C'est scientifiquement prouvé : faire une tête au football est dangereux, une zone du cerveau serait particulièrement touchée
Si le sport est bénéfique pour la santé, les sportifs de haut niveau ont, parfois, souvent même, des séquelles. Rugby, basket ou encore football, la liste peut être très importante. Et on a beau aimer le ballon rond, nous n'avons pas toujours conscience de tous les dangers encourus par les pros, mais aussi les amateurs sur les terrains tous les dimanches.
Les principales blessures qui viennent à l'esprit sont évidemment les claquages, chevilles foulées et autres ruptures des ligaments croisés. Mais le foot engendre aussi des traumatismes crâniens à répétition, comme l'a rappelé l'ancien international Raphaël Varane sur RMC Sport récemment, qui milite pour l'interdiction du jeu de tête chez les enfants.
Des études montrent et alertent de plus en plus contre les dangers des impacts qui augmentent la menace de maladies neurodégénératives, telles que la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer au fil du temps. Une nouvelle étude, publiée dans la revue JAMA et basée sur 352 joueurs de football amateurs, indique que les impacts répétitifs à la tête liés au sport (repetitive head impacts - IRT) sont liés à des modifications structurelles et fonctionnelles du cerveau qui accentueraient en effet le risque.

Dans le football, les têtes à répétition provoquent d'abord un risque accru de développer une encéphalopathie traumatique chronique (ETC). C'est "l'interface matière grise-matière blanche (gray matter–white matter interface - GWI)" qui est ici en jeu. Pour parvenir au diagnostic, les IRM ont eu une importante capitale. Ils ont révélé que chez les individus en bonne santé, non exposés à des coups répétés à la tête, la transition entre la matière grise et la matière blanche est assez forte.
En revanche, les joueurs qui frappent le ballon de la tête plus souvent (un millier de fois par an environ) présentent une transition beaucoup plus diffuse entre les deux types de tissus dans une zone spécifique du cerveau, appelée région orbitofrontale. Un zone située un peu en dessous du point d'impact habituel pour une tête, juste au-dessus des yeux.
"La localisation de l'anomalie que nous avons découverte est remarquablement similaire à celle de l'ETC, même si nous ne savons pas encore si elle y est liée", expliquent les chercheurs. Et chose inquiétante : les cas de traumatismes crâniens se sont multipliés ces dernières années. Selon une seconde étude menée cette fois à Barcelone, le nombre et la fréquence des traumatismes crâniens grâce à l'analyse de 120 vidéos de matchs de quatre Coupes du monde au cours des 50 dernières années ont eu une croissance vertigineuse.
Les résultats, publiés dans la revue The Lancet Neurology, révèlent que 4 478 chocs ont été enregistrées lors des Coupes du monde de 1974 et 1990, un chiffre qui est passé à 5 355 en 2006 et 2022. Une dernière étude portant sur plus de 6 000 footballeurs suédois de haut niveau (entre 1924 et 2019), montre qu'ils étaient 1,5 fois plus susceptibles de développer des maladies neurodégénératives.