Egypte : est-il raisonnable de voyager dans un pays qui a élu un "barbu" ?

Après "les vacances de Monsieur Fyon", l'auteur revient sur la situation sécuritaire en Egypte qui vient d'élire son premier président.


Une bonne nouvelle, Monsieur Grandjean !

Depuis l’élection de Mohamed Morsi, plus aucune chance de rencontrer l’infâme Monsieur Fion (voir ma précédente chronique) sur les dunes de Siwa, sur les rives du Nil ou sur les plages de Sharm El Sheikh. Pensez vous un président barbu… même s’il cache sa thawb (gandoura moyen orientale) sous un costume occidental, même s’il porte une cravate ! Voilà un moyen radical d'éloigner les Fions du monde entier...

Contrairement à Monsieur Fyon et aux géo-politologues du Café du Commerce, ne comptez pas sur moi pour philosopher sur la compatibilité ou non de l’Islam (ou toute religion prosélyte d'ailleurs) avec la démocratie ou même la liberté. La date du Bac de philo est passée et ce n’est pas avec mon glorieux 7/20  (eh oui, ça marque…) que je vais vous épater !

Je me contenterai aujourd’hui de répondre à la question : «Peut-on aller en Egypte depuis qu’ils ont élu comme président un barbu déguisé en cadsup ? »

Bon je vous la fait court et quitte à prendre quelques risques, je dirais : oui.

L’élection de Mohamed Morsi, avalisée par l’appareil militaire, stabilise plutôt que déstabilise la situation dans ce pays. Certes les jeunes égyptiens avides de modernité et de démocratie à l’occidentale continueront à appeler au changement, mais n’est-ce pas le cas déjà en Tunisie, au Maroc gouvernés aujourd’hui par des partis islamistes. Même si, par philosophie personnelle (nous y revoilà !) j’aurais préféré voir l’avènement de partis laïques, force est de reconnaître que ces gouvernements, qui ont été élus,  n’ont pas, à ce jour, attenté aux libertés fondamentales et que la sécurité des touristes n’a pas été menacée.

Alors, quitte à me répéter, continuons à voyager intelligemment en ouvrant nos yeux et notre cœur.

Quand même plus cool de voyager aujourd’hui en Egypte, en Tunisie ou au Maroc que dans la France révolutionnaire de 1790, de 1830, de 1848  ou  de 1871,  non ?

Gérard Guerrier, président général d'Allibert Trekking