Un élève de 6e sur cinq ne connaît pas les menaces auxquelles il est exposé sur son smartphone, l'Education au coeur du Cybermois

Un élève de 6e sur cinq ne connaît pas les menaces auxquelles il est exposé sur son smartphone, l'Education au coeur du Cybermois Les enfants sont exposés de plus en plus jeunes aux cybermenaces sans les connaître suffisamment. Le ministère de l'Education et Cybermalveillance.gouv.fr lancent plusieurs actions de sensibilisation pendant le Cybermois.

Les chiffres sont passés presque inaperçus, et pourtant. Une étude menée auprès de 4264 élèves de cycle 3 (du CM1 à la 6e, soit de 9 à 12 ans) et dévoilée fin septembre montre l'ampleur de la menace cyber pour les plus jeunes et surtout à quel point ces derniers y sont encore encore insuffisamment sensibilisés, à l'âge des premiers portables et des premiers contacts avec Internet.

Selon cette étude, réalisée par Cybermalveillance.gouv.fr pour le ministère dans les territoires numériques éducatifs (TNE), 31,8% des jeunes répondants déclarent avoir déjà été destinataires d'un SMS frauduleux, loin devant les actes de cyberharcèlement à 15,7%, le piratage de compte en ligne à 14,8% et les virus à 14,2%. Parmi les autres arnaques et fraudes répertoriées, les élèves disent avoir aussi été confrontés aux fuites de données (12,7%) et au faux support technique (10,7%).

Un tout premier état des lieux inquiétant

Cet état des lieux, le premier du genre sur cette classe d'âge, souligne aussi les efforts de sensibilisation qui doivent être mis en place auprès des plus jeunes. Si environ 7 élèves interrogés sur 10 se disent bien informés sur les cybermenaces, il apparait en réalité que celles-ci sont encore relativement méconnues quand on leur demande de les identifier. 25,5%, soit à peine plus d'un quart, disent avoir entendu parler du piratage, 17,6% du cyberharcèlement, 13,3% des virus informatique et des spams. On chute à 2,9% quand il s'agit d'usurpation d'identité et à 1,8% concernant le phishing ou hameçonnage, pourtant le plus fréquent.

Ministère de l'Education © ministère de l'Education

Les élèves n'ont quasiment pas connaissance des deepfakes malveillants (0,4%) et de formes plus spécifiques d'arnaques, comme le smishing (phishing par SMS, à 0,5%) ou le quishing (phishing par QR code, à 0,3%). Pire : 20,6% des élèves, soit plus de 1 sur 5, ont indiqué ne reconnaitre aucune menace dans la quinzaine listée par le ministère dans le QCM qui leur a été soumis. Les CM1 et CM2 sont légèrement plus nombreux à ne citer aucune menace, à 22% contre 20% des élèves de 6e.

Deux initiatives pour sensibiliser

Selon Cybermalveillance.gouv.fr, que nous avons contacté, 59% des élèves disent avoir été informés sur les cybermenaces par le biais de leur l'entourage ou de leur cercle familial, quand seulement 31,6% sont sensibilisés par l'école. Un problème que le ministère a décidé de prendre à bras le corps. Pour le Cybermois*, du 1er au 31 octobre, la rue de Grenelle et Cybermalveillance.gouv.fr lancent une campagne de sensibilisation nationale auprès des 9-12 ans, avec la publication d'un livret pédagogique, "Le numérique, pas de panique!".

Produit par Bayard et Astrapi et faisant appel à la bande dessinée Sam et Pat, "ce support à la fois ludique et pédagogique aborde les situations courantes auxquelles les enfants peuvent être confrontés (cyberharcèlement, sites frauduleux, escroqueries, jeux en ligne, virus, hameçonnage, vols de données, etc.) avec pour objectif d'aider le jeune public à adopter les bons réflexes et prévenir les risques numériques", indique le communiqué publié le 25 septembre.

© Cybermalveillance.gouv.fr

Un défi créatif, baptisé "À vous de jouer pour partager les cyber-réflexes !", invite aussi les élèves du CM1 à la Terminale, ainsi que les enseignants, à créer leurs propres supports de sensibilisation (BD, affiches, jeux, vidéos, exposés) d'ici à la fin de l'année scolaire. Les meilleures productions seront valorisées au niveau académique et sur Éduscol.

Des ateliers pour les élèves pendant le Cybermois

Ces outils viennent compléter une batterie de projets menés en commun par le ministère de l'Education et Cybermalveillance.gouv.fr depuis 3 ans. Plusieurs centaines d'élèves, enseignants et représentants académiques se sont mobilisés dès ce mercredi 1er octobre, pour le lancement du Cybermois, à Rennes, autour d'ateliers pour sensibiliser les plus jeunes.

Des classes de CM1-CM2 ont été initiées à l'hygiène numérique, avec France Service et deux hackers éthiques. Des collégiens ont participé à un jeu pour les aider à mieux cerner le cyberharcèlement, tandis que des lycéens ont été sensibilisés aux fakes news, aux deepfakes et à la manipulation d'informations avec la dynamique nationale "Cyber Ta Vie". Des actions qui vont se poursuivre dans plusieurs académies tout au long du Cybermois.