant le Ministère du travail à 9h30". L'appel de la CGT vise plusieurs enseignes de grande distribution, de restauration, mais également des enseignes diversifiées et plébiscitées par les Français : But, Primark, Carrefour, Kiabi ou encore Flunch, Elior, Sysco et Sodexo.
Le monde de l'industrie en grève pour "perturber l’ensemble de l’organisation"
Les syndicats du secteur industriel ont aussi appelé à la grève du 10 septembre, et même avant pour certains comme la fédération Mines-Énergie de la CGT qui a lancé un appel à la grève à partir du 2 septembre. L'organisation prévoit plusieurs dizaines de points de rassemblements à travers le pays selon une carte des mobilisations. La branche chimie de la CGT appelle aussi à la grève pour défendre "l'augmentation des salaires", "l'interdiction des sept jours de carence" voulus par le gouvernement, "l'interdiction des exonérations de cotisations sociales", et contre la suppression des franchises médicales et forfaitaires ainsi que contre la suppression de deux jours fériés.
"On va faire la jonction avec le 10" septembre, journée de l’appel dit "citoyen" à "tout bloquer", a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) Gaël Farou, secrétaire général adjoint de la FNME-CGT, premier syndicat de la branche des industries électriques et gazières. Le syndicat réclame un certain nombre de mesures salariales, notamment l’alignement sur le SMIC du premier échelon de la grille des salaires, actuellement inférieur de 9 % au salaire minimal et une revalorisation des indemnités d’astreintes, ainsi qu’une baisse de la TVA, de 20 % à 5,5 %, sur les factures d’énergie. La CGT se dit "en soutien" du mouvement du 10 septembre. Pour se faire entendre, le syndicat veut "perturber l’ensemble de l’organisation", notamment dans ses "bastions", abonde Mathieu Pineau, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.
Une grève généralisée dans la fonction publique le 10 septembre ?
Les fonctionnaires sont appelés à se mettre en grève le 10 et le 18 septembre par la CGT Fonction publique. Un appel partagé par les trois versants du secteurs (Eta, territoriale et hospitalière) a confirmé Sylviane Brousse, l'une des coordinatrices de la CGT fonction publique, à l'AFP. L'appel du syndicat le plus représentatif du secteur pourrait être suivi. Les fonctionnaires sont ainsi appelés "à tout bloquer par la grève pour combattre l'austérité, défendre, reconquérir et développer les services publics", peut-on lire dans un communiqué. Les deux autres principales organisations syndicales de la fonction publique - FO et CFDT - soutiennent le mouvement.
Pas de grève des taxis le 10 septembre
Face à l'engouement autour du 10 septembre, les taxis qui avaient prévus de se mobiliser le 5 septembre ont finalement décidé de reporter leur mouvement. Les fédérations de taxi ne veulent pas s'unir au mouvement de blocage comme l'explique Cnews, car elles considèrent ne pas être "sur les mêmes revendications". Le report a été annoncé le mercredi 27 août : "Lancer une mobilisation dans ce contexte reviendrait à gaspiller une énergie précieuse".
15:31 - Le 10 septembre, "des appels seront faits partout" dans les raffineries
Pour le 10 septembre, "des appels seront faits partout" dans les raffineries, explique Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies, dans les colonnes du Monde. Les employés de la raffinerie de Feyzin (Rhône) sont appelés à la grève pour vingt-quatre heures dès 22 heures, le mardi 9 septembre. Le "personnel à la journée" est lui invité à se mettre en grève "au minimum deux heures" le 10 septembre, en signe de contestation contre le gouvernement Bayrou. La fédération CGT des mines et de l’énergie a également lancé un appel à la grève du mardi 9 au jeudi 11 septembre. Attention, il s'agit bien de "décisions locales", prévient Frédéric Ben, délégué CGT de Storengy, filiale d’Engie spécialisée dans le stockage souterrain du gaz.
04/09/25 - 15:29 - Beaucoup de perturbations dans les transports le 10 septembre ?
La grève du 10 septembre a de fortes chances d'être suivie dans le secteur des transports ferroviaires, notamment à la SNCF. Les syndicats SUD-Rail et CGT-Cheminots, qui est la première organisation représentative de la société, ayant appelé à faire grève. De fait, toutes les lignes qu'il s'agisse des TGV, des Intercités ou des TER risquent d'être affectées par la grève en région comme à Paris. En Ile-de-France, les perturbations pourraient aussi toucher les lignes des RER qui sont partiellement exploitées par la SNCF et les Transilien. Il faudra attendre lundi ou mardi soir pour connaître l'ampleur des perturbations.
En Ile-de-France, la RATP a également un risque d'être concernée par la grève. Pour l'heure seule le syndicat La Base, majoritaire chez les conducteurs, a appelé à faire grève tandis que les quatre principales organisations n'ont pas encore tranché. En cas de grève, les métros, les RER et les bus pourraient être impactés.
03/09/25 - 12:02 - Une grève suivie le 10 septembre ?
Si le mouvement du 10 septembre est approuvé par une majorité Français selon un sondage Toluna-Harris Interactive pour RTL publié le 22 août, il est difficile de savoir en quelle proportion il sera suivi. Il en va de même pour l'appel à la grève lancée ces dernières semaines par les syndicats (surtout la CGT et SUD) de plusieurs secteurs. L'ampleur du mouvement pourrait varier selon les secteurs : dans les transports le mouvement pourrait être suivi puisque appuyé par le principal syndicat, dans les écoles cependant les perturbations pourraient être moindre la journée de grève tombant un mercredi elle n'impacterait "que" le secondaire qui a prévu de se mobiliser mais pourrait préférer le mouvement de grève plus cadrer du 18 septembre. Le secteur hospitalier, industriel et même les commerces ont été appelés à se mobiliser et il faudra attendre le jour-J pour constater la force de l'appel et l'ampleur des mobilisations qui reste incertain.