Bernard Arnault répond à la proposition de taxe Zucman

Bernard Arnault répond à la proposition de taxe Zucman L'homme le plus riche de France (et parfois du monde) ne veut pas de la taxe pour les plus riches. Il assure que la taxe Zucman "vise la destruction de l'économie libérale".

Bernard Arnault ne veut pas payer la taxe Zucman. L'homme dont la fortune est estimée à plus de 133 milliards d'Euros s'est confié au Sunday Times, samedi 20 septembre, pour exprimer son rejet de cette taxe. Il qualifie l'économiste Gabriel Zucman de "militant d'extrême gauche", qui "met au service de son idéologie (qui vise la destruction de l'économie libérale, la seule qui fonctionne pour le bien de tous) une pseudo-compétence universitaire qui elle-même fait largement débat".

Gabriel Zucman propose d'instaurer un impôt de 2 % sur les ultrariches dont le patrimoine dépasse les 100 millions d'Euros. Bernard Arnault fait donc partie de ceux qui seraient concernés si cette taxe était mise en place. Selon l'économiste, cela pourrait rapporter 20 milliards d'Euros à la France alors que les gouvernements successifs sont à la recherche de plus de 40 milliards d'Euros dans le budget 2026 pour tenter de combler le déficit budgétaire.

La réaction de Gabriel Zucman

Après cette attaque, Gabriel Zucman a réagi auprès du Times : "Venant de l'un des hommes les plus riches du monde et dans un contexte où la liberté académique est de plus en plus menacée dans de nombreux pays, cette rhétorique est inquiétante."

Il explique aussi sur X que "les grandes fortunes ont vu leur patrimoine exploser ces 30 dernières années. Selon "Challenges", en 1996, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes s'élevait à 80 milliards d'Euros, soit 6,4 % du PIB de l'époque. En 2024 : 1 228 milliards d'Euros, soit 42 % du PIB". Les grandes fortunes doivent donc désormais contribuer "à hauteur de ce qui est demandé aux autres catégories sociales", plaide l'économiste qui se dit soutenu par sept Prix Nobel. "M. Arnault : votre opposition caricaturale à nos principes d'égalité fondamentaux, inscrits dans notre Constitution, constitue une attaque contre notre contrat social", conclue l'économiste.