Abracadabra, les sorcières charment le manga !

Abracadabra, les sorcières charment le manga ! La sorcière occupe une place à part dans le monde du manga. Depuis 2015, le nombre d'œuvres autour de ce personnage iconique ne cesse de croître et, rien qu'en France, plus de 50 mangas le mettent à l'honneur. Pour Halloween, analysons cette tendance qui dépasse le marché japonais.

Cette année, les sorcières seront-elles les reines d'Halloween... même au Japon? Les chevaucheuses de balais se sont imposées dans la culture nippone au fil du temps et, aujourd'hui, on recense plusieurs centaines de mangas qui les mettent en avant, sans compter les dessins animés. En France, elles sont au cœur de l'intrigue d'une cinquantaine de mangas. Depuis 2015, la production d'histoires mettant en scène des sorcières s'amplifie. Doit-on ce renouveau de popularité à l'arrivée d'auteurs qui ont lu Harry Potter étant enfants ? Ou bien à l'explosion de la sorcellerie sur TikTok ? Et pourquoi donc les sorcières japonaises n'ont-elles pas l'image d'une méchante marâtre au fond des bois mais plutôt d'une personne au service de la communauté, très souvent dans un contexte urbain ? On vous raconte...

Historiquement, le costume le plus populaire aux USA est celui de la sorcière. Cette année encore, le site Google Frightgeist lui décerne la palme des tendances de recherches de costumes.  © Google

Les origines du mythe de la sorcière nippone

L'anthropologue et chercheuse Eriko Kawanishi, qui s'est intéressée à la place de la sorcellerie dans le Japon contemporain, affirme que la forte représentation des croyances shintoïstes et bouddhistes auprès des Japonais explique l'échec des missionnaires chrétiens des XVIe et XIXe siècles et la très faible présence de cette religion au Japon.

Flying Witch © Chihiro Ishizuka / Kodansha Ltd.

Les pratiquants de sorcellerie et autres rites païens sont très peu nombreux au Japon mais existent dans toutes les tranches d'âge et de genre. La profusion des divinités pourrait être un facteur limitant de la puissance de la foi, poussant les insulaires à suivre les principaux mouvements bouddhiques et shintoïstes plus par coutume que par croyance.

Pour Chihiro Ishizuka, l'auteur du manga Flying Witch, cette absence de vision dogmatique de la sorcière est l'une des raisons qui a permis à la pop culture nippone d'en créer sa propre image, voires ses propres images: "Au Japon, le concept de la sorcière n'est pas ancré dans la vie quotidienne et s'est toujours contenté de rester dans le domaine du fantastique". Masatoshi Takahashi, l'éditeur en charge de la série l'Atelier des Sorciers, abonde dans ce sens: "L'existence des onmyôji (fonctionnaire gouvernementaux spécialistes en occultisme, magie et en divination.) et des devins, mélangés à l'influence des jeux vidéo et des œuvres du studio Ghibli, expliquent l'absence d'image figée pour la représentation des sorcières dans l'imaginaire japonais. Elles prennent les formes qui nous attirent le plus.". Une forme qui peut provenir aussi bien des mythologies celte, grecque et scandinave que des contes de Grimm ou Andersen.

Pour Kim Bedenne, éditrice aux éditions Ki-oon au Japon, ces mythologies arrivent par un prisme d'adaptation et sont très souvent édulcorées: "L'image que les Japonais ont construite de la sorcière est bel et bien basée sur la mythologie occidentale, mais elle est arrivée via l'univers de Walt Disney après la guerre. En dehors des contes de Grimm, la majorité des œuvres ont percé au Japon via des adaptations américaines. Les Japonais n'avaient pas de rapport aussi fort au personnage de la sorcière, sociologiquement parlant, qu'en Europe."

La Reine Beryl fait penser à Grimhilde la marâtre de Blanche Neige © Naoko Takeuchi. Extrait de Pretty Guardian Sailor Moon Eternal Edition

Il existe néanmoins des sorcières méchantes et horribles dans la pop culture japonaise. Par exemple Béatrice la Golden Witch du manga Umineko no Naku Koro ni, Karla des Chroniques de la guerre de Lodoss ou Yubaba, la sorcière du Voyage de Chihiro qui transforme les parents en cochons. Voire des univers très sombres comme celui de Ravina the Witch, la sorcière de la décharge digne des frères Grimm.

