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 SCIENCE 
Janvier 2006

Virus : un prédateur redoutable

SRAS, grippe aviaire… Le spectre d'une grande pandémie mondiale est encore bien présent dans les esprits. Et pourtant, les virus seraient-ils aussi nos sauveurs ?
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Un invité indésirable
Le virus du SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère), qui a terrorisé le monde entier en 2003, venait d'un oiseau, ses protéines de surface ayant muté pour s'adapter à l'homme.

Car le virus est un pirate : il a besoin d'une cellule vivante pour s'y implanter et survivre. Les protéines à sa surface agissent comme une "clé" et lui permettent de pénétrer dans la cellule-hôte. Une fois à l'intérieur, le virus met en action son ADN ou son ARN, qui contient un "programme" à exécuter par la cellule. Cette dernière va alors le reproduire à l'identique et en de très nombreux exemplaires, qui vont ensuite venir infecter de nouvelles victimes. Le virus à ARN comme celui du SRAS sont plus dangereux car ils mutent plus souvent.

Comment le virus peut-il alors passer d'une espèce à l'autre ? Il suffit qu'un virus animal et un virus humain contaminent la même cellule, pour que leur ADN se mélange et donne naissance à un virus hybride.

Vaccination : la stratégie du leurre
Heureusement, grâce à Edward Jenner et à Pasteur, la vaccination sauve de nombreuses vies. Le principe : injecter une forme atténuée du virus (par exemple son enveloppe vide) dans l'organisme. Ce dernier va alors reconnaître l'intrus et produire les anticorps adaptés. Et quand le "vrai" virus va se présenter, ces derniers pourront réagir à temps. La variole, le virus le plus meurtrier du 20ème siècle, a ainsi été éradiquée en 1979.

De bienfaiteurs méconnus
Si on connaît plus de 2 000 virus sur Terre, seuls 200 s'attaquent à l'homme. Et certains réservent des surprises de taille : en 1992, on a ainsi découvert un énorme virus dans les circuits de climatisation d'un hôpital anglais. Seul virus observable au microscope optique, "mimivirus" a d'abord été pris pour une bactérie tellement il est gros. Il n'a jamais été retrouvé ailleurs.

La plupart des virus s'attaquent aux bactéries : ce sont des virus bactériophages. D'une efficacité redoutable, ils détruisent toutes les bactéries contenues dans une solution en quelques minutes. Tous les deux jours, la moitié des bactéries terrestres meurent tuées par des virus. Cette propriété intéresse fortement les chercheurs, qui pensent se servir de virus pour lutter contre les infections bactériennes. Alors que les antibiotiques commencent à montrer leurs limites, les virus tuent l'agent pathogène avant même qu'il n'agisse. Des brevets sont déjà déposés pour des sprays contre les infections pulmonaires.

Guérir le cancer ou Alzheimer
De grands espoirs sont aussi placés dans l'usage des virus contre le cancer ou en neurologie. En modifiant le code génétique d'un virus, on peut le diriger sur des cellules précises. Dans le cas du cancer du foie ou du colon, on arrive ainsi à détruire les cellules tumorales sans endommager les cellules saines. Les virus pourront aussi servir de "taxi" pour acheminer des neurotransmetteurs en cas de liaison défectueuse entre les cellules cérébrales. Une piste pour soigner les maladies dégénératives comme Alzheimer.

Voir aussi
» Les virus : vidéo
» Les bactéries : en savoir plus | vidéo

  Les envahisseurs invisibles  
 
 Céline Deluzarche, L'InternauteScience - Biologie
 
Magazine Science
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