Xenothera : que sait-on du XAV-19, développé par la biotech nantaise ?

Xenothera : que sait-on du XAV-19, développé par la biotech nantaise ? En plein essai clinique, le candidat médicament XAV-19 a pour but de traiter les malades du Covid-19 pour éviter une aggravation de leur état et le passage en réanimation. Il a été élaboré par le laboