Fusillade à Charlie Hebdo : 12 morts, les terroristes toujours en fuite

Fusillade à Charlie Hebdo : 12 morts, les terroristes toujours en fuite Une sanglante fusillade a eu lieu ce mercredi matin dans les locaux du journal satirique, situé dans le XIe arrondissement de Paris. Il y a douze morts. François Hollande évoque un "attentat terroriste".

[Mis à jour le mecredi 7 janvier à 19h03] Des hommes cagoulés, armés d'armes automatiques et d'un lance-roquettes, se sont introduits dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo, ce mercredi vers 11h30. La fusillade a causé 12 morts, selon un dernier bilan établi par le parquet de Paris. Parmi ces 12 victimes, il y aurait 2 policiers. Les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski et Tignous figurent eux aussi parmi les morts. Tout comme Bernard Maris, économiste et actionnaire du journal satirique.

Laurent Richard, rédacteur en chef de la boîte de production Premières lignes, affirme qu"'il y avait des victimes dans chaque pièce". Un salarié du journal Charlie Hebdo, contacté par 20 Minutes, évoquait un "véritable massacre". Un autre journaliste, présent sur place, parlait de "vrai carnage"

Le plan Vigipirate élevé à son niveau le plus haut en Ile-de-France

Le plan Vigipirate a été élevé à son niveau le plus haut, "alerte attentats", dans toute l'Ile-de-France. Les transports, les lieux de culte, les grands magasins, les organes de presse ont été placés sous protection renforcée. Les assaillants, qui ont abandonné leur voiture Porte de Pantin (XIXe), seraient toujours en cavale, avec leurs armes. Durant leur fuite, ils auraient braqué un automobiliste qui conduisait une Clio et percuté un piéton.

Selon le Figaro, le Raid, l'unité d'élite de la police, aurait été déployé en Seine-Saint-Denis (93) en début d'après-midi. C'est dans ce département, dans la banlieue nord de Paris, que les autorités rechercheraient les terroristes. Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, parle de trois terroristes, alors que les témoins en évoquaient deux.

Le ministre de l'Intérieur a ouvert un numéro vert pour recueillir des témoignages permettant de localiser les fugitifs : 0805 02 17 17.

Dans une vidéo captée par un journaliste durant l'assaut à Charlie-Hebdo, on distingue deux hommes cagoulés, vêtus de noir, criant "Allahou akbar" ("Dieu est le plus grand"). Au moins trente coups de feu auraient ensuite éclaté dans un échange avec des policiers sur le boulevard Richard-Lenoir, situé à deux pas des locaux de Charlie Hebdo. Selon plusieurs témoins, les deux hommes auraient également scandé "on va venger le prophète".

D'après l'automobiliste qui a été braqué après la fusillade, les assaillants auraient revendiqué leur appartenance au groupe terroriste Al-Qaida. Ils lui auraient annoncé : "Vous direz aux médias que c'est Al-Qaida au Yémen".

François Hollande parle d'"attentat terroriste"

Dans une allocution peu après le drame, François Hollande a parlé "d'attentat terroriste". "Cela ne fait aucun doute", a indiqué le chef de l'Etat, qui a appelé la nation "à faire bloc". Une réunion de crise avec les ministres concernés doit avoir lieu à 14 heures. Le président va s'adresser à la nation, depuis l'Elysée, ce mercredi soir à 20 heures.

Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, a demandé à "tous les Français à ne pas céder à la tentation de l'amalgame" et parle de "tragédie nationale". Il a également apporté "un soutien sans réserve" à toutes les actions du gouvernement prises pour lutter contre le terrorisme. Et a appelé à l'unité nationale.

Barack Obama, le président des Etats-Unis, a "condamné" une fusillade "terrifiante". Angela Merkel, la chancelière allemande, évoque un "attentat abominable". David Cameron, le Premier ministre britannique, parle d'une "attaque révoltante". La Ligue arabe a elle aussi condamné "fermement" cette attaque, tout comme le président russe, Vladimir Poutine.

En soirée, des rassemblements réunissant des dizaines de milliers de personnes ont eu lieu dans toute la France, en signe de résistance et de solidarité.