POURQUOI
Mai 2006
Pourquoi les plongeurs doivent-ils observer des paliers de décompression ?
Lors de sa descente en profondeur, un plongeur s'expose à une pression de plus en plus grande. Par exemple, à 25 mètres, un plongeur est soumis à 3,5 bars (1 bar de pression atmosphérique et 2,5 bars de pression hydrostatique). Sous pression, l'azote se dissoutCette pression inhabituelle ne bouleverse pas la majeure partie du corps, celui-ci étant composé de liquides et solides incompressibles. En revanche, l'air contenu dans les différentes cavités, lui, est affecté. D'abord au niveau de l'appareil respiratoire : le volume d'air varie de manière inversement proportionnelle à la pression ambiante. Lors de la remontée, la pression diminue, et l'air contenu dans les poumons se dilate donc. Si le plongeur n'expire pas ou pas assez, s'il remonte trop rapidement, la surpression pulmonaire ainsi créée peut entraîner des lésions graves. Ensuite au niveau du sang : l'augmentation de la pression ambiante cause la dissolution des gaz inertes dans les liquides organiques, notamment l'azote dans le sang. Plus il descend en profondeur, plus un plongeur voit donc son sang et ses tissus se charger en azote dissous. Et ce d'autant plus que la profondeur et la durée de la plongée augmentent. Une décompression, et l'azote redevient gazeux
Si la pression diminue doucement, c'est-à-dire si la vitesse de remontée est suffisamment lente, l'azote dans le sang reste soluble puis est rejeté par les poumons lors de la respiration. En revanche, si la remontée est trop rapide, la pression diminue trop rapidement et l'azote s'échappe de manière explosive sous forme de bulles pathogènes au sein du sang. C'est le même phénomène que lorsque l'on ouvre une bouteille de soda.
C'est alors l'accident de décompression. Les bulles de gaz se déplaçant dans le corps provoquent des traumatismes divers, de simples douleurs à la mort. En effet, ces bulles peuvent entraîner des problèmes circulatoires, et priver certains organes vitaux, comme le cerveau, d'oxygène. Un tel accident peut aussi conduire à la paraplégie si les vaisseaux sanguins reliés à la moelle épinière sont touchés. Le plongeur doit donc remonter suffisamment doucement pour qu'il n'y ait pas de formation de bulles, ou que les bulles formées soient suffisamment petites pour ne pas être pathogènes. Voilà pourquoi il doit donc observer des procédures de décompression. Mises en place en 1960, ces procédures fiables et répertoriées dans des tables limitent la vitesse de remontée, entre 6 et 18 mètres par minute, et imposent des temps d'attente sans remonter, les fameux paliers de décompression.
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