Centrafrique : des soldats français ont-ils violé des enfants ? Premiers détails accablants

Centrafrique : des soldats français ont-ils violé des enfants ? Premiers détails accablants Des soldats français auraient abusé d'enfants centrafricains, certains âgés de 9 ans, lors de l'opération Sangaris lancée en 2013. Un rapport détaillé de l'ONU sur ces viols présumés a fuité.

[Mis à jour le 29 avril 2015 à 18h47] Ils étaient venus défendre la population, victime de l'affrontement violent entre les miliciens chrétiens anti-Balaka et les groupuscules musulmans de la Sélaka. Ils auraient abusé d'enfants, parfois âgés de 9 ans. Selon un rapport des Nations unies, des soldats, et notamment des Français, auraient violé des enfants en Centrafrique en décembre 2013 puis en juin 2014, en marge de l'opération Sangaris lancée par la France sous mandat de l'ONU sur place. C'est le Guardian qui a publié les principaux éléments du rapport, classé confidentiel, tous accablants à première vue pour les troupes impliquées.

Selon l'ONU en effet, les soldats auraient profité de la fuite de populations démunies pour avoir des relations sexuelles avec des enfants "en échange d'argent ou de nourriture". Les faits auraient eu lieu à Bangui, dans la capitale centrafricaine, et notamment à l'aéroport de la ville, où des milliers de personnes se sont réfugiées à partir de 2013. Plusieurs témoignages d'enfants sont évoqués. Certains sont âgés de 9 ans. Malgré le traumatisme, ils ont réussi à décrire avec précision leurs agresseurs. "Le rapport détaille les viols et la sodomie de jeunes garçons affamés et sans abri", écrit le quotidien britannique (lire en anglais sur le site du Guardian) qui précise que "les enfants identifiés ne représentent qu'un aperçu du nombre potentiel de victimes de ces mauvais traitements".

Dans l'un de ces témoignages un enfant explique notamment avoir été sexuellement agressé avec un ami par deux soldats à un check point. L'enfant a décrit comment les soldats les ont contraints, lui et son ami, à effectuer un acte sexuel, mais aussi à quel point il était en détresse au moment de raconter ce viol et comment il a fui le camp, terrorisé, après l'agression.

L'auteur de la fuite de ce rapport resté secret pourrait être Anders Kompass, un travailleur humanitaire de l'ONU basé en Suisse et désormais objet de poursuites de son employeur. Alors que le dossier semblait s'enliser dans les méandres de l'administration, il avait déjà décidé de son propre chef de saisir les autorités françaises selon Le Figaro. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur ces viols présumés dès l'été dernier informe la Chancellerie.

"Centrafrique : enquête sur des abus sexuels présumés de militaires français sur des mineurs"