Allemande séquestrée à Forbach : des allégations inexistantes, la maladie en cause ?
Lundi soir déjà, le procureur de la République de Sarreguemines appelait à la "prudence" dans cette affaire révélée par Le Républicain lorrain et BFMTV/RMC. Ce mardi 8 août 2023, Olivier Glady a tenu une nouvelle conférence de presse sur l'affaire de la femme qui se disait séquestrée par son mari à Forbach, en Moselle, depuis 2011. Alors que l'épouse a été longuement entendue, près 4h50, maintenant ses accusations contre son mari, il semble que "la situation de séquestration dont elle ne cesse de se plaindre est une réalité inexistante", a indiqué le procureur qui a détaillé le fait qu'elle disposait notamment "d'un accès à la télévision, à un ordinateur ainsi qu'au fameux téléphone sans fil" à partir duquel elle a passé son appel.
Olivier Glady est revenu sur les constatations faites par les enquêteurs qui ont conduit à ce dénouement. "Le médecin légiste n'a constaté aucune fracture" sur le corps de la femme. Seuls deux bleus qui pourraient être la conséquence d'une simple maladresse de la femme ont été enregistrés. De même, "aucune projection de sang n'a été observée" dans l'environnement du couple.
La maladie de l'épouse en cause ?
La femme souffrirait de plusieurs maladies qui pourraient expliquer qu'elle ne se déplaçait plus et qu'elle a notamment perdu beaucoup de cheveux. "Les deux auditions mettent en exergue que l'époux s'occupe de sa femme depuis l'apparition de caractères invalidants de ses maladies", a ainsi détaillé le procureur de la République, ajoutant que ceux-ci "ont surgi il y a à peu près cinq ans de cela, avec une aggravation éprouvée depuis une dizaine de mois".
Lors de son audition, le mari aurait affirmé aux enquêteurs que son épouse lui reprocherait son état de santé et le menaçait régulièrement d'appeler la police. Olivier Glady a annoncé que la garde à vue de l'époux allait être levée en "fin d'après-midi ou en début de soirée" ce mardi, "aucun élément" ne permettant des poursuites.
Que sait-on du récit de la femme qui dit être torturée depuis 2011 ?
Elle aurait été séquestrée et torturée pendant douze ans : une ressortissante allemande, retrouvée par la police de Forbach (Moselle) dimanche 6 août 2023, assure avoir été la prisonnière de son mari depuis 2011. D'après les informations du Républicain lorrain et BFMTV/RMC, la femme de 53 ans serait parvenue à subtiliser un téléphone et à contacter les secours, en Allemagne. Ces derniers ont ensuite prévenu la direction départementale de la sécurité publique de la Moselle qui a chargé une équipe de policiers d'intervenir sur les lieux, avenue Saint-Rémy, en plein cœur de la commune, non-loin de la mairie.
Sur place, les policiers ont retrouvé la présumée victime dans une chambre, à moitié nue, le crâne rasé. La quinquagénaire a été transportée aux urgences médico-judiciaires, à l'hôpital de Metz. Elle disait également avoir été violée.
Des accusations, mais pas de preuves ?
Selon les éléments fournis par le procureur de la République, aucune trace de sang n'a été découverte sur les lieux et "aucun élément" n'indique une quelconque forme de séquestration. Les premiers examens réalisés n'ont montré ni fracture, ni ecchymose. Par ailleurs, l'épouse ne se trouvait pas non plus en état de "déshydratation significatif".
Si le magistrat a bien confirmé la présence de grillages à toutes les fenêtres du domicile, cela servirait, selon ses dires, à empêcher de sortir les chats présent dans l'appartement. Aucun banc de torture n'a été découvert, contrairement aux premières informations qui avaient circulé.
Que sait-on du mari mis en cause ?
Le mari est un homme de nationalité allemande, âgé de 55 ans. Il a été interpellé par la police lundi 7 août, vers 6 heures du matin, et placé en garde à vue. Une enquête en flagrance pour séquestration, viol aggravé et actes de torture et de barbarie a été ouverte. Selon l'AFP, citée par Le Parisien, le quinquagénaire est inconnu des services de police. Il nie les fait et évoque une "maladie de longue date". "L'enquête de voisinage a mis en relief que cette situation de maladie était connue du voisinage même si le couple était très discret. (...) Le propriétaire (de l'appartement en location, NDLR) était avisé de l'existence de cette maladie." L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Metz. Mardi soir, le procureur a annoncé la fin imminente de la garde à vue de l'homme, en "fin d'après-midi ou en début de soirée", "aucun élément" ne permettant des poursuites.