Pourquoi l'enquête n'a (encore) jamais abouti ?

Le juge Lambert a été critiqué pour sa gestion de l'affaire. © NEEMA/SIPA

Plusieurs facteurs expliquent le désastre judiciaire. D'abord, la rivalité gendarmerie-police. L'affaire Grégory est dans un premier temps confiée aux gendarmes dirigés par le capitaine Etienne Sesmat, qui privilégient la piste Bernard Laroche. Ils manquent cependant de moyens techniques et humains. Puis le juge Lambert fait appel aux policiers : le SRPJ de Nancy, sous la houlette du commissaire Jacques Corazzi, avance la thèse de l'assassinat de Grégory par sa mère, Christine Villemin. Elle est arrêtée en juillet 1985. L'emballement médiatique et le non-respect du secret de l'instruction par le juge Lambert font vaciller les témoignages (dont celui de Muriel Bolle) et alimentent les rumeurs. Le "dépaysement" de l'affaire à Dijon à partir de 1987 permet à l'enquête de repartir à zéro dans un climat plus serein. Mais trop tard, peut-être, pour établir définitivement la vérité.

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