Nicolas Dupont-Aignan sur la grève SNCF : "Le gouvernement veut que le mouvement dure"
"Je suis certain que le gouvernement veut mettre de l'huile sur le feu pour se donner une posture politique. C'est toujours dangereux, de jouer à ce petit jeu. L'objectif c'est de créer un rapport de force, des incidents, de provoquer les syndicats et ces derniers tombent dans le piège". Nicolas Dupont-Aignan, invité ce jeudi de "Restons Poli(tique)s" (Linternaute.com et L'Obs) ne mâche pas ses mots. Selon lui, Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont tout à gagner à ce que la grève à la SNCF perdure le plus longtemps possible. "Le gouvernement veut que le mouvement dure. Il veut faire croire qu'il est réformateur et ferme, mais fait une politique sur le dos des Français. Il veut que les Français disent : 'ils ne cèdent pas face à des privilégiés'. Mais le gouvernement s'attaque toujours aux petits privilèges, mais jamais aux gros".
D'ailleurs, analyse le président de Debout la France, l'affrontement entre l'exécutif et les syndicats est "un jeu de rôle que fait le gouvernement pour tromper les Français". Raison pour laquelle il ne compte pas manifester, même s'il est radicalement opposé au projet de réforme de la SNCF. "Le problème de ces dirigeants syndicaux, c'est qu'ils ne combattent pas réellement l'Union européenne. Il y a beaucoup d'hypocrisie dans cette espèce de gauche. Je ne suis pas à la remorque de ces partis de gauche hypocrites. C'est facile de se refaire une virginité contre Macron alors qu'ils ont voté tous les traités européens", dit-il, ajoutant : "Je ne vais pas manifester, mais les agents du service public savent que Debout la France défend une autre politique".
"Ce gouvernement va détruire tous les acquis sociaux"
Pour autant, Nicolas Dupont-Aignan souhaite que les choses changent à la SNCF. Et d'annoncer ses pistes de réforme : "Il faut changer la direction de la SNCF -M. Pepy devrait démissionner -, réduire le salaire des cadres et des hauts dirigeants de la SNCF, il faut demander des efforts, et même aux cheminots. Il faut des primes pour ceux qui travaillent bien". Le député de l'Essonne prévient : "Je veux dire aux Français qui jalousent les cheminots que ce sera leur tour après. Ce gouvernement va détruire tous les acquis sociaux, il obéit à une logique du moins disant social. C'est un gouvernement réactionnaire. [...] Bruno Le Maire applique la politique de Bruxelles, qui vise à mettre la concurrence, c'est-à-dire le bazar, sur les lignes de voies ferrées. Le rêve de Bruxelles, c'est des trains allemands avec des chauffeurs polonais".