Julien War, créateur de "No Sex in the City"

album
Quand trois losers débarquent à Paris pour trouver l'amour... © Julien War

Julien War est à l'origine de cette mini-série dont il diffuse les épisodes sur le net exclusivement. Comment lui est venue l'idée de "No Sex in the City" ? Pourquoi avoir choisi de mettre en scène trois personnages issus de Saint-Pierre-et-Miquelon ? Il a répondu à nos questions.

L'Internaute : Qui êtes-vous Julien War ? Racontez-nous votre parcours.

Julien War : Eh bien je suis un (jeune) auteur-réalisateur de 30 ans originaire du Havre. Je suis monté à Paris il y a pratiquement 10 ans, avec quelques projets et quelques rêves un peu fous en tête. Et après avoir écrit et réalisé des sketchs pour CinéCinéma, et aussi pas mal d'années de vaches maigres, je suis devenu scénariste professionnel. Le premier film que j'ai co-écrit, "De l'autre côté du Périph", avec Omar Sy et Laurent Lafitte, sortira à la rentrée 2012. Depuis gamin j'aime jouer la comédie et faire marrer les potes, alors j'ai toujours essayé de développer des petites vidéos pour le web en parallèle de mes activités de scénariste. "No Sex In the City" fait partie de ces projets "personnels" qui me permettent une vraie liberté, et aussi de m'éclater devant la caméra comme derrière ! Je joue le rôle de Childéric dans la série.

"Entre les sites de rencontres, les speed dating, les "sex friends", beaucoup de célibataires se perdent dans les nouveaux codes de la séduction."

Comment vous est venue l'idée de réaliser cette mini-série ?

Le point de départ était l'envie de parler de la complexité des rapports hommes/femmes à notre époque... Entre les sites de rencontres, les speed dating, les "sex friends", beaucoup de célibataires se perdent dans les nouveaux codes de la séduction. Les trois héros de la série débarquent de Saint-Pierre-et-Miquelon, un archipel très peu peuplé et loin de la France. Ils sont complètement étrangers à ces codes et à ces pratiques et portent un regard d'enfant innocent sur toute cette folie affective !

Qui sont les acteurs ? Combien de personnes participent au projet ?

Se passer de boîte de production donne une vraie liberté, mais complique beaucoup les choses également... J'ai dû rassembler des amis compétents et motivés par le projet, et tout le monde s'est bien remonté les manches, ça a demandé pas mal de taff ! Yoann Parize (qui joue Nathaly) et Bastien Le Moan (Franky) sont deux amis comédiens dont j'appréciais beaucoup le travail, et ils ont apportés énormément aux personnages, qui devaient être naïfs et attachants. Jules Sempere, avec qui j'ai co-réalisé la série, est quant à lui un caméraman très doué à qui la série doit beaucoup visuellement ! En tout, nous fonctionnions généralement à 5, ce qui est vraiment très peu.

acteurs 430
Bastien Le Moan, Julien War et Yoann Parize interprètent ces paumés de la séduction. © Julien War

Pourquoi avoir choisi Saint-Pierre-et-Miquelon comme terre d'origine des personnages ?

Pour l'isolement de cette collectivité d'Outre-Mer, mais aussi le fait que peu de Français de métropole connaissent cet archipel. Les personnages qui débarquent de là-bas devaient être purs et innocents, et non bêtes et stupides comme l'ont malheureusement interprété quelques habitants de l'archipel.

Vous avez reçu pas mal de critiques de la part des Saint-Pierrais, pourquoi ?

En effet, quelques Saint-Pierrais se sont déchaînés sur les commentaires ! Je n'ai pas vraiment compris, car en aucun cas l'objectif était de les insulter, ou de les faire passer pour des idiots. Pour moi, ces trois personnages ne sont pas représentatifs des gens de cet archipel, ce sont juste trois losers, et pas les 6000 habitants, comme certains internautes l'ont bien notés sur les commentaires pour prendre notre défense. Ils sont également touchants, et plutôt attachants. Nous n'avons pas eu non plus la prétention de décrire la vie sur l'île, que nous ne connaissons pas. Bref, c'était juste un prétexte pour aborder un sujet plus large, mais beaucoup de Saint-Pierrais l'ont pris au premier degré, sans aucun recul, c'est dommage.

Que représente le web dans votre travail et votre vie aujourd'hui ?

"Le web est pour moi une vraie récréation, c'est un espace de liberté où les autodidactes peuvent s'exprimer sans contraintes."

Le web est pour moi une vraie récréation, c'est un espace de liberté où les autodidactes peuvent s'exprimer sans contraintes, et sans se plier à l'avis des "décideurs" parfois un peu frileux, comme les chaînes, ou les distributeurs. Alors je m'adresse à tous les réalisateurs qui s'attaquent au web, il faut oser ! Si on n'ose pas sur le net, on n'ose nulle part !

Y aura-t-il d'autres épisodes de "No Sex in the City" ?

A priori oui, mais la conception d'un épisode prend pas mal de temps, d'autant que j'écris et je monte également chaque épisode. C'est assez énergivore !

Quels sont vos projets ?

Je réfléchis en ce moment à d'autres concepts de pastilles pour le net, avec toujours comme objectif premier de s'amuser. Et pour ce qui est de mes activités professionnelles, je travaille sur l'écriture et la réalisation d'un long métrage avec mon binôme Rémy Four.

Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la suite ?

Beaucoup de clics ! Et beaucoup de fans sur la page Facebook de la série !



Pause