Procès Sarkozy - Kadhafi : la prison semble inévitable, le verdict est un coup de massue
La lecture du délibéré a pris plusieurs heures, mais il est tombé. Nicolas Sarkozy est condamné en première instance à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé. Il a été jugé coupable d'association de malfaiteurs dans l'affaire de corruption entre le pouvoir libyen et la candidature d'ancien président en 2006.
Le tribunal a également condamné Nicolas Sarkozy à 100 000 euros d’amende et prononcé une interdiction des droits civiques, civils et de famille pendant cinq ans, ainsi qu’une inéligibilité de cinq ans. "Ce qui s'est passé aujourd'hui, dans cette salle du tribunal correctionnel est d'une gravité extrême pour l'État de droit, la confiance que l'on peut avoir pour la justice", a-t-il déploré à la sortie du tribunal ce jeudi.
Le PNF avait requis sept ans de prison, 300 000 euros d’amende, cinq ans d’inéligibilité et d’interdiction d’exercer une fonction juridictionnelle.
La peine est assortie de l'exécution provisoire pour être appliquée ultérieurement. Cela signifie que la peine tient, même s'il fait appel. Nicolas Sarkozy ne sera pas immédiatement incarcéré, mais convoqué, dans un délai maximal d'un mois, devant le procureur. L'incarcération peut donc intervenir, dans un délai maximum de quatre mois. Il a annoncé, à sa sortie du tribunal, qu'il allait faire appel de sa condamnation.
Ce jeudi 25 septembre 2025, le tribunal judiciaire de Paris a rendu sa décision dans le dossier libyen où Nicolas Sarkozy est accusé d'avoir passé en 2005 un "pacte de corruption" avec l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi pour qu'il "soutienne" financièrement son accession à l'Elysée, deux ans plus tard. En d'autres termes, la question à laquelle devait répondre la justice est la suivante : Mouammar Kadhafi a-t-il financé la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy ? Il y a bien eu un mécanisme de corruption, a estimé la justice. Claude Guéant, qui était son directeur de campagne, est condamné à six ans de prison pour corruption passive, de 2007 à 2009 pour avoir accepté 500 000 euros. Alexandre Djouhri, intermédiaire dans les échanges entre Guéant et la Libye, a été condamné à six ans de prison.
Bechir Saleh, directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, est condamné à 5 ans de prison et à une amende de quatre millions d'euros. Le banquier Wahib Nacer est condamné à 4 ans de prison et à une amende de 2 millions d’euros.
Nicolas Sarkozy peut-il éviter la prison ?
L'ex-président de la République était aussi poursuivi pour recel de détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs. Les juges ne l'ont condamné que sur une partie de ces chefs. Ce jeudi, Nicolas Sarkozy a effet été jugé coupable d'association de malfaiteurs. En revanche, l'ancien président a été relaxé pour recel de détournement de fond public et pour corruption passive. Le tribunal estime que les éléments matériels de l’infraction de corruption ne sont pas constitués, et déclare qu’une "action positive de Nicolas Sarkozy en ce sens une fois élu ne ressort pas de la procédure".
L'âge de Nicolas Sarkozy pourrait avoir un impact immense dans le verdict livré ce jeudi. En effet, à partir de 70 ans, tout condamné a la possibilité de demander une libération conditionnelle compte tenu de son âge, quel que soit le temps passé en incarcération, dès lors que sa réinsertion est assurée, selon le code de procédure pénale. Né en 1955, l'ancien président des Républicains est âgé de 70 ans. Ce détail pourrait lui permettre de contourner l'incarcération même si la peine annoncée est supérieure à deux ans ferme. La justice doit se prononcer sur ce point, mais compte tenu de la peine de 5 ans, il est probable qu'il se rende bien en cellule, dans une prison, malgré un aménagement de peine.
13:55 - "Je dormirai en prison mais la tête haute. Je suis innocent", lance Nicolas Sarkozy
"J'assumerai mes responsabilités. Je déférerai aux convocations de la justice. S'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison mais la tête haute. Je suis innocent. Cette injustice est un scandale", fustige Nicolas Sarkozy à la sortir du tribunal, estimant que la "haine n'a aucune limite".
