Moyens de paiement : bien gérer les fins de mois difficiles

Chèque, carte bancaire, prélèvement... Voici un rappel des règles à respecter pour continuer à acheter sans vous mettre en interdit bancaire.

Arrivé le 20 du mois, votre compte bancaire affiche un solde nul. D'ici le versement de votre prochain salaire, vous avez d'autres dépenses auxquelles vous ne pouvez pas échapper. Si vous ne prenez pas garde, vous risquez de cumuler les incidents de paiement et d'additionner des frais. Pour éviter pareille situation, il convient d'utiliser vos moyens de paiement à bon escient. Mais il n'y a pas de solution miracle ; si vous ne disposez pas des fonds, vos dépenses ne pourront pas être faites ou à la condition de faire appel à un crédit. Pour ce qui concerne la carte bancaire, sauf si vous avez une option de débit différé, auquel cas la question ne se pose pas, votre banque est interrogée sur la disponibilité des fonds sur votre compte. C'est vrai à chaque opération pour une carte de paiement à autorisation systématique. Pour les autres cartes, le contrôle dépend du montant à prélever. Cela étant, si le compte est en débit ou dépasse le montant du découvert autorisé, le paiement sera refusé quelle que soit la carte bancaire à débit immédiat. Sur le boîtier où vous insérez votre carte il sera alors inscrit "autorisation refusée".

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Le risque d'incident de paiement par carte bancaire est plus grand avec une carte à débit immédiat ou différé. © Mickael Nivelet - Fotolia

En pareille situation, le réflexe est de sortir son chéquier. Là aussi il y a de plus en plus de contrôles sur la solvabilité de la personne qui le signe. Si ce contrôle n'a pas lieu, l'usage du chèque peut vous permettre de gagner une ou deux journées ou la durée du week-end, guère plus : le temps que le commerçant présente le chèque à sa banque. Les délais d'encaissement sont de l'ordre d'une journée. Un chèque présenté aujourd'hui est inscrit au compte de celui qu'il l'a émis demain. Si l'inscription s'effectue deux jours après ou plus, cela tient au fait que la dépose du chèque s'est faite au-delà de l'heure limite pour un encaissement au lendemain. Chez de nombreuses banques, le samedi, le dimanche et le lundi peuvent former une seule et unique journée. Les transactions sur le compte durant ces trois journées apparaissent le mardi matin sur le compte. Il faut donc se méfier et ne pas croire que vous avez moins dépensé que prévu en consultant le solde de votre compte le lundi matin. Si votre chèque ou vos chèques sont présentés et que votre compte ne dispose pas du montant adéquat, il sera rejeté. Ce qui va enclencher toute une procédure auprès de la Banque de France pouvant aboutir à un interdit de chéquier pendant dix ans si le compte n'est pas réapprovisionné et le chèque représenté dans les plus brefs délais.

Négocier un paiement décalé de quelques jours

Il faut aussi penser à tenir compte des prélèvements automatiques programmés sur la fin de mois. Si le compte ne dispose plus des sommes nécessaires, le prélèvement sera rejeté et vous aurez des frais pour incident. En revanche, il n'y aura pas d'inscription au fichier des incidents de paiement mais il faudra trouver une solution pour le règlement du prélèvement. En général, un prélèvement est programmé quelques jours avant sa présentation. Si la fin de mois s'annonce extrêmement tendue, il paraît raisonnable d'appeler l'organisme concerné pour lui demander de ne pas présenter le prélèvement et de convenir des modalités pour le règlement. Dans le même ordre d'idée, si vous avez des factures à régler sans paiement automatique ou programmé, vous bénéficiez de quelques jours de tolérance entre la date pour payer et la date de réception de votre paiement. Mais il ne faut pas être déraisonnable avec un retard de plus d'une semaine. Là encore, mieux vaut contacter l'organisme et lui préciser vos difficultés passagères et négocier, soit un décalage de date pour le paiement, soit un report exceptionnel de quelques jours.