Trois histoires de rebellions qui ont conduit Bernard Lavilliers... en prison

Trois histoires de rebellions qui ont conduit Bernard Lavilliers... en prison Éternel engagé, le chanteur Bernard Lavilliers a fait plusieurs séjours en prison dans sa jeunesse.

Bernard Lavilliers a eu mille vies. Certaines, plus sombres que d'autres. Né le 7 octobre 1946 à Saint-Étienne, dans la Loire, il est le fils d'un résistant de la Seconde guerre mondiale, ouvrier et syndicaliste, et d'une institutrice. Enfant, il souffre de problèmes de santé, grandit dans des cités HLM et passe un an en maison de redressement, prison pour adolescents délinquants. Ado bagarreur, il se met à la boxe à 13 ans.

Bernard Lavilliers adhère au Parti communiste à 17 ans, augurant une vie engagée. Il refuse d'ailleurs de faire son service militaire, obligatoire en France jusqu'en 1997. "J'ai connu la prison. Un an de mitard parce que j'avais essayé d'échapper au service militaire. J'ai refusé de porter l'uniforme, on m'a jugé comme déserteur et j'ai passé mon temps dans une forteresse à Metz. J'étais à l'isolement", expliquera-t-il au journal Le Temps en 2014.

Bernard Lavilliers a également fait de la prison au Brésil, où il est parti dans les années 1960. "J'ai été emprisonné par la dictature militaire. J'étais l'ami d'un ancien député communiste qui avait pris le maquis. Comme je conduisais des camions en Amazonie, je transmettais des messages pour la dissidence. J'ai été un peu en taule à Belém et puis j'ai réussi à m'échapper en Guyane", se souvient le chanteur dans les colonnes du Temps.

"Si la prison est une thématique obsessionnelle dans mes chansons, il y a des raisons pour cela", résumera-t-il à la même source, lui qui chante aussi l'incarcération dans Betty, chanson parue en 1981. Un titre qui raconte l'histoire de cette femme, incarcérée, qui voulait se suicider. Bernard Lavilliers lui avait alors écrit cette chanson. Invité sur le plateau de C à Vous le mercredi 7 février, c'est très ému que l'artiste a évoqué celle qu'il qualifie d'amie, aujourd'hui sortie de prison. Et de conclure, la gorge nouée : "Betty, je ne peux pas la chanter tous les jours."

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