L'Etat veut baisser les impôts pour les propriétaires : voici qui devrait payer moins dès 2026
Une révolution fiscale s'annonce pour de nombreux propriétaires dès l'année prochaine.
Ce sont des "mesures choc". Une petite révolution, même, en matière fiscale. A l'heure des économies annoncées, l'Etat se dit prêt à baisser les impôts de nombreux propriétaires. Et ce, dès le 1er janvier 2026. Une idée pas si saugrenue puisque le projet vise à relancer le marché de l'immobilier et, ainsi, permettre aux caisses de l'Etat de se remplir via d'autres leviers.
Une salve de propositions vient d'être faite avec l'objectif d'encourager davantage de Français à se lancer dans l'investissement immobilier. Si le marché locatif est très tendu, cela résulte des réticences des propriétaires : lourde fiscalité, charges en constante hausse, risques accrus d'impayés… Le secteur est peu incitatif. Les changements fiscaux à venir pourraient le rendre plus attractif.
Aujourd'hui, lorsqu'un propriétaire loue une maison ou un appartement en non-meublé, il doit déclarer ses revenus de l'une des deux manières suivantes : soit au "micro-foncier", soit au "foncier réel". Le premier dispositif est le plus simple. Sur sa fiche d'imposition, il suffit d'inscrire le montant des recettes perçues au cours de l'année. Le fisc vous impose alors sur 70% de ses revenus. Il est suggéré qu'à compter de 2026, seuls 50% des revenus soient désormais imposés.
Pour ceux qui déclarent "au réel", une nouvelle réduction d'impôt est défendue : pouvoir amortir son bien tous les ans. L'idée est simple. Pour l'achat d'un logement neuf mis en location non-meublée, 5% de la valeur du bien pourrait être déduite, chaque année, des revenus imposables. Par exemple, en cas d'achat d'un appartement à 200 000 euros, il serait possible de retirer 10 000 euros des revenus déclarés au fisc.
En cas d'achat d'un bien dit "ancien" (c'est-à-dire qu'il a eu au moins un autre propriétaire avant vous), l'amortissement serait de 4%, seulement si le propriétaire a effectué des travaux d'une valeur de 15% du bien. Pour notre appartement de 200 000 euros, s'il est ancien, il faut donc effectuer 30 000 euros de travaux pour avoir droit à l'amortissement (8 000 euros par an durant toute la détention du bien).
Ces nouvelles réductions d'impôts -tant au "micro-foncier" qu'au "réel" pourraient même être plus importantes si les propriétaires appliquent des loyers en-deçà du marché. Par ailleurs, il est proposé que le déficit foncier puisse grimper à 40 000 euros par an, contre 10 700 euros aujourd'hui et que les propriétaires n'aient plus à payer d'impôt sur la plus-value de ces biens après 20 ans de détention. Enfin, ces logements n'entreraient plus en compte dans le calcul de l'impôt sur la fortune immobilière dès 2026.
Ces propositions, qui s'appliqueraient uniquement sur les achats effectués à partir de décembre 2025, ne sont pas encore dans la loi, mais "pleines de bon sens", aux yeux de la ministre du Logement, Valérie Létard. Elaborées par le sénateur Marc-Philippe Daubresse et le député Mickaël Cosson, elles doivent être validées par les gardiens du Budget du pays, Eric Lombard et Amélie de Montchalin.
Si cette étape est franchie dans les semaines à venir, ces réductions d'impôts seront alors soumises au vote de l'Assemblée nationale et du Sénat cet automne, lors de l'élaboration du budget 2026. Et seuls les parlementaires pourront trancher le sujet. Comme le dit Valérie Létard, "le combat commence" et "nous devons convaincre de la nécessité de cette réforme". Preuve que l'Etat ambitionne véritablement de porter cette révolution fiscale pour les propriétaires.