Les défaites aussi mythiques que des victoires Surya Bonaly aux Mondiaux 1994 : l'argent ne suffit pas...

Il est rare que les sportifs expriment publiquement leur déception. La langue de bois prévaut souvent : "le meilleur a gagné, etc."

Mais en 1994, la patineuse artistique Surya Bonaly s'estime "volée" et n'hésite pas à montrer sa colère.

Aux Championnats du monde, qui ont lieu à Chiba (Japon) en mars 1994, la Française espère clairement obtenir le titre mondial. Ses principales concurrentes, médaillées aux Jeux Olympiques de Lillehammer un mois plus tôt, sont absentes : l'Ukrainienne Oksana Baïul, l'Américaine Nancy Kerrigan et la Chinoise Chen Lu.

Mais à l'issue du programme libre, la Française se classe 2e, derrière la Japonaise Yuka Sato, peu connue mais qui patinait à domicile. Et ce, à un juge près. Surya, en pleurs, refuse dans un premier temps de monter sur le podium, s'estimant victime d'une injustice et de racisme. Les officiels finissent par la convaincre, mais, après avoir reçu sa médaille d'argent, elle l'enlève aussitôt.

Ce "scandale" provoque le lendemain une réunion du jury de l'ISU (la Fédération internationale de patinage) afin de sanctionner l'attitude de la Française, jugée inadmissible devant les caméras de télévision. Le jury finit par décider que sa réaction était humaine et excusable.

A cette époque, elle montre une technique de patinage inégalée

Si Surya Bonaly s'estime lésée, c'est notamment parce que, à cette époque, elle montre une technique de patinage inégalée. En 1991, aux Championnats du monde de Münich, elle réalise un quadruple saut, auquel il manque, il est vrai, un quart de tour. La force de Surya Bonaly, c'est aussi son triple lutz, le saut le plus difficile pour les femmes avec le triple axel.

La patineuse ne parviendra jamais à gravir la marche la plus élevée du podium au niveau mondial. A chaque fois, on lui reproche des défauts sur la partie artistique de ses prestations, qu'elle ne cessera pourtant d'améliorer.