Test du Motorola Razr60 Ultra : un smartphone pliable impressionnant, mais à perfectionner

Test du Motorola Razr60 Ultra : un smartphone pliable impressionnant, mais à perfectionner Toujours grand concurrent de Samsung sur le marché des smartphones pliables, Motorola a récemment sorti son nouveau Razr60 Ultra que nous avons pu tester à la rédaction.

Difficile de ne pas penser à Samsung lorsque l'on parle de smartphone pliable. Le constructeur dispose tout de même de nombreux concurrents à la matière dont le chiffre ne fait que croître d'année en année. Parmi ces derniers, on retrouve notamment Motorola avec sa gamme Razr et Razr Ultra qui s'impose de plus en plus comme une alternative viable aux Flip de chez Samsung.

Motorola vient de sortir deux nouveaux pliables sur le marché : le Razr60 et le Razr60 Ultra. Nous avons pu tester ce dernier qui est disponible en France à partir de 1299 euros. Un prix équivoque donc et plus élevé que son principal concurrent, le Samsung Galaxy Z Flip 6 qui fût commercialisé à partir de 1199 euros. Notre verdict.

Le récap de notre test du Motorola Razr60 Ultra
  • Un design maitrisé, original et agréable à utiliser au quotidien
  • Capacités photos très correctes
  • Ecrans de bonne qualité
  • Excellentes performances notamment pour de la navigation classique ou multiples applications
  • Le processeur surchauffe rapidement
  • Le volet IA non disponible en français au lancement
  • Pas de certification IP68
  • Seulement trois années de mises à jour majeures

Un design maitrisé et qui se démarque

Le Motorola Razr60 Ultra est donc un smartphone pliable qui peut s'utiliser de deux façons : plié et déplié. Dans son format de base (plié), le smartphone dispose d'un format carré avec un écran AMOLED de 4 pouces. Ce dernier recouvre intégralement le boitier contrairement au Razr60 classique ce qui permet de disposer d'une très bonne lisibilité au quotidien (une fois qu'on est habitué au format). Seuls les deux petits capteurs photo "cassent" cette harmonie, mais ces derniers ne sont pas très épais donc on leur pardonne aisément. Le format plié du Razr60 Ultra se veut particulièrement agréable à utiliser au quotidien et à ranger dans une poche ou un petit sac. Sa plus grosse différence avec son principal concurrent, le Z Flip 6 de chez Samsung, vient des tranches qui sont arrondies chez Motorola.

Le Razr60 Ultra peut se plier autant que l'on désire et pas seulement à certains angles. © Motorola

Une fois déplié, le Motorola Razr60 Ultra affiche un écran de 7 pouces particulièrement long. Cela permet de disposer d'une grande place pour les vidéos et jeux, mais l'utilisation à une main se veut assez compliquée si vous souhaitez atteindre des éléments placés en haut de l'écran. Nous y retrouvons tout de même un écran avec une caméra selfie intégrée, même si cette dernière n'est pas la plus utile, mais nous y reviendrons. Notons tout de même la pliure de l'écran qui est certainement l'une des moins visibles sur le marché à l'heure actuelle et qui nous impressionne à chaque fois que l'on passe le doigt dessus.

Le dos du Motorola Razr60 Ultra dépendra du coloris que vous avez choisi : le vert foncé (scarab) est en fibres alcantara, le bordeaux (Rio Red) et le rose (Cabaret) sont en similicuir tandis que le Mountain Trail est en bois certifié FSC. C'est de cette dernière version dont nous avons disposé pour notre test et qui s'avère certainement la plus originale avec son revêtement en bois très agréable au toucher (et qui fait son petit effet esthétique auprès de notre entourage). Notez que le Razr60 Ultra dispose également d'une coque incluse de très belle facture et qui est pourvue d'une attache pour pouvoir attacher le téléphone à une sangle. Un chouette cadeau.

Le design du Razr60 Ultra est maitrisé, mais se distingue de la concurrence. © Motorola

Notons que le Razr60 Ultra ne dispose que d'une certification IP48 de résistance face à l'eau et la poussière. Un score correct, mais nul doute que le format pliable rend difficile la certification IP68. Aucune présence de port Jack ou de port Micro-SD.

