Attaque à Marseille : l'assaillant connu de la justice et instable, "il fallait le renvoyer" juge Bayrou

Attaque à Marseille : l'assaillant connu de la justice et instable, "il fallait le renvoyer" juge Bayrou Un homme soupçonné d'avoir blessé cinq personnes au couteau a été abattu par la police à Marseille, ce mardi. Connu du renseignement territorial, ce Tunisien souffrant de troubles psychiatriques de 35 ans "n'avait pas sa place en France", selon François Bayrou.

Un homme soupçonné d'avoir blessé cinq personnes au couteau en plein centre-ville de Marseille a été abattu par la police, mardi 2 septembre vers 15 heures. "Sans l'intervention des policiers (...), je peux vous assurer qu'il y aurait eu d'autres victimes", a assuré le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau qui a fait, dans la soirée, le déplacement à Marseille. "L'invidivu voulait terminer son périple meurtrier en mourant", a ajouté le premier flic de France. Une affaire dont s'est également emparé François Bayrou, en direct sur BFMTV ce mercredi 3 septembre alors qu'il était invité pour évoquer le futur vote de confiance auquel il fera face à l'Assemblée nationale dans cinq jours. Le Premier ministre a affirmé que "quelqu’un qui ne respecte pas la loi et qui est dangereux pour ses semblables n’a pas sa place en France". Selon lui, "il fallait le renvoyer".

Les faits se sont déroulés dans le quartier de Belsunce, dans le 1er arrondissement de Marseille. Expulsé de l'hôtel qu'il occupait pour ne pas avoir payé ses dettes, l'homme "monte au premier étage, se rend dans la chambre qu'il occupait avant d'être expulsé et porte un coup de couteau au flanc de la personne qui occupait cette chambre", explique le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessonne, lors d'une conférence de presse. Il s'en est ensuite pris au réceptionniste de l'hôtel, et non au gérant comme indiqué dans un premier temps, avant de poignarder un enfant "dans le dos" selon le magistrat.

L'individu a ensuite pénétré dans un snack, "situé à proximité" et "va essayer de porter des coups de couteau (...) en essayant de blesser d'autres personnes", détaille Nicolas Bessonne. Le suspect poursuit alors "son périple criminel et (...) à l'aveugle, gratuitement, il tente de porter des coups à des personnes présentes" et fait deux nouveaux blessés "au niveau facial" à "coups de matraque" dans la rue. Alors qu'il refuse de jeter ses armes, comme demandé par les forces de l'ordre, les policiers font feu et l'abattent, en plein centre-ville de la cité phocéenne. Au total, cinq personnes ont été blessées, dont une prise en charge dans "un état critique", indique le procureur. Au lendemain de l'attaque, "la première victime est toujours hospitalisée, mais son état s'est stabilisé" a fait savoir le magistrat le mercredi 3 septembre.

Pas fiché S, il avait déjà tenu des propos "antisémites"

Des enquêtes pour "tentative d'homicide volontaire" et "tentative d'homicide volontaire sur fonctionnaire de police" ont été ouvertes, l'IGPN est également saisie du dossier pour le chef d'homicide volontaire. Selon les informations du Figaro, le suspect est un certain Abdelkader D. âgé de 35 ans. De nationalité tunisienne, l'homme était en situation régulière avec une "carte de séjour qui devait se terminer en 2032" selon le ministre Bruno Retailleau. Concernant ses antécédents judiciaire, l'homme était connu des services de police, car condamné en 2025 pour violences sur son neveu. Il n'était toutefois pas en détention, car il avait fait appel de la décision. Il était aussi connu pour avoir tenu des propos antisémites en juin dernier dans une mosquée à Sète, il avait affirmé que "le pays était gouverné par des juifs", a précisé Nicolas Bessone. Le Figaro ajoute qu'il était convoqué devant un tribunal (COPJ) dans une affaire de provocation à la haine.

Le suspect n’était toutefois "pas inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT)". En revanche, il était connu du renseignement territorial (RT) pour une raison inconnue. Il "n'apparaissait pas radicalisé", d'après Nicolas Bessone, mais souffrait de troubles psychiatriques. Il "a été quitté par sa compagne à cause de problèmes d'addiction à la cocaïne et à l'alcool", a ajouté le magistrat pour compléter le profil.

Après l'attaque qui a duré une "dizaine de minutes" selon le procureur, l'assaillant a crié "Allah Akbar moi aussi je veux mourir". Mais les motifs de l'attaque du 2 septembre ne sont pas liés à la religion a indiqué le ministre de l'Intérieur. "Le mobile semble être un motif privé, une question de loyer non payé" et "le motif de radicalisation semble écarté", a-t-il déclaré. Le Parquet national antiterroriste (Pnat), en charge des affaires de terrorisme, ne s'est d'ailleurs pas saisi de l'affaire et ne devrait pas le faire. 

Quant aux tirs policiers qui ont abattu le suspect, le procureur de la République a indiqué que "l'usage des armes par les officiers de la police aux frontières paraît légitime". L'enquête de l'IGPN est en cours et "les policiers ont été entendus" ce mercredi.

Dernières mises à jour

17:55 - Le suspect de l'attaque à Marseille "n'apparaissait pas radicalisé"

L'homme soupçonné d'avoir mener l'attaque au couteau à Marseille à bien crié "Allah Akbar" après son acte et a ajouté "moi aussi je veux mourir" selon le procureur de la République de Marseille, mais il "n'apparaissait pas radicalisé" a ajouté la magistrat durant une conférence de presse ce mercredi. Le passage à l'acte ne semble d'ailleurs pas avoir été motivé par des raisons religieuses indiquait dès hier soir le ministre Bruno Retailleau. L'homme n'était pas non plus fiché S, mais il était bien connu de la justice en raison d'une condamnation pour violences de laquelle il avait fait appel et pour des propos antisémites proférés devant une mosquée à Sète en juin et d'autres faits similaires signalé par le préfet de l'Hérault à la justice. Il était aussi connu des renseignements territoriaux pour une raison inconnue.

10:01 - "Les profils dangereux, quand ils sont étrangers, doivent être expulsés", juge Ciotti

Mardi 2 septembre, un Tunisien en situation régulière, non fiché S mais connu des renseignements territoriaux, a été abattu par les forces de l’ordre dans le 1er arrondissement de Marseille après avoir poignardé plusieurs personnes dans le secteur. Une séquence intolérable pour Eric Ciotti, président de l'UDR et désormais allié du RN de Jordan Bardella. 

"Les profils dangereux, quand ils sont étrangers, doivent être expulsés", estime-t-il sur Europe 1. "Ce n'est pas à la France de prendre à sa charge tous les cas psychiatriques, toutes les personnes dangereuses, tous les criminels, tous les délinquants, qu'ils viennent de n'importe quel pays (...) Pourquoi on les garde ?", se demande le candidat à la mairie de Nice.