"Dans l'histoire du Japon, ce qui se rapproche le plus de la sorcellerie et des sorciers, c'est le shugendô (érémitisme des montagnes) et l'onmyôdo (cosmologie ésotérique), dont Taichô, Yaku Shôkaku et Abe no Seimei sont les représentants les plus célèbres, explique Ken Nakagawa, l'éditeur du manga The Wandering Witch. Les principales périodes où on les évoque sont les ères Nara (710-794) et Heian (794-1185), mais ils sont de moins en moins évoqués au fur et à mesure qu'on se rapproche de l'époque des samouraïs. Utiliser les croyances dans les fictions n'est pas considéré comme un manque de respect : beaucoup d'œuvres parlent de prêtresses, de shintoïsme ou de bouddhisme. Les créateurs ne s'interdisent pas de les utiliser dans ce cadre." Pour l'éditeur, ce qui se rapproche le plus des sorcières sont les prêtresses qui officient en tant qu'oracles : les himiko. Cependant, ces dernières sont incapables d'utiliser de la magie, elles ne peuvent que recevoir la parole divine et prier pour la pluie.

© Kamome Shirahama / Kodansha Ltd.

"Jusqu'au début du XXe siècle, l'herboristerie médicinale, le kampo, était la seule médecine connue au Japon, ajoute Kim Bedenne. On ne savait rien du corps humain. On considérait que si on touchait au corps de manière posthume, alors il ne pouvait plus se réincarner. En revanche, il n'y avait pas de mal à s'y connaître en plantes, bien au contraire. Ce qui explique en partie l'image positive au Japon de la sorcière qui prépare des potions, à l'opposé de l'image des concoctions maléfiques à base de sang de salamandre, poudre de mandragore et œil de crapaud que l'on appréhende en Occident."

Les studios Ghibli et Harry Potter : incubateurs de tendances ?

Quelle est la place des studios Ghibli créés par le duo Hayao Miyazaki-Isao Takahata et de la saga Harry Potter de J.K. Rowling dans les références contemporaines au Japon ? Est-ce que ces deux mastodontes de la culture moderne phagocytent les autres sources d'inspiration ?

© Jougi Shiraishi/SB Creative Corp. Original Character Designs: ©Azure/SB Creative Corp. ©Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

"La génération des enfants ou adolescents qui ont été exposés à Harry Potter via le livre (sorti en 1999 au Japon) ou les films a aujourd'hui entre 20 et 30 ans. Il est probable que Harry Potter ait influencé et popularisé les univers fantastiques ou de fantasy moderne, estime l'éditeur Ken Nakawaga. Cependant, il ne faut pas sous-estimer la richesse et l'influence des nombreux mangas et animes qui mettaient en scène de jeunes magiciennes à la même époque."

"Harry Potter est une œuvre majeure, je pense que son influence est très importante. Mais avant et depuis, la magie a toujours été un thème fréquent dans les films de Disney, les livres d'images et les jeux vidéo tels que Dragon Quest et Final Fantasy, ajoute Masatoshi Takahashi. Je pense que la cause principale de la prolifération d'œuvres autour des sorcières est que la magie a pris naturellement une place dans notre vie quotidienne."

© Kamome Shirahama / Kodansha Ltd.

"L'influence des studios Ghibli est évidente et incontestable, ils reflètent cette passion qu'a le Japon d'une Europe à l'ancienne, analyse Kim Bedenne. Et même si Kiki la petite sorcière est adapté d'un roman japonais d'Eiko Kadono, cette œuvre porte la même image fantasmée de la sorcière. Une image très légère, bien loin de Salem et des bûchers."

Masatoshi Takahashi se remémore quant à lui sa première rencontre avec la magie dans un anime via le personnage de Doraemon : "C'est le premier sorcier que j'ai rencontré, il peut exaucer n'importe quel souhait. Aujourd'hui encore c'est mon magicien préféré". 