Un écran coloré ? Mettez m'en deux

Les deux écrans du Motorola Razr60 Ultra (interne et externe) disposent d'une qualité d'image AMOLED. L'écran externe bénéficie également d'une protection Gorilla Glass Ceramics contre les chocs (ce qui n'est pas le cas de l'écran interne). Les résolutions sont différentes cependant avec 2992 x 1224 pour l'écran interne et 1272 x 1080 pour l'écran externe. Tous les deux sont compatibles avec une fréquence de rafraichissement pouvant monter jusqu'à 165 Hz, ce qui représente une excellente fluidité, mais surtout utile lors des jeux vidéo.

Le Motorola Razr60 Ultra propose des pics de luminosité différents en fonction de l'écran interne ou externe. Cette différence se ressent quelque peu lorsque le téléphone est manipulé en plein soleil puisque la lisibilité de l'écran interne peut être parfois insuffisante. Il est totalement possible d'utiliser le téléphone, mais il vous faudra parfois plisser un peu les yeux.

L'écran du Motorola Rarz60 Ultra est coloré et ne laisse pas de pliure visible. © Motorola

Notons tout de même la colorimétrie des deux écrans du Motorola Razr60 Ultra qui est... Forte, disons-le. En usage quotidien, vous ne devriez remarquer que quelques couleurs un peu trop exagérées ici et là, mais les plus observateurs pourront potentiellement pester contre le manque de réalisme de certains rendus. Heureusement, le smartphone propose un mode de couleurs "naturel" qui vient atténuer le tout.

Des performances surprenantes, mais une chauffe prononcée

Motorola a doté son Razr60 Ultra du processeur Snapdragon 8 Elite. Il s'agit d'une des puces de smartphones les plus puissantes sur le marché de la téléphonie mobile. Cela se ressent lors de nos essais où des jeux pouvant être très gourmands en ressources tournent sans le moindre mal. Nous avons notamment fait l'expérience avec des titres comme "Wuthering Waves", "Honkai : Star Rail" ou encore "Infinity Nikki" et les trois jeux tournaient en qualité maximale même sur l'écran externe.

Les jeux tournent très bien sur le Razr60 Ultra, même sur le petit écran externe. © Motorola

Malheureusement, le travail sur la dispersion de la chaleur au sein du Motorola Razr60 Ultra semble ne pas être suffisant. Le smartphone a tendance à chauffer rapidement une fois que nos jeux sont lancés. Rien qui ne nous empêche de tenir l'appareil dans nos mains, mais qui a de quoi poser des questions sur la durée de vie des composants internes.

Au quotidien en revanche, rien de particulièrement inquiétant ! Les applications et animations sont fluides. Naviguer entre nos messages, nos réseaux sociaux ou encore nos applications de vidéos en streaming se fait aisément et sans aucun ralentissement. Mieux encore : l'écran externe est totalement capable de faire tourner n'importe quelle application sans problème. Oui, vous pouvez jouer à Candy Crush sans ouvrir votre smartphone pliable.

Le Motorola Razr60 Ultra excelle dans les jeux, mais a tendance à chauffer rapidement. © Motorola

Puisque nous sommes dans l'ère de l'intelligence artificielle, il nous faut également mentionner l'intégration de Moto AI, la solution maison de la firme pleinement intégrée au Razr60 Ultra. Le constructeur a pleinement insisté sur ces ajouts puisque ces derniers sont nombreux avec, entre autres, l'intégration de l'IA en maintenant le bouton d'allumage, la possibilité de résumer ou traduire des articles, de condenser des notifications, de générer des images à partir d'un prompt ou encore d'accéder à Perplexity grâce à un partenariat officiel. Tout un tas d'options que l'on retrouve déjà sur de multiples appareils, mais qui très bien exploitées par Motorola. Dommage que de nombreuses options de Moto Ai ne soient pas encore disponibles en français et qu'un compte soit requis pour y accéder.

Enfin, dernière ombre au tableau (et pas des moindres), la durée des mises à jour. Le Razr60 Ultra est fourni avec Android 15 et promis à seulement trois mises à jour majeures. Cela permettra au smartphone pliable d'aller jusqu'à Android 18 en 2027 (supposément), mais guère plus. Une durée très courte pour un smartphone vendu à plus de 1200 euros...

Des photos de très bonne qualité

Notre principal reproche sur notre test du Motorola Razr50 Ultra était que le smartphone avait trop tendance à exagérer sur les contrastes de ses photographies. Un constat que l'on retrouve un peu moins pour ce Razr60 Ultra, mais qui ne disparait pas complètement avec des teintes vertes souvent très prononcées.

Zoom x30 © Linternaute

De jour, ou lorsque les conditions de lumière sont bonnes, le smartphone est capable de réaliser d'excellents clichés. Les détails sont fournis et le flou quasi absent, même sur les sujets en mouvement (jusqu'à un certain point). Nos photographies sont nettes, et ce, sans prendre le temps d'ajuster des paramètres. Il nous suffit de sortir le smartphone, de pointer et de shooter. L'ultra grand angle s'en sort également plutôt bien tandis que les zooms restent de bonne qualité jusqu'en x3 ou x5, mais au-delà, les capteurs montrent leurs limites.

De nuit, le Motorola Razr60 Ultra parvient également à produire des résultats très corrects. Les détails sont bien retranscrits et le smartphone réussit à sortir des clichés exploitables sans être totalement parfaits. La colorimétrie peut cependant rapidement s'altérer en fonction des conditions de luminosité et certains détails comme du texte peuvent paraitre un peu flous.

Concrètement, si les photographies du Razr60 Ultra ne parviennent pas à égaler celles d'autres smartphones "classiques" à un tarif assez proche (comme un Google Pixel 9 Pro ou un Samsung Galaxy S25 Ultra), les résultats obtenus restent très bons.

Une autonomie qui s'impose face à la concurrence

Pendant de nombreuses années, le souci des smartphones pliable se trouvait principalement dans l'autonomie et la résistance. Si ce dernier point est toujours amélioré à chaque nouveau modèle (et chaque nouvelle charnière), le Motorola Razr60 Ultra prouve que l'autonomie n'est plus une question embarrassante pour un téléphone pliable.

Le Razr60 Ultra est équipé d'une batterie de 4700 mAh. Une amélioration de 700 mAh par rapport à son prédécesseur. Cela se ressent au quotidien puisque nous n'avons jamais ressenti un besoin urgent de passer le téléphone par une recharge pour tenir une journée entière. Débranché le matin vers 8h, le Razr60 Ultra disposait toujours d'un peu plus de 60% d'autonomie vers 18h.

Le Motorola Razr60 Ultra dispose d'une bonne autonomie et d'une charge rapide. © Motorola / Linternaute

Côté recharge, le Razr 60 Ultra se distingue également. Le smartphone est compatible avec la charge rapide jusqu'à 68 W en filaire et 30 W en sans-fil. Une charge inversée, plutôt pratique pour recharger de petits objets comme des écouteurs, est également disponible jusqu'à 5 W. Une fois connecté à un chargeur, le Razr60 Ultra se remplit d'environ 10-15% toutes les 10 minutes. Comptez donc un peu moins d'une heure pour faire le plein.

D'excellentes communications et une connectivité futureproof

Nous avons pu utiliser le Motorola Razr60 Ultra comme smartphone principal et auxiliaire pendant un peu plus de deux semaines. L'occasion parfaite pour passer de nombreux coups de fil et affirmer que le téléphone s'en sort parfaitement au niveau des communications. En l'utilisant comme un téléphone normal (déplié), le Razr60 Ultra isole bien votre voix des bruits ambiants pour permettre des échanges fluides et audibles. Il est également possible de l'utiliser en le gardant plié, mais nous recommandons alors de passer par le haut-parleur pour mieux entendre votre interlocuteur.

Pour ce qui est des connexions, le Motorola Razr60 Ultra est compatible avec le Bluetooth 5.4 et surtout le Wi-Fi 7 ce qui lui assure un bel avenir avec les connexions à la dernière génération de Wi-Fi qui se démocratise de plus en plus.

Notre conclusion au test du Motorola Razr60 Ultra

Motorola a assurément peaufiné sa formule des smartphones pliables avec ce Razr60 Ultra. Plusieurs volets comme l'intelligence artificielle, l'autonomie, la puissance et les photographies sont bien maitrisés, notamment par rapport à la précédente génération. Le téléphone est une très bonne alternative aux Z Flip de Samsung, mais la chauffe prononcée de son processeur, sa certification IP48 et, surtout, le peu d'années de mises à jour l'empêchent d'être un téléphone qui approche la perfection.

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