Sallah Ali : l'identité de l'homme abattu devant un commissariat du 18e à Paris remise en question

Sallah Ali : l'identité de l'homme abattu devant un commissariat du 18e à Paris remise en question SALLAH ALI - L'homme abattu devant un commissariat du 18e arrondissement de Paris, dans le quartier de la Goutte d'Or, aurait été identifié. Les médias pensent qu'il s'agit de Sallah Ali, un jeune homme né au Maroc et connu des services de police, ce que dément le procureur de Paris.

[Mis à jour vendredi 8 janvier à 14h29] Qui est vraiment l'homme abattu devant le commissariat de la Goutte d'Or, dans le 18e arrondissement de Paris ? Différents médias affirmaient jeudi soir qu'il s'agissait de Sallah Ali, un jeune homme originaire du Maroc. Selon les informations du JDD, cet individu aurait été impliqué dans une affaire de vol en réunion dans le sud de la France, à Sainte-Maxime (Var), voilà 2 ans. Interrogé en 2013 par les gendarmes, il aurait à l'époque déclaré s'appeler Sallah Ali. Il se serait alors présenté comme un sans domicile fixe, né en 1995 au Maroc. Il aurait donc 20 ans. L'homme aurait été identifié grâce à ses empreintes digitales enregistrées après son arrestation en 2013 dans le fichier automatisé (FAED), selon le JDD. BFMTV a diffusé sur Twitter une photo de celui qui serait Sallah Ali :

Mais le procureur de Paris, François Molins, ne semblait pas aussi affirmatif lors de son interview sur France Inter, vendredi matin. Il n'a pas été en mesure de confirmer que l'homme abattu était effectivement Sallah Ali. "Je ne suis pas certain que l'identité qu'il ait donné soit la bonne", a-t-il affirmé. Le papier qu'il avait sur lui contredirait en effet la version des médias. On savait déjà que les enquêteurs avaient retrouvé un document sur lequel était inscrit une revendication et un drapeau de Daesh. D'après François Molins, l'assaillant aurait également écrit son nom et"se dit Tunisien et pas Marocain". D'après M6, le nom complet inscrit sur ce document serait Tarek Belkacem.

"Paris : attaque d'un commissariat au hachoir, l'assaillant abattu"

Jeudi 7 janvier, en fin de matinée, l'homme muni d'une feuille de boucher - un hachoir - a tenté de pénétrer dans le commissariat, en criant "Allahou Akbar". Il a tenté de blesser les policiers en faction. L'individu a finalement été abattu par l'un des policiers. Le ministère de l'Intérieur a précisé que l'homme, qui a agi à visage découvert, était équipé d'une ceinture d'explosifs qui s'est révélé être un faux dispositif. Le robot de déminage envoyé sur place a permis de s'assurer que le dispositif était factice. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a indiqué à la presse que "l'homme a tenté d'agresser un policier à l'accueil du commissariat avant d'être atteint par des tirs de riposte des policiers". Selon le Parisien, avant d'être tué et de perpétrer cette attaque dans le quartier de Barbès, l'homme a blessé un policier avec son arme blanche. Il souffrirait simplement d'acouphènes, selon Le Figaro.

Attaque du commissariat Paris 18 : terroriste organisé ou "individu isolé" ?

Au moment de l'attaque, l'homme avait sur lui un téléphone portable et un papier. Les enquêteurs ont indiqué qu'il s'agissait d'un drapeau de Daesh et d'une "revendication manuscrite non équivoque en langue arabe". Selon plusieurs médias, l'homme y aurait écrit son allégeance à Al-Baghdadi, le leader de l'organisation terroriste, ainsi que son souhait de perpétrer des "actes pour venger les morts de Syrie". La police a également retrouvé sur lui un dispositif qui s'est révélé être une ceinture d'explosifs factice. Selon Luc Poignant, membre du syndicat Unité de SGP Police, dont les propos ont été recueilli par iTélé, l'homme "voulait faire croire à un attentat". Le téléphone est toujours en cours d'analyse. François Molins, le procureur de Paris, a affirmé vendredi sur France Inter que la puce qu'il contenait était allemande. D'après Le Monde, les enquêteurs y ont trouvé des applications en arabe et des SMS envoyés depuis l'Allemagne. L'itiniraire du téléphone aurait pu être retracé selon M6 : à Valenciennes le 24 décembre, à Paris le 25 décembre, à Marseille les 27 et 28 décembre puis de nouveau à Paris au début de l'année.

François Molins a indiqué que l'homme abattu jeudi était vraisemblablement d'un "individu isolé". "On peut se trouver confronté à des actes très organisés avec  des logistiques et des coordinations importantes (...) et à côté de ça, des gens qui vont passer à l'acte de manière isolée, soit sur fond de déséquilibres psychiques soit tout simplement parce qu'ils veulent appliquer un mot d'ordre de meurtre permanent", a-t-il expliqué. Il a par ailleurs ajouté que la puce trouvée dans le téléphone était allemande.

Selon MYTF1 News, les policiers présents lors de l'attaque ont décrit un "homme en état de démence". Interrogée sur iTélé, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a indiqué que les différents éléments retrouvés sur le corps de l'individu étaient "des signes qui peuvent le raccorder immédiatement à un réseau, en même temps, ça peut être des signes de déséquilibre". "Ce qui apparaît très clairement de ce qui est connu de cette personne, (c'est qu'elle) n'a aucun lien avec la radicalisation violente, aucune", a-t-elle également affirmé. On connaît toutefois la stratégie de Daesh qui consiste à encourager les actes isolés dans les pays européens. L'attaque de ce jeudi ravive la peur d'attaques en Europe, alors que la France rend hommage cette semaine aux victimes des attentats de janvier. 

Un attentat de Salah Abdeslam ? Fausse rumeur

Selon le témoignage d'un voisin, entendu sur Europe 1, l'homme abattu avait "moins de 30 ans", "rasé de près, avec une coupe courte". Une rumeur persistante sur Twitter a fait un temps de Salah Abdeslam, membre du commando terroriste ayant perpétré les attentats du 13 novembre, l'homme tué par la police. Elle reposait sur le post d'une personne se présentant comme une journaliste de l'AFP. Il s'agit en réalité d'une fausse information, le compte ayant diffusé la rumeur étant également un faux.