Les Magical Girls, un tournant populaire

L'industrie du manga se nourrit et s'inspire de sources diverses et variées mais quand on parle de magie, une source majeure de la pop culture est à prendre en considération : les Magical Girls. Ces héroïnes qui se transforment (généralement) grâce à un accessoire ont marqué de nombreuses générations de fans, des petites filles aux jeunes adultes. Pour Ken Nakagawa, "l'influence des dessins animés comme Sailor Moon est très importante dans la culture populaire".

La sociologue et chercheuse Akiko Sugawa-Shimada retrace et décrypte l'origine de cette passion. Le genre des Mahô Shojô (Magical Girls) remonte aux années 60 avec le dessin animé Sally la petite sorcière. Un anime inspiré, selon la chercheuse, de Ma sorcière bien aimée. "Sally, en tant qu'extra-terrestre, est une métaphore forte de l'occidentalisation et de la modernisation effrénée. La jeune sorcière apporte innovation et changement dans le monde des humains (le Japon) à partir de son monde féérique (l'Occident)", analyse la chercheuse.

La sociologue voit dans l'évolution des Magical Girls -  introduction des notions d'amitiés féminines, et début de la coquetterie - un  parallèle avec la transformation de la place de la femme au Japon. En France, le genre a principalement percé grâce aux titres que sont Gigi et Creamy. Cette troisième génération de Magical Girls, dans les années 80, fait écho au fantasme des jeunes filles à devenir des femmes chics et brillantes à l'âge adulte, explique la chercheuse. C'est dans ces même années qu'au Japon des femmes arrivent enfin à des postes de responsabilité en politique – par exemple Takako Doi, première femme responsable d'un parti politique – mais aussi la loi sur les l'égalité de l'emploi en 1985. Une tendance qui se retrouve dans le monde occidental.

Dans les années 90 éclot le mouvement international du "Girl Power". Si en musique le symbole de ce mouvement est les Spice Girls, dans la culture pop le manga et le dessin animé Sailor Moon sont des références culte et incontournables. C'est aussi un tournant dans le rapport entre la force et la beauté : "Sailor Moon a défini un nouveau paradigme: la beauté et la féminité sont devenues des symboles de puissance à l'opposé de la vision prédominante d'avant qui opposait force et charme", explique Akiko Sugawa-Shimada.

Aujourd'hui, les aventures Mahô Shôjo couvrent un spectre riche et complexe, des aventures mignonnes à sauver le monde jusqu'à la romance homosexuelle. Pour la chercheuse, le genre, hétéroclite et vivace, à de longues années devant lui. Kim Bedenne estime que le genre est à la croisée de deux piliers, voire fantasmes, de la pop culture nippone : les jeunes filles et la fantasy. " Au début du mouvement, les garçons avaient les shônen d'aventure et les filles avaient les Magical Girls", explique-t-elle. Mais aujourd'hui, le genre est sorti de ce cadre et semble être devenu un totem de la culture otaku. "Même si les Magical Girls restent des figures d'émancipation, leur rôle a été un peu dévoyé. Avec l'explosion des idols - ces groupes de jeunes filles à l'image gaie et lisse qui ont copiés les codes des Magical Girls (costumes bariolés, poses mignonnes et voix haut perchées) –, ces dernières sont aussi devenues un objet de fantasme pour un public masculin". On observe assez globalement un mouvement d'hypersexualisation et de normalisation des fillettes au dogme de kawaii, s'inquiète l'éditrice, qui dit "faire attention à ces problématiques quand [elle s']intéresse à un titre".

Les Light Novels et les isekai à l'origine de la nouvelle vague de manga de sorcières ?

Pour monsieur Kawakubo, l'éditeur en charge de la série Flying Witch de Chihiro Ishizuka, le manga est dans une période faste et le renouveau de popularité des sorcières en est une manifestation : "Au cours des dix à quinze dernières années, l'éventail des genres du manga s'est considérablement élargi. Les sous-genres se multiplient également, et je pense que c'est ce qui a contribué au grand nombre d'œuvres sur les sorciers et sorcières que l'on voit aujourd'hui."

