Grâce au télétravail, il est possible de réduire le montant de ses impôts. Mais attention avant de se précipiter.
C'est une pratique désormais bien ancrée. Le télétravail s'est installé dans beaucoup d'entreprises et, celles qui ont mis en place du distanciel, proposent un à deux jours par semaine sans venir au bureau. Pour les salariés, cela représente un confort dans leur organisation, s'épargnant ainsi les trajets, que ce soit par leur véhicule ou les transports en commun. Mais ce que certains oublient, c'est que cela peut aussi permettre de réduire le montant de ses impôts.
Alors que la période de déclaration de revenus est ouverte, des contribuables ont probablement écarquillé les yeux en voyant le montant qu'il leur restait à verser au fisc. Pourtant, si ces derniers ont régulièrement fait du télétravail en 2024, ils peuvent revoir le calcul de leur imposition. Il faut un peu de patience, mais cela peut valoir le coup. Explications.
Le Trésor public permet aux télétravailleurs de déduire 2,70 euros pour chaque jour télétravaillé, dans la limite de 626,40 euros sur l'année. Mais attention, cela n'est possible que si vous optez pour déclarer des frais réels. On vous a perdus ? Pas de panique.
Sur chaque déclaration de revenus, le fisc applique automatiquement, pour tout le monde, un abattement de 10% sur les revenus pré-remplis (case 1AJ - Montant net fiscal annuel). Si vous souhaitez déclarer les frais de télétravail, alors cet abattement initial ne sera pas appliqué. Ainsi, à vous de calculer si vos frais engagés représentent plus de 10% du montant inscrit en case 1AJ.
Un exemple. Matthieu est un jeune cadre. En 2024, il a gagné 1770 euros net par mois, après impôts. Sur sa déclaration de revenus, la case 1AJ affiche 22 680€. Matthieu fait deux jours de télétravail par semaine et se rend au bureau en voiture les trois autres jours.
Sur l'année, il déclare ainsi 86 jours de télétravail. Grâce au forfait de 2,70 euros par jour, il peut donc défalquer 232,20 euros de ses revenus. A cela s'ajoutent ses frais kilométriques : 30km aller-retour, qu'il effectue trois fois par semaine avec sa Clio. Grâce au barème kilométrique, il peut ainsi ajouter 2095 euros à sa déduction.
Au total, il va déduire 2327,20 euros de ses revenus imposables, soit plus que les 10% initialement déduits par le fisc (2 268€). Il a donc tout intérêt à calculer des frais réels.
En revanche, si ses revenus sont plus élevés ou s'il n'utilise pas la voiture pour effectuer ses trajets, il n'est pas intéressant pour lui de calculer les frais réels. L'abattement automatique lui permettra de payer moins d'impôts. Le télétravail peut donc faire baisser la note fiscale, seulement s'il est accompagné d'autres dépenses professionnelles. Rappelons également que le choix d'opter pour les frais réels nécessite de conserver les factures et justificatifs des frais engagés dans le cadre professionnel. Dans le cas de Matthieu, il lui faudra ainsi conserver les factures des passages à la pompe à essence, de manière à pouvoir justifier les montants indiqués sur sa déclaration de revenus en cas de contrôle du fisc.
