Suicide d'Océane sur Periscope : un viol pour expliquer son geste ? L'enquête commence

Suicide d'Océane sur Periscope : un viol pour expliquer son geste ? L'enquête commence SUICIDE PERISCOPE - Après le suicide d'Océane mardi après-midi, filmé et diffusé en direct sur Periscope, les questions se multiplient. La piste du viol n'est pas écartée...

[Mis à jour le 12 mai 2016 à 18h31] Comment expliquer le geste d'Océane, une jeune femme de 19 ans qui s'est suicidée, en direct sur Periscope, devant des centaines d'internautes ? Les enquêteurs se tourneraient actuellement vers une double piste selon les dernières informations sur ce suicide survenu mardi après-midi dans l'Essonne. La jeune femme, qui a filmé son geste et l'a diffusé en direct sur l'application mobile, a donné quelques explications avant de se jeter sous un train RER vers 16h30, à Egly.

La piste d'un viol pouvant expliquer son suicide n'est a priori pas écartée. Avant de mettre fin à ses jours, la jeune femme aurait en effet expliqué avoir été victime d'une agression sexuelle et aurait révélé le nom de son agresseur aux internautes connectés. Un SMS, envoyé à un ami de son ex compagnon, dans lequel des violences seraient mentionnées, est aussi évoqué. De son côté, France Info parle simplement de "déboire amoureux". La piste médicale serait aussi examiné par la police. Océane souffrait de troubles psychologiques selon des proches cités par l'AFP. Selon la chaîne M6, elle avait été internée en structure psychiatrique en 2015. Sur Periscope, la jeune femme utilisait le pseudo imanolthecat.

"Periscope : une jeune fille de 19 ans annonce son suicide avant de passer à l'acte"

Le parquet d'Evry a ouvert une enquête ce mercredi matin afin de faire toute la lumière sur les circonstances de ce suicide. Le téléphone portable d'Océane, retrouvé à la gare par les secours, a été saisi par la brigade des recherches de Palaiseau. "Dès que les premiers résultats de l'exploitation du téléphone portable de la victime et des données diffusées par l'application Periscope seront connus, les enquêteurs s'attacheront à préciser les mobiles de son geste", a précisé le procureur de la République d'Evry, Eric Lallement.

Plusieurs vidéos sur Periscope avant le suicide

Sur les forums du site jeuxvideo.com, beaucoup de discussions ont été ouvertes à propos de ce suicide. Certains internautes ayant visionné la vidéo rapportent que la jeune femme aurait cherché à se venger de son ex-petit ami qui l'aurait violée et aurait diffusé les images de l'agression sur l'application Snapchat. D'après M6, le viol aurait eu lieu à Perpignan et la photo de l'agresseur aurait été montrée par la jeune femme aux internautes. Dans les morceaux de vidéos récupérés et mis en ligne sur Youtube, Océane affirme avoir 19 ans, habiter Arpajon et travailler dans une maison de retraite. Des informations à prendre avec précaution en l'absence de toute confirmation des autorités.

Au lendemain du suicide de la jeune femme, les images de son passage à l'acte étaient supprimées de Periscope mais les vidéos tournées avant le drame étaient toujours visibles. Avant de se rendre à la gare, elle a en effet passé plus d'une heure à discuter en direct avec les internautes, leur promettant une annonce importante pour 16h sans toutefois révéler la véritable nature de ses intentions. Face à sa caméra, elle répondait aux questions et commentaires postés par les inconnus. "Le live ne sera pas pour faire le buzz. C'est le seul moyen de faire passer le message que je veux faire passer", explique-t-elle notamment. Une vidéo a également été postée sur Youtube, expurgée de la scène du suicide proprement dite. Après un écran noir, elle reprend avec les voix des secouristes puis l'image d'un pompier récupérant le téléphone avant de couper la diffusion.

Une partie des internautes croyait à une blague

Le Parisien rapportait mardi soir le décès de la jeune femme. Le journal indiquait que le conducteur du RER et deux témoins, en état de choc, avaient été pris en charge par les secours. "A leur arrivée sur place, les médecins du Samu n'ont pu constater que le décès de la victime", affirmait aussi le site d'information. Un jeune homme a raconté sur sa page Facebook avoir assisté en direct sur Internet au suicide et avoir pensé jusqu'au dernier moment qu'il s'agissait d'une "blague". Il rapporte également que la jeune femme a déclaré dans l'une de ses vidéos qu'elle avait été battue samedi dernier par "son mec".

"J'ai eu un peur peur mais je pensais d'abord que c'était faux", dit aussi Léa, 14 ans, à Rue89. "La vidéo où elle se jette a été censurée à partir du moment où elle était sur le quai : je n'ai rien vu. J'étais choquée, ce n'était pas possible, on ne pouvait pas faire ça en direct". Certaines internautes ont décidé de réagir et de prévenir les autorités, trop tard malheureusement. "Nous avons été alertés vers 16h30 par un utilisateur de Periscope qui était connecté avec la victime et nous disait qu'elle n'allait pas bien", ont affirmé les gendarmes à l'AFP. Si la jeune fille avait effectivement annoncé son suicide, les internautes qui n'ont pas réagi pourraient être poursuivis en justice et risquer jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, selon Maître Alain Bensoussan, spécialiste des nouvelles technologies, qui a livré ses conclusions à Rue89.

Sur Twitter, beaucoup d'internautes ont réagi à cette nouvelle, faisant part de leur stupeur ou dénonçant une utilisation excessive des réseaux sociaux.

D'autres polémiques autour de Periscope

L'application Periscope était déjà au cœur d'une affaire d'agression fin avril. Deux garçons mineurs avaient frappé un homme choisi au hasard dans les rues de Bordeaux et diffusé les images en direct sur internet. Ils promettaient aux internautes "un gros K-O" si au moins 40 personnes étaient connectées en même temps à leur live. La victime, blessée à la mâchoire, a écopé de 21 jours d'incapacité totale de travail. Les deux garçons, qui ont expliqué qu'ils étaient ivres au moment des faits, se sont rendus à la police.

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