François Klein "Le voyage casse tous les préjugés"

Le projet de voyage à vélo baptisé "French Connection" était de partir pour découvrir, rencontrer et raconter...
 

 L'Internaute Magazine : Votre objectif était de croiser des expatriés français au cours de votre voyage, en avez-vous rencontré beaucoup finalement ?

François Klein : On s'est beaucoup aidé des réseaux sociaux : Facebook et autres. Quand on arrivait dans un pays, on passait un petit moment dans la capitale pour accéder à Internet et demander si quelqu'un connaissait du monde habitant dans le coin. On a toujours eu des réponses positives. On s'est fait héberger dans quasiment chaque capitale et grande ville du pays par des expatriés français. Beaucoup de gens nous avaient préconisé Couchsurfing pour trouver des hébergements et finalement on n'en a pas eu besoin. On s'est servi uniquement de Facebook et grâce au réseau des amis, on recevait systématiquement 3-4 réponses positives à notre petite annonce. 


ce jeune kirghize perché sur son âne viendra discuter alors que nous somnolons
Ce jeune Kirghize perché sur son âne viendra discuter alors que nous somnolons sous 40° à l'ombre. © François Klein et Matthieu Delaunay

 L'Internaute Magazine : Si vous deviez citer votre meilleur moment à tous les deux ?

François Klein : Au Kirghizistan, où Matthieu a cassé pour une énième fois tout son matériel de vélo, son dérailleur. Nous étions complétement désespérés car nous nous trouvions à 400 km d'une ville, au milieu d'un paysage magnifique : une vaste plaine entourée de montagnes avec une yourte au milieu. Les gens, des nomades kirghizes, nous ont fait signe de venir. On a passé la soirée avec eux et ce fut une magnifique soirée. C'est un peuple des plus accueillants.

 L'Internaute Magazine : Au final, vous avez été plutôt déçus de ce que vous avez vu ou plutôt émerveillés par rapport à ce que vous vous attendiez ?

François Klein : On a appris juste une chose pendant le voyage, c'est qu'il ne faut s'attendre à rien. Le voyage casse tous les préjugés. On va de surprises en surprises même pour ce qui est de la beauté des paysages, des reliefs... Au final, on a été agréablement surpris par les peuples de certains pays et certains paysages. Pour Matthieu comme pour moi, les deux pays les plus bluffants ont été le Kirghizistan et la Mongolie, aux peuples nomades très accueillants et où la nature est reine : des étendues d'herbes partout, des grosses montagnes au Kirghizistan et la steppe en Mongolie. Ce sont des pays emprunts de rusticité où les peuples vivent à - 40°C ou à 40°C en fonction des saisons.


 L'Internaute Magazine : La cohabitation était-elle toujours agréable durant ces 10 mois ?

François Klein : Avec Matthieu, on s'était déjà testé sur des situations difficiles physiquement, en montagne par exemple. On était à peu près sûrs de notre amitié en partant. Durant le voyage, on a dû s'engueuler trois fois. On est partis en très bon amis, aujourd'hui on est liés comme jamais. On a quand même une histoire commune et plutôt mouvementée.


rencontre arrosée avec le garde barrière d'une autoroute en construction.
Rencontre arrosée avec le garde barrière d'une autoroute en construction. © François Klein et Matthieu Delaunay

 L'Internaute Magazine : Au cours de votre voyage, vous en avez profité pour faire des piges.

François Klein : On avait un blog de voyage sur le journal Libération. Depuis que l'on est revenu, Matthieu vend des articles pour des journaux généralistes ou des magazines spécialisés vélo ou voyage. Mais nous n'avions pas de commandes de reportage pendant le voyage, on tenait à notre liberté.


 L'Internaute Magazine : De retour en France, comment appréhendez-vous le quotidien ?

François Klein : Pour l'instant, je vis un petit peu comme je vivais avant : à mon rythme, la tête dans le voyage...


 L'Internaute Magazine : Il paraît que lorsque l'on commence à voyager on ne peut plus s'arrêter... Un prochain voyage est-il prévu ?

François Klein : Oui, on a un autre projet de voyage, même plusieurs, notamment celui de traverser la Cordillère des Andes à pieds. Mais pour le moment nous avons envie de progresser professionnellement. Nous sommes très motivés pour trouver rapidement un emploi, d'autant que nous avons été actifs au jour le jour pendant 10 mois. Nous sommes également en réflexion pour écrire un livre sur ce tour du monde.


  L'Internaute Magazine :  Pas d'autre tour du monde prévu ?

François Klein : Non, car on s'est rendu compte, avec ce projet, qu'on a tendance à effleurer les pays. Nous souhaiterions nous attarder sur une ou plusieurs régions d'un même pays plutôt que de changer toutes les 3 semaines de pays comme nous l'avons fait.