Omar Raddad : peut-il être innocenté ?

Omar Raddad : peut-il être innocenté ? L’affaire Omar Raddad est relancée. Des traces ADN exploitables ont été retrouvées. Le jardinier avait été condamné en 1994 pour le meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal.

[Mis à jour le mercredi 5 novembre 2015 à 23h25] Omar Raddad, condamné pour le meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal, pourrait être innocenté. L'espoir renaît pour le jardinier marocain qui a toujours clamé son innocence. Des traces ADN exploitables ont été retrouvées, et pourraient donner lieu à un nouveau procès, 24 ans après les faits. Le parquet de Nice a précisé, jeudi 5 novembre, que ces traces n'ont pas encore été exploitées, mais devraient l'être "dans les mois qui viennent". Il convient d'être "extrêmement prudent quant aux identités génériques recueillies (…) qui peuvent provenir des protagonistes de l'affaire tout autant que de manipulations extérieures aux faits".

Vidéo : Affaire Omar Raddad : des traces ADN découvertes

""Omar m'a tuer" : rebondissement dans l'affaire après la découverte de traces ADN "exploitables""

Les traces d'ADN ont été retrouvées après la demande de l'avocate du jardinier marocain, maître Sylvie Noachovitch. Elle a demandé de nouvelles recherches, s'appuyant sur la loi du 20 juin 2014, qui assouplit les critères pour requérir la révision d'un procès. La recherche s'est avérée fructueuse, puisque des nouvelles traces ADN ont été retrouvées. Si rien n'affirme qu'elles permettent de trouver un nouveau coupable, ou de disculper le jardinier marocain, Omar Raddad espère prouver son innocence, et laver son honneur.

Ces traces d'ADN ont été identifiées sur les portes de la scène du crime, où les inscriptions "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t" écrites avec le sang de la victime, Ghislaine Marchal, avaient été retrouvées lors du meurtre, le 23 juin 1991. C'est cet élément principal qui avait conduit les enquêteurs à s'intéresser à Omar Raddad, le jardinier de la victime. Il avait été condamné en 1994 à 18 ans de prison, pour ce meurtre qu'il a toujours nié. Il a été libéré de prison en 1998, à la faveur d'une grâce présidentielle de Jacques Chirac. En 2002, la justice a refusé un nouveau procès.

Un an après la condamnation d'Omar Raddad, une curieuse révélation était faite par un journal marocain. Un ancien détenu de la prison de Clairvaux, dans l'Aude, révèlait que l'un de ses anciens codétenus lui aurait fait une terrible confession. Il lui aurait avoué être le véritable meurtrier de Ghislaine Marchal. Face à ces révélations, une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Grasse, mais n'avait pas abouti. Omar Raddad était resté enfermé, jusqu'à sa libération, sur grâce présidentielle, le 4 septembre 1998.