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Juillet 2005

Les cultures qui consomment le plus d'eau

Un champ de riz a besoin d'être arrosé de 770 mm par hectare, et 575 mm pour le maïs. Pas de problème quand on est dans des régions pluvieuses, mais le choix des cultures frise parfois l'absurdité...
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L'agriculture est la première utilisatrice d'eau : 70% de l'eau disponible sur terre sert à l'irrigation des champs. Une pratique qui se répand partout dans le monde, car les choix de culture ne répondent plus à des critères climatiques comme autrefois, mais à des critères purement économiques.

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L'exemple du maïs
Savez-vous par exemple que le maïs, une des plantes les plus cultivées en France, est à l'origine une céréale exotique ? Du coup, il est très gourmand en eau, et en plus doit être arrosé en période de floraison, en plein été... Pourtant sa production ne cesse d'augmenter : en 1939, le maïs ne représentait dans le pays que 300 000 hectares de cultures… Aujourd'hui, il couvre plus de 3 millions d'hectares en France. Il faut dire qu'il est largement encouragé par la Politique Agricole Commune, qui subventionne aussi son irrigation, car certains agriculteurs se contentaient de semer pour toucher la prime !

Mais à quoi sert tout ce maïs ? 70% des cultures servent à nourrir les animaux. En effet, la production de viande recquiert entre six et vingt fois plus d'eau que les céréales. Un régime type occidental "consomme" ainsi 4000 litres d'eau virtuelle par jour contre 1000 litres pour un régime type chinois ou indien.

LES CULTURES QUI CONSOMMENT LE PLUS D'EAU
Cultures Besoins en eau en mm (10 m³/ hectare)
Canne à sucre 1250
Bananes 1200
Dattes 1100
Pamplemousses 825
Riz 770
Coton 750
Betterave à sucre 650
Soja 637
Arachide 600
Maïs 575
Blé 550
Patate douce 537
Pommes de terre 487
Sorgho 475
Oignons 475
Tomate 450
Tabac 400
Haricots 375
Source : FAO

Les solutions : bien choisir ses cultures...
Plusieurs choix se présentent à un pays pour épargner ses ressources en eau. Il peut par exemple choisir de réduire son agriculture. Il va alors importer de l'eau virtuelle sous forme de biens alimentaires ou industriels. Mais il va du même coup priver les paysans et leurs familles de leurs moyens d'existence... Le cas du Pendja, en Inde, est ainsi significatif. Le gouvernement a offert aux paysans une prime de 12 500 roupies [220 euros] par hectare pour remplacer la culture du blé et du riz par d'autres plantes comme les légumes secs et les graines oléagineuses. Cela devrait permettre d'économiser 14,7 milliards de mètres cubes d'eau chaque année. Autre exemple, la Tunisie, qui grâce à l'huile d'olive, est aujourd'hui un exportateur d'eau virtuelle.

... et faire des énonomies d'eau
Enfin, les pratiques agricoles peuvent être améliorées pour réduire la consommation d'eau. Pour cultiver une tonne de maïs en Algérie, on utilise ainsi 6860 m³ d'eau contre 3790 m³ en Grèce : moitié moins, alors que les climats sont comparables ! On peut par exemple supprimer le drainage des champs, limiter l'évaporation en plantant des arbres autour des cultures, ajouter des "mauvaises herbes" pour augmenter la rétention des sols, adopter un système d'irrigation par "goutte à goutte" (un tuyau percé qui apporte de l'eau à la racine des plantes)... Ultime solution : les OGM. La Chine a déjà un programme de recherche sur des variétés de riz moins consommatrices d'eau ou capables de pousser dans des eaux salées.

  Dossier eau virtuelle  
 
 Céline Deluzarche, L'Internaute
 
Magazine Savoir
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