Les radars du futur sont déjà sur nos routes, ils savent détecter des dizaines d'infractions

Les radars du futur sont déjà sur nos routes, ils savent détecter des dizaines d'infractions Déjà déployés dans plusieurs villes de France, les radars urbains sont capables de détecter plus d'une dizaine d'infractions.

Il y a un petit peu plus de vingt ans – le 27 octobre 2003 – la France inaugurait sous le crépitement des photographes de presse le tout premier radar, posé sur la nationale 20 au niveau de La Ville-du-Bois (Essonne). Depuis, les outils de contrôle des axes routiers se sont déployés à grande vitesse dans l'Hexagone. Selon un recensement effectué dernièrement par Ouest-France, ils sont aujourd'hui 4 530 à relever un peu partout en France les infractions des automobilistes. A l'époque, les radars fixes pouvaient uniquement relever la vitesse des véhicules pour sanctionner les conducteurs dépassant les limites autorisées. Mais en deux décennies les technologies ont énormément évolué. Le dernier né, le radar urbain, est en mesure de détecter une dizaine d'infractions.

Ces radars de nouvelle génération, en test dans certaines villes de France depuis deux ans, ont été homologués pour flasher les excès de vitesse (dans les deux sens) et les franchissement de feux rouges. Mais un décret, publié en juillet 2023, a sérieusement allongé la liste des infractions, indiquant de fait toutes celles que ces radars de dernière génération sont capables d'identifier. Attention, la liste est longue. Outre les excès de vitesse et le passage à un feu rouge, ces boîtiers électroniques peuvent détecter :

  • le port de la ceinture de sécurité
  • l'usage du téléphone portable
  • l'usage de voies réservées à certains véhicules
  • la circulation sur la bande d'arrêt d'urgence
  • le non-respect des distances de sécurité
  • le franchissement et chevauchement des lignes continues
  • la circulation dans un sens interdit
  • le non-respect des arrêts à un panneau STOP
  • le défaut d'assurance
  • le niveau d'émission sonores
  • le port du casque pour les engins motorisés à deux, trois ou quatre roues
  • les limites de poids des véhicules

Autant de règles du Code de la route donnant lieu à des amendes et/ou retrait de points sur le permis de conduire en cas de non-respect. Est-ce que cela signifie que ces jeunes radars sanctionnent déjà ces infractions ? Non. Du moins, pas encore. Testés depuis deux ans à Montbéliard, Marseille, Montpellier ou encore Toulouse, ces appareils de contrôle, appelés ETU (Équipements de terrain urbains), tardent un petit peu à se déployer. Ils devaient être 200 sur le territoire à la fin de l'année 2023, ainsi que 500 cabines servant de leurre. Mais le gouvernement, qui doit œuvrer dans un contexte social assez tendu ces derniers mois, a repoussé à plus tard leur mise en service. Les tests se poursuivent néanmoins dans les villes citées plus haut et les excès de vitesse et feux rouges grillés donnent lieu à des flashs mais pas (encore) à des contraventions.

C'est sans doute une question de semaines, ou plus certainement de mois, avant que ces radars urbains, de petite taille pour se fondre plus facilement dans le décor, ne commencent à rapporter de l'argent à l'État. Et s'ils venaient à être homologués pour les nombreuses infractions vues ci-dessus – la question des données personnelles avec des photos prises à l'intérieur des véhicules se pose notamment -, ces nouveaux radars risquent de faire un malheur sur les routes. Et sur le portefeuille des automobilistes.