Procès en appel de l'attentat de Nice : qui sont les accusés qui invoquent l'incompréhension ?

Procès en appel de l'attentat de Nice : qui sont les accusés qui invoquent l'incompréhension ? Le procès en appel de l'attentat de Nice le 14 juillet 2016 débute devant la cour d'assises spéciale de Paris ce lundi 22 avril. Deux des condamnés, Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud avaient fait appel après le premier procès.

Ce lundi 22 avril 2024, débute devant la cour d'assises spéciale de Paris, le procès en appel de deux proches de l'auteur de l'attentat au camion-bélier de Nice le 24 juillet 2016. Mohamed Ghraieb, Franco-Tunisien de 48 ans et Chokri Chafroud, Tunisien de 44 ans, avaient été condamnés à 18 ans de réclusion, sur 20 ans encourus, pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. L'auteur de l'attentat qui a fait 86 morts, lui, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, a été tué par la police le jour du drame.

Ghraieb et Chafroud, deux connaissances du djihadiste

Lors de son verdict, la cour de première instance avait estimé que Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud avaient participé au projet de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Au cours des débats, les deux accusés ont toujours proclamé leur innocence. Leurs avocats plaideront l'acquittement. Pour rappel, Mohamed Ghraieb s'était présenté spontanément aux enquêteurs au lendemain de l'attentat. Ce dernier a connu Lahouaiej-Bouhlel jeune en Tunisie et travaillait comme veilleur de nuit dans un hôtel du centre de Nice en juillet 2016. De son côté, Chokri Chafroud avait indiqué avoir connu le terroriste en août 2015 dès son arrivée en France. Il travaillait sur des chantiers mais ne disposait pas d'un logement pérenne. 

Les accusés affirment "ne pas avoir compris" le sens de certains SMS

Pour les deux accusés, un élément similaire de leur défense saute aux yeux, l'incompréhension au moment de la réceptions de SMS de la part de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Ghraieb avait eu de nombreux échanges téléphoniques avec le terroriste l'année précédant l'attentat. En revanche, il s'est toujours défendu de lui avoir fourni une arme, et a affirmé "ne pas avoir compris" le sens d'un des SMS envoyé par Lahouaiej-Bouhlel le 5 juillet 2016, évoquant une location de camion.

Même son de cloche du côté du deuxième accusé, Chokri Chafroud. Il avait déclaré, lors du premier procès, après avoir reçu un SMS évoquant une agence de location du poids lourd, "ne pas l'avoir compris, comme beaucoup de messages" du djihadiste, dont le message envoyé le 14 juillet, juste avant l'attaque, dans lequel il est question d'une livraison d'armes pour "Chokri et ses amis" et d'une action le mois suivant. Chokri Chafroud avait déjà eu du mal à justifier ses échanges avec le terroriste, sur le réseau social Facebook, en avril 2016. Il avait notamment écrit : "Charge le camion, mets dedans 2 000 tonnes de fer et nique, coupe lui les freins mon ami, et moi je regarde". 

Un procès jusqu'au 14 juin 2024

Dans son verdict de première instance, la cour d'assises spéciale avait noté une "convergence idéologique" entre Ghraieb et le djihadiste. Il "savait qu'il contribuait à la préparation d'un acte terroriste" avait-elle noté. Pour Chafroud, la cour l'avait considéré "comme un véritable inspirateur de l'attentat non pas dans les mobiles religieux ou idéologiques de son action, mais dans le choix de son mode opératoire". Le procès se déroulera cinq jours par semaine, du lundi 9h30 au vendredi soir, du 22 avril au 14 juin 2024, exceptés les 10 et 20 mai.