Pourquoi certaines personnes se souviennent de leurs rêves, mais pas les autres ?
La majorité des personnes rêvent la nuit, pourtant toutes ne s'en souviennent pas au réveil. Mais comment cela se fait-il ? C'était un mystère... jusqu'à aujourd'hui. Des chercheurs italiens ont effet mené une étude pour déterminer les facteurs qui favorisent, ou non, le fait de se souvenir de ses rêves. Leurs résultats ont été publiés en février 2025 dans la revue Communications Psychology.
Pour cette étude, 217 adultes en bonne santé, âgés de 18 à 70 ans, ont été étudiés pendant 15 jours. Ils devaient rapporter, chaque jour après le réveil, s'ils se souvenaient d'avoir rêvé ou non, et leurs éventuels souvenirs de la nuit. Leur sommeil a également été analysé, grâce à une montre de surveillance du sommeil. Enfin, ils ont été soumis à des tests psychologiques et des questionnaires sur leur intérêt pour les rêves, leur niveau d'anxiété, leur attention pendant la journée ou encore leurs capacités de mémoire.

Les chercheurs ont ainsi pu mettre en évidence que certaines caractéristiques individuelles influençaient la capacité ou non de se souvenir de leurs rêves. Trois facteurs principaux augmentaient la probabilité de se souvenir des rêves : l’intérêt pour les rêves, la tendance à vagabonder dans ses pensées dans la journée, et des différences dans le sommeil. Plus précisément, les personnes qui avaient "une attitude positive à l'égard des rêves", avaient "une tendance au vagabondage" et celles qui avaient de longues périodes de sommeil léger étaient "nettement plus susceptibles de se souvenir de leurs rêves", rapportent les auteurs de l'étude.
L'âge et la saison jouaient également un rôle : les plus jeunes se souvenaient plus de leurs rêves, et globalement les participants à l'étude se souvenaient moins bien de leurs rêves en hiver qu'au printemps ou en été. Selon les chercheurs, cela pourrait être dû à des "facteurs environnementaux" ou à des changements d'horloge biologique en fonction de la saison.
Mieux connaître les différences individuelles liées au souvenirs des rêves, au-delà de la curiosité, est important puisque cela peut refléter l'état psychologique ou encore les processus de mémoire. "Des altérations de la fréquence ou du contenu des expériences oniriques peuvent accompagner, voire précéder, la manifestation de symptômes cliniques liés à des troubles psychiatriques et neurologiques", rapportent en effet les chercheurs italiens. D'où l'intérêt de ces résultats, qui "permettent non seulement d'approfondir notre compréhension des mécanismes qui sous-tendent les rêves, mais ils ont également des implications pour l'exploration du rôle des rêves", estime l'auteur principal de l'étude, le professeur de psychologie Giulio Bernardi.