13:50 - Nicolas Sarkozy annonce faire appel
Comme indiqué par BFMTV, Nicolas Sarkozy a annoncé, à sa sortie du tribunal, qu'il allait faire appel de sa condamnation à cinq ans de prison.
13:45 - Nicolas Sarkozy dénonce "une gravité extrême pour l'État"
"Ce qui s'est passé aujourd'hui, dans cette salle du tribunal correctionnel est d'une gravité extrême pour l'État de droit, la confiance que l'on peut avoir pour la justice (...) Plus de dix ans d'enquête, des millions d'euros dépensés pour trouver un financement libyen dont le tribunal correctionnel a dit qu'il n'avait pu être trouvé dans ma campagne", a déclaré Nicolas Sarkozy, à la sortie du tribunal après sa condamnation.
13:35 - L’audience est levée, deux hommes partent en prison
Nicolas Sarkozy a été jugé, il peut rentrer libre chez lui, mais sera convoqué par le parquet pour être incarcéré dans les prochaines semaines. Le banquier Wahib Nacer et l’intermédiaire Alexandre Djouhri, condamnés à des peines de prison de quatre et six ans avec mandat de dépôt, sont quant à eux escortés hors de la salle par les policiers pour être incarcérés.
13:29 - Nicolas Sarkozy vers la prison, dans une cellule
La condamnation de Nicolas Sarkozy est lourde et il faut comprendre que ce signifie le "mandat de dépôt à effet différé". La décision est aussi assortie d'une exécution provisoire. L'ex-président de la République devrait donc être incarcéré dans les prochaines semaines. C'est le scénario qui semble le plus probable désormais, malgré les aménagements de peine qui peuvent intervenir.
13:07 - Nicolas Sarkozy condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé
L'ancien président de la République connait désormais sa peine : cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé. Il pourra faire appel s'il le souhaite.
12:27 - Les motivations du tribunal concernant Nicolas Sarkozy
Depuis près d'1h30, la présidente, Nathalie Gavarino, détaille les motivations du tribunal, avant de prononcer les peines. Pour Nicolas Sarkozy, le tribunal estime que les éléments matériels de l’infraction de corruption ne sont pas constitués, et déclare qu’une "action positive de Nicolas Sarkozy en ce sens une fois élu ne ressort pas de la procédure".
10:51 - Brice Hortefeux reconnu coupable d’association de malfaiteurs
L'ex-ministre Brice Hortefeux a été déclaré coupable d’association de malfaiteurs. Il était également poursuivi pour complicité de financement illégal de campagne électorale. A l'époque ministre délégué aux Collectivités territoriales et trésorier de l'Association de soutien à l'action de Nicolas Sarkozy, il est donc condamné dans l'affaire des soupçons de financement libyen.
10:39 - Nicolas Sarkozy reconnu coupable d'association de malfaiteurs.
Nicolas Sarkozy est jugé coupable d'association de malfaiteurs. En revanche, l'ancien président est relaxé pour recel de détournement de fond public et pour corruption passive.
10:30 - L'ex-ministre Eric Woerth relaxé
La présidente du tribunal, Nathalie Gavarino, vient d’annoncer que trois prévenus sont relaxés. Il s’agit d’Ahmed Salem Bugshan, d’Edouard Ullmo et de l’ancien ministre Eric Woerth. Le dernier cité a notamment été ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l'État pendant trois ans sous la présidence de Nicolas Sarkozy puis ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique et secrétaire général des Républicains. Aussi ancien trésorier de la campagne, il risquait un an de prison, pour "financement illégal de campagne".
10:01 - Nicolas Sarkozy est arrivé au tribunal, l'ambiance "électrique" sur place
Nicolas Sarkozy, accompagné de Carla Bruni-Sarkozy, vient d’arriver au tribunal judiciaire de Paris. En plus de Louis, les deux autres fils de l'ex-chef de l'Etat sont également présents dans la salle d'audience du tribunal, annonce France Info. Sur place l'ambiance est "électrique". "180 accréditations étaient enregistrées hier soir, à 18 heures. Seuls 80 peuvent s’asseoir dans la salle d’audience", est-il précisé.