Comment un bébé peut naître avec 4,5 g d'alcool par litre de sang ?
Une femme en état d'ébriété a donné naissance mardi 14 mai à un enfant fortement alcoolisé. Agée de 24 ans, la jeune femme a perdu connaissance dans un magasin vendant de l'alcool, dans le centre de la Pologne. Transférée à l'hôpital, elle a donné naissance, par césarienne, à un bébé qui présentait un taux de 4,5 grammes d'alcool par litre de sang, selon l'AFP. Une quantité énorme, qui met les jours de ce bébé en danger. Ainsi, la police locale de Tomaszow Mazowiecki a indiqué que l'état de cet enfant était critique. Sa mère, qui présentait une alcoolémie de 2,6 grammes/litre, risque jusqu'à 5 ans de prison ferme.
Le syndrome de l'alcoolisation fœtale, qui peut aboutir à l'intoxication de l'embryon et à des séquelles importantes chez l'enfant, est lié à l'alcool ingéré par la mère lors de la grossesse. Concrètement, l'alcool ingéré passe rapidement dans le sang de la mère puis est transmis à l'enfant par les muqueuses et par l'utérus. Le sang de la mère et celui du bébé sont séparés par une membrane composée de plusieurs couches fœtales. Un filtre qui protège l'enfant, mais qui est impuissant quand il s'agit de molécule d'éthanol et qui est de plus en plus perméable à mesure que le bébé grandit. Le foie, encore peu développé chez l'enfant, ne peut en outre pas transformer la quantité d'alcool reçue.
Cette actualité dramatique intervient alors qu'une nouvelle étude scientifique outre-Manche vient relancer le débat sur la consommation d'alcool durant la grossesse. Ces nouvelles recherches ont ainsi récemment avancé qu'entre un et deux verres d'alcool consommés par semaine par la future maman, le développement de l'enfant ne serait pas impacté. Mais le débat sur la question de la consommation modérée d'alcool pendant la grossesse est loin d'être tranché.
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