Liban 2013: rien n'a changé, tout est à refaire

Les défis pour le gouvernement Mikati, déjà accablé par l’opposition qui réclame son départ, s’annoncent mouvementés en 2013. Alors que de multiples problèmes sociaux, économiques et sécuritaires secouent le pays.

Depuis l’assassinat en octobre 2012 du chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), Wissam el-Hassan, Le Liban est plongé dans une grave crise politique. L’opposition ( alliance du 14 Mars), hostile au pouvoir syrien, demande depuis le départ du gouvernement formé en majorité de partis proches du régime syrien.
Le Premier Ministre libanais, Nagib Mikati, a présidé hier après-midi au Grand Sérail une réunion ministérielle et a mis l’accent sur les efforts déployés par l’État libanais en vue d’apporter l’aide nécessaire aux réfugiés syriens de manière équitable et pour éviter le gaspillage des ressources à tous les niveaux
. Mikati a dénoncé les critiques « inacceptables » portant sur l’aide de l’Etat libanais aux réfugiés syriens. Cela étant, le dossier des déplacés syriens commence à peser de tout son poids sur la scène locale.
Pour leur part, les dignitaires chrétiens ont exprimé leurs vœux de paix à l’occasion du Nouvel An à travers les messes respectives qui ont eu lieu au pays du Cèdre. Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a appelé à répandre la culture de la paix dans les familles, les établissements pédagogiques et au niveau des groupes religieux. L’année écoulée a laissé une image obscure qui souligne l’absentéisme des responsables politiques. Célébrant la messe dans la cathédrale Saint-Georges (place de l’Étoile), le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth , Mgr Elias  Audi a valorisé l’union en tant que principe de vie.  De son côté, le métropolite grec-catholique de Beyrouth,  Mgr Bustros a rappelé que « le Liban est la patrie définitive de tous les Libanais, toutes appartenances communautaires et politiques confondues » (Source : L’Orient  Le Jour).
En effet le gouvernement Mikati n’a pas réussi à assurer la stabilité  économique, politique et sécuritaire du Liban. L’opposition refuse de se rendre à la table de dialogue pour assurer une couverture au gouvernement proche du régime de Bachar al Assad.
L’Alliance du 14 mars pose ainsi une série de conditions préalables à tout dialogue : démission du cabinet Mikati et formation d’un gouvernement neutre afin d’organiser l’échéance électorale, la remise des quatre accusés de l’assassinat de Rafic Hariri au TSL (Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban) avant le début du procès en mars prochain, la livraison de Mahmoud Hayek – accusé d’avoir tenté d’assassiner le député Boutros Harb – aux autorités concernées pour enquête, et une entente avec le Hezbollah en vue d’accepter le principe d’un débat sur le monopole de la violence légitime et sur ses armes. Tout compromis sur ces conditions est inacceptable selon l’opposition.
En ce début 2013, toutes les demandes sont pressantes, et plusieurs dossiers demeurent en suspens. Même si le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel est convaincu que le Liban dépassera cette période critique et que la situation au Liban est relativement calme par rapport à ce qui se passe dans la région, il est indispensable de préserver les valeurs particulières du Liban.

Cependant, si le régime Assad disparaît avant les élections législatives au pays du Cèdre, les Libanais pourraient peut-être espérer une fin de la polarisation entre 8 et 14 mars. Que des défis à surmonter !