Savoir se défendre face à une société de mise en recouvrement

Savoir se défendre face à une société de mise en recouvrement Les établissements de crédit n'hésitent pas à solliciter une société de recouvrement pour obtenir le remboursement des mensualités en retard de paiement. Ces dernières, souvent jugées agressives, n'ont pas tous les droits. Voici comment vous défendre.

Vous avez souscrit un crédit et malheureusement vous avez du mal à le rembourser. Face à l'accumulation des retards ou votre non-réaction aux divers courriers de régularisation, l'établissement qui vous a prêté de l'argent, peut faire appel à une société de recouvrement mandatée pour récupérer les sommes que vous lui devez. Celle-ci commence en général par vous adresser une lettre de mise en demeure. Celle-ci doit obligatoirement préciser ses coordonnées et celles de son client, autrement l'établissement auquel vous devez de l'argent. Ce ne sont pas les seules indications nécessaires : il faut aussi que le montant de la somme due soit inscrit et qu'ils soient notifiés que les frais de recouvrement sont à la charge du créancier.

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Les visites intempestives des sociétés de recouvrement chez le débiteur sont proscrites. © Jack F - Fotolia

Si les sociétés de mise en recouvrement ont plutôt une mauvaise réputation, c'est aussi parce qu'elles agissent dans un flou juridique. Aucun texte ne réglemente précisément les moyens par lesquels ces sociétés peuvent agir, d'où l'émergence d'abus à répétition. Or elles ne peuvent malgré tout pas tout se permettre, notamment en termes d'intrusion dans la vie privée. Des pratiques telles que le harcèlement téléphonique (appel tardif ou le week-end, le lieu de travail, appels répétitifs...), une visite régulière au domicile du débiteur, une révélation des dettes à l'entourage du débiteur (famille, voisins...) ou à son employeur, voire même une mise sous surveillance ne sont pas admises. Il est bien sûr interdit de se faire passer pour un huissier, par exemple, pour mettre la pression au débiteur. Ces situations insensées ont pourtant déjà fait l'objet de condamnations devant les tribunaux...

Chercher à négocier avec la société de recouvrement

Pour échapper à tels comportements, et même si elle agit de manière normale, vous devez prendre au sérieux les messages de la société de recouvrement. Lorsque vous recevez un courrier de sa part, demandez-vous d'abord si les sommes concernées n'ont pas déjà été réglées entre-temps. Si vous devez bien cette somme, le plus raisonnable est évidemment de régler cette dette, soit auprès de la société de recouvrement, soit directement auprès du créancier.

Ne fuyez pas la société de recouvrement, négociez.

Si vous n'avez pas les moyens de payer tout de suite la totalité de la somme, ne faites pas l'autruche car vous risqueriez d'aggraver votre cas en subissant une augmentation des frais. Faites plutôt la démarche de répondre en exposant votre situation de manière très franche. Une société de recouvrement a pour objectif de recouvrer les sommes non payées mais elle n'a pas un délai imposé. Si elle cherche à ce qu'il soit le plus court possible, elle dispose malgré tout de souplesse : paiement échelonné, renégociation des mensualités, et même les intérêts sur les sommes impayées.
 

Contester le montant demandé

Si en revanche vous estimez que vous avez déjà payé la somme demandée ou que le montant demandé ne correspond pas à celui de la dette contractée, vous disposez de plusieurs moyens pour vous défendre. D'abord, envoyez une lettre recommandée à la société de recouvrement au créancier pour contester l'existence de cette dette ou son montant. Dans ce courrier, cherchez à être constructif en proposant par exemple un entretien qui permettra peut-être d'aplanir le différend. Si cette démarche n'a pas l'effet escompté, le seul recours possible est le tribunal de commerce Soit vous attendez d'être saisi vous-même par la justice, soit vous lancez la procédure vous-même. Dans ce dernier cas, sachez que vous devez saisir l'établissement qui prétend vous avoir prêté de l'argent et pas la société de recouvrement qui n'est, elle, qu'un intermédiaire.