Quelle somme faut-il avoir sur son compte pour que les banques nous voient comme "un client riche" ?
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Quelle somme faut-il avoir sur son compte pour que les banques nous voient comme "un client riche" ?

Les banques peuvent facilement suivre votre train de vie. Mais à partir de quel solde est-on vu comme un client "riche" ?

Les comptes bancaires sont évidemment scrutés par les banques qui peuvent vérifier facilement le niveau de vie de leurs clients. Obtenir un rendez-vous immédiatement, avoir un même conseiller sur la durée, recevoir un coup de pouce quand c'est nécessaire... Cela peut sembler réservé à une élite. Mais à partir de quel seuil de patrimoine un client est-il réellement considéré comme "riche" par son établissement bancaire ?

Oui, il y a bien un barème selon une enquête du très sérieux quotidien allemand Frankfurter Allegemeine Zeitung (FAZ) ! Les banques ont développé leur propre définition de la richesse. Trois catégories de clients "VIP" sont identifiées par le FAZ. On pourrait les résumer par ces trois termes : aisés, riches et ultra-riches.

Et en France ? Quand intègre-t-on le premier cercle des privilégiés, celui de la banque privée ? "Posséder un bel appartement ne suffit pas", rappelait en 2018 Philippe Vayssettes, alors directeur général de Milleis Banque, interrogé par Moneyvox. "Ce qui intéresse les banques privées, c'est l'argent que vous pouvez leur confier à court terme", précisait aussi Annabelle Rocat, associée au cabinet de conseil Alpha FMC. L'important n'est donc pas tant dans ce que l'on possède déjà, mais surtout dans sa capacité à confier rapidement des fonds à sa banque pour qu'elle les fasse fructifier sur le long terme. C'est comme ça qu'on obtient son ticket d'entrée, même sans grand patrimoine. Et quels sont les seuils ?

Selon le FAZ, dès 100 000 euros, un client est ainsi classé dans la catégorie "Affluent", c'est-à-dire aisé. Cette première tranche s'étend jusqu'à 1 million d'euros. Au-delà, on parle de "High-Net-Worth-Individual " (HNWI), autrement dit "personne ayant une somme nette élevée" ou "riches". Le niveau supérieur, celui des "Ultra-High-Net-Worth-Individuals " (UHNWI) aussi appelés les "ultra-riches", est atteint à partir de 30 millions d'euros de patrimoine. Les seuils d'entrée en banque privée varient toutefois d'une enseigne à l'autre, de 150 000 euros pour certaines banques privées adossées à de grands réseaux, jusqu'à plusieurs millions pour d'autres. "Les banques privées sont comme les voitures, il y a différentes gammes et une montée en luxe possible", résumait Philippe Vayssettes.

Mais attention, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce ne sont pas les multi-millionnaires qui intéressent le plus les banques ! Selon Felix Germann, associé chez McKinsey & Company, cité par faz.net, "la tranche la plus intéressante en termes de marge est celle des clients aisés, ceux possédant entre 100 000 et 1 million d'euros. C'est là que l'on peut largement déployer des processus numériques."

Les clients "aisés" bénéficient en effet d'avantages notables comme un contact personnalisé rapide avec leur conseiller, sans attendre au standard téléphonique mais aussi sans nécessiter un suivi aussi poussé que les riches (HNWI) et ultra-riches (UHNWI) aux besoins plus complexes. Effectivement, au-delà d'1 million d'euros, le niveau de conseil requis augmente significativement. Un suivi individuel sur-mesure est alors mis en place, ce qui s'avère fatalement plus coûteux pour les banques.