Avant le débat, les caprices de stars de Sarkozy, Juppé, Fillon...

Avant le débat, les caprices de stars de Sarkozy, Juppé, Fillon... DEBAT PRIMAIRE DROITE - Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon... Les sept candidats à la primaire de la droite s'affrontent ce jeudi 13 octobre. Et si tous viennent avec leurs idées, chacun a également sa stratégie de mise en scène et ses petits caprices...

[Mis à jour le 13 octobre 2016 à 17h12] Top départ pour la course à la primaire de la droite. Le premier débat a lieu ce jeudi 13 octobre et opposera les sept candidats, dont les deux favoris Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Le grand oral sera diffusé à 21h en direct sur les médias organisateurs : TF1, RTL, Le Figaro ainsi que LCI et Public Senat. Les sept candidats de la primaire à droite se retrouveront donc sur le plateau de TF1 face aux journalistes Gilles Bouleau (TF1), Elizabeth Martichoux (RTL), et Alexis Brézet (Le Figaro). Économie, sécurité, identité, terrorisme... Si les questions portent essentiellement sur des sujets sensibles de notre société, personne n'est dupe : la politique, c'est aussi de la mise en scène. Les candidats ne le savent que trop bien.

Pour ce show, chaque détail est réglé au millimètre près. Le 19 septembre dernier, près d'un mois avant l'échéance, les lieutenants de chaque candidat avaient rendez-vous dans les locaux de la chaîne pour se mettre tous d'accord sur les mises en scène et les temps de parole accordés à chacun des candidats. Véronique Waché, conseillère presse de Sarkozy du temps de l'Elysée toujours au service de son champion, Gilles Boyer, le conseiller d'Alain Juppé, Dimitri Lucas, chargé de l'image de Bruno Le Maire, Myriam Lévy chargée de communication de François Fillon depuis Matignon jusqu'à aujourd'hui étaient notamment présents. Les directeurs de campagne se sont retrouvés ce mercredi pour les ultimes réglages. 

EN VIDEO - Pour les proches des candidats à la primaire de la droite, le débat de ce soir sera déterminant.

"Premier débat de la primaire à droite - Les directeurs de campagne se réunissent pour un..."

Sarkozy veut cacher ses jambes, Juppé ses fiches

Au programme de ces deux journée : un tirage au sort pour connaître la place de chacun sur le plateau. Un tirage qui n'a pas été une mince affaire. Nicolas Sarkozy a eu beaucoup de chance puisqu'il sera placé au milieu du plateau, alors que François Fillon et Bruno Le Maire seront éloignés à droite et à gauche de la scène. NKM a hérité quant à elle d'une excellente place, entre kl'ancien président et Alain Juppé, soit toujours ou presque sur les plans larges sur les deux favoris. Jean-François Copé a eu son lot de consolation : il sera le premier à parler, tandis qu'Alain Juppé clôturera le débat. TF1 aussi, a imposé ses directives : passée une présentation d'une minute chacun, les candidats pourront parler 7 fois 17 minutes. Une quinzaine de questions courtes leur sera posée, certaines par des internautes, et chacun disposera d'un maximum de 60 secondes pour y répondre. Les relances de la part des adversaires sont autorisées, mais ne devront pas dépasser 30 secondes. Pour ne pas dépasser les deux heures de débat, chaque prise de parole sera chronométrée. en moyenne chaque candidat parlera 17 minutes au total.

Mais ce n'est pas tout : les candidats ont débattu jusqu'à la couleur de leur pupitre. Ainsi, l'ancien président de la République ne souhaite pas que le sien soit transparent, peut être pour masquer un marchepieds disent déjà les mauvaises langues. Alain Juppé ne veut pas quant à lui que les caméras s'y attardent pour ne pas dévoiler ses fiches. Pas non plus d'arrivée filmée, depuis la voiture jusqu'aux locaux de TF1. La chaîne l'avait proposé aux candidats. Ceux qui conduisent eux-même leurs véhicules ont dit oui, mais ceux qui disposent d'une voiture avec chauffeur ont refusé a expliqué le Parisien il y a quelques semaines. Motif officiel : il faut préserver la concentration des athlètes de la politique.

Débat de la primaire de la droite : les directeurs de campagne des candidats se sont réunis autour de thierry Solère le mercredi 12 octobre.© PATRICK KOVARIK / AFP

Un peu de coquetterie sur l'âge des candidats

Les prétendants à la primaire seront donc sur les écrans uniquement à leur arrivée dans les couloirs de la chaîne, même si François Fillon a jugé le décor assez "glauque". Mais passés le décor et les coulisses les détails de ce qui passera à l'antenne ont aussi été âprement discutés. Les candidats ont également rejeté l'idée proposée par TF1, de dévoiler leur CV avec leur âge à l'écran. Une mention qui aurait pu gêner certains d'entre eux, Alain Juppé, 71 ans, étant notamment le doyen de la primaire. Dans la présentation, Nicolas Sarkozy n'aurait pas refusé qu'on lui associe la mention" ancien président de la République" écrivait l'Obs récemment. A la fois clinquant et bien utile quand on ne dispose plus d'aucun mandat... 

Les candidats ont aussi exigé de ne pas être filmés de dos en train de prendre des notes, ce qui pourrait trahir une certaine fébrilité. Si des questions d'internautes seront sélectionnées à l'antenne, pas question de communiquer avec les internautes sans filtre sur le Web rappel L'Obs. NKM aurait aimé prolongé le débat télévisé sur Facebook Live, mais la plupart des prétendants a écarté cette idée.

Les thématiques ne font pas l'unanimité

Bien évidemment, les candidats à la primaire et leurs équipes ne se sont pas contentés de s'écharper sur la forme. Le fond du débat a aussi fait l'objet de friction. Les questions posées aux débatteurs tourneront en effet autour de deux thèmes quoi ne font pas pleinement l'unanimité. Le premier s'articule autour des thématiques économique et sociale, alors que le second portera sur la sécurité, l'identité, et le terrorisme. Manque pour certains les sujets de société et en particulier le type mariage pour tous que certains candidats veulent abroger quand d'autres ont décidé de ne pas revenir sur la loi Taubira. Proche de Christine Boutin et de la manif' pour Tous, Jean-Frédéric Poisson a manifesté son mécontentement.

La préparation de cette émission a en tout cas été peaufinée au millimètre dans chacune des équipes de campagne. Un sondage Odoxa indiquait ce matin que près d'un François sur trois pourrait s'intéresser au débat et TF1 s'attend à une audience avoisinant les 5 millions de téléspectateurs pour ce rendez-vous. Alors les sept candidats se sont préparés voire entraînes pour ne pas passer à côté. Chez Bruno le Maire, une répétition générale avec public, adversaires, chronomètres  et caméras qui a été réalisée. Ce sont des proches qui ont joué les doublures nous dit l'Obs : Damien Abad s'est mis dans le costume d'Alain Juppé, Salima Saa a joué NKM, Alain Chrétien s'est mué en François Fillon, Franck Riester en Jean-François Copé et Sébastien Lecornu en Nicolas Sarkozy. NKM s'est quant à elle préparée avec un pro de la télé, Jean-Luc Mano. le principe : analyser les dernières interventions de ses adversaires, "comme avant un match de foot". François Fillon a travaillé le timing de ses réponses pour les faire tenir en une minute, avec sa conseillère Myriam Lévy. Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sont plus discrets sur leur coaching. il est questions de "notes" et de "réunions préparatoires". Tout juste Nicolas Sarkozy indique-t-il qu'il n'a pas dérogé à sa dose de course à pied quotidienne, pour lui donner de l'énergie.