"Le nombre d'histoires avec des sorciers et des sorcières "à l'occidentale" – chapeau pointu, balais, chat noir – a beaucoup augmenté depuis les années 2010 lorsque les Light Novels (romans souvent court au style très simple) et la tendance des concours "Shôsetsuka ni Narô" (Devenons romancier) ont gagné en popularité. Cependant, il existait déjà auparavant de nombreuses histoires dans lesquelles des filles pouvaient utiliser la magie, mais dans un contexte moderne et quotidien, et non dans des mondes fantastiques", analyse Ken Nakagawa.

La popularité du genre isekai* repose en partie sur sa facilité d'accès. "On n'a pas besoin de réfléchir car on est sur des codes, des tropes que tout le monde connaît, explique Kim Bedenne. On sait déjà ce qu'il va se passer, le héros est le plus fort, il va plaire aux filles, etc." La figure de la sorcière, issue de la fantasy et connue de tous, permet de se reposer aussi sur un dogme, de se servir d'une image toute faite. L'éditrice ajoute: "En France on ne voit qu'une partie de ces nombreux titres autour des sorcières mais au Japon il y a une vraie explosion des mangas tranches de vies, au ton léger, mettant en scène une jeune sorcière dans un univers de fantasy, un peu comme La Sorcière invincible ou L'Imprimerie des sorcières chez Soleil. Cette fantasy légère permet de faire rêver de manière simple et rapide." 

©MOCHINCHI 2018 ©YASUHIRO MIYAMA 2018 / KADOKAWA CORPORATION

Ken Nakagawa raconte comment le Light Novel The Wandering Witch a été sélectionné pour être adapté en manga par l'éditeur Square-Enix au Japon: "Dans le cadre de notre collaboration avec l'éditeur de Light Novels GA Bunko, nous avons fait une réunion pour décider quelles œuvres de leur catalogue nous aimerions adapter en mangas, et en parcourant leurs différents ouvrages, j'ai été particulièrement attiré par le personnage et l'histoire d'Elaina. Les voyages d'Elaina l'emmènent dans des pays et des villages qui ont leurs propres spécificités et traditions, où elle rencontre des gens extrêmement particuliers aux us et coutumes bigarrés. La distance qu'elle garde à chaque fois avec ces personnes, et le fait qu'elle traverse ces sociétés telle une voyageuse qui ne juge pas le bien et le mal, rend l'histoire fascinante, et son point de vue de spectatrice pourrait résonner chez nos lecteurs. J'ai tout de suite pensé à l'artiste Itsuki Nanao, qui a déjà démontré son talent pour le découpage qui met l'emphase sur la délicatesse des mouvements et qui sait prendre le temps de mettre en avant les émotions dans son adaptation en manga de l'œuvre Les Carnets de l'apothicaire (NDLT: disponible en France aux éditions Ki-oon)".

© Yumeji / Ki-oon

La sorcière, faux emblème d'un retour aux sources et du rêve de la nature ?

Pour Kim Bedenne, l'interprétation des mangas de sorcières dépend aussi du contexte dans lequel vivent les lecteurs, et peut différer entre la France et le Japon.  "Dans le cas du manga L'Éden des sorcières, tous les articles qui sortent en France mettent en avant le côté écologique de l'histoire. En Europe, on a une grille de lecture liée à la crise climatique. Au Japon, il y aura plus de réactions sur les créatures fantastiques, sur les pouvoirs des sorcières. La question de l'écologie ne touche pas très fortement le lectorat japonais. En fait, ils n'ont pas la même approche de la protection de la nature, c'est un pays consumériste où le suremballage est une norme. Il ne faut pas surestimer l'impact de Ghibli. Au final, malgré de nombreux sommets internationaux sur l'écologie, ici les consciences se sont moins éveillées qu'en Europe", explique l'éditrice basée au Japon.

"Qu'ils soient d'obédience shinto ou bouddhiste, les Japonais sentent qu'il existe quelque chose d'inconnu dans la nature. Des puissances, spirituelles ou mystérieuses, que nous considérons comme des divinités, explique Ken Nakamura. Par conséquent, les dieux peuvent être trouvés n'importe où ou dans n'importe quoi : de la nature aux latrines. Nous avons une relation de respect et de coexistence avec eux. La magie ou la sorcellerie ne sont liées ni au bouddhisme ni au shintoïsme et, par extension, ne sont pas liées aux aspects divins de la nature. Même s'il existe l'onmyôdo (cosmologie ésotérique) dans le shinto et l'hôryoku (le psychisme) dans le bouddhisme qui pourraient plus ou moins sonner comme de la magie, je pense que la sorcellerie ne prédispose pas plus qu'autre chose à porter un message écologique", explique l'éditeur.

© WITCHCRAFT WORKS © RYU MIZUNAGI / KODANSHA Ltd.

L'éditrice Kim Bedenne propose deux grilles de lecture pour distinguer les principaux mangas de sorcellerie: la sorcière au fond des bois et les académies de magie. La première symbolise la vie idéalisée d'un membre de la société. Elle vit en autarcie parfaite, on ne vient la solliciter que lorsque l'on a besoin d'elle. Elle n'est pas isolée par rejet mais par choix. "Ce type de settings fait sûrement écho au désir d'être heureux sans avoir à subir les contraintes de la société." De l'autre côté, à l'instar de Harry Potter, se trouvent les écoles de magie, qui relèvent du seishun manga. Ces histoires mettent en scène le quotidien pur et intense de l'adolescence fantasmée. "Bien sûr certains mangas, comme L'Éden des sorcières, évoluent en dehors de ces deux grilles", ajoute l'éditrice.

Une possible lassitude à anticiper ?

Alors que de nombreux professionnels prédisaient que les isekai ne seraient qu'un épiphénomène temporaire, la mode perdure. Certains concours de scénarios comme le Shôsetsuka ni Narô et ceux de l'éditeur Kadokawa interdisent les histoires de type isekai. Un risque à anticiper pour les titres autour des sorcières ?

© Jougi Shiraishi/SB Creative Corp. Original Character Designs: ©Azure/SB Creative Corp. ©Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

"Je pense qu'il sera désormais difficile de faire la distinction entre les œuvres isekai où le protagoniste ne s'est pas réincarné dans un autre monde et celles de high fantasy", avance Masatoshi Takahashi. Il insiste sur l'importance d'apporter une idée originale ou une nouvelle sensibilité pour qu'un titre rencontre le succès. Il explique alors que "le principe original selon lesquels on trace des lignes magiques que n'importe qui puisse utiliser est une nouvelle interprétation de la magie encore jamais vue dans les œuvres précédentes" et a priori l'une des clés du succès du manga L'Atelier des sorciers. Bien entendu, le trait magnifique de Kamome Shirahama y est aussi pour quelque chose.

Kim Bedenne se veut optimiste sur la capacité des mangakas de réussir à renouveler des genres qui semblent avoir déjà été racontés en long, en large et en travers: "Le talent de nombreux mangakas est de réussir à trouver un angle jamais utilisé encore. Par exemple, Kanehito Yamada, l'auteur de Sousou no Frieren, apporte de la nouveauté et de la fraîcheur dans le domaine de la fantasy, exploité depuis des décennies. Ou bien Tite Kubo, avec Burn the Witch, qui arrive à mettre en place un univers fantastique urbain hyper dynamique avec des sorcières chevauchant des balais."

En tout cas, nul besoin de lancer un sort de divination pour confirmer que les sorcières ne sont pas prêtes de quitter les étagères de mangas (Glénat a déjà annoncé deux sorties pour 2022). Alors repassez votre cape, aiguisez votre chapeau pointu, murmurez "Wingardium Leviosa" et envolez-vous dans des aventures baroques aux côtés des sorcières de la pop culture japonaise, bien moins effrayantes que celles des contes de Grimm et Andersen!

*Un manga de type isekai est une œuvre dont le ou les protagonistes sont transportés dans un univers parallèle, soit en se réincarnant, soit en étant invoqué par magie. Il conserve sa mémoire et ses connaissances de la technologie moderne. Il hérite souvent de pouvoirs surpuissants. Les histoires les plus populaires prennent corps dans des univers de fantasy, très souvent un monde de magie, de cape et d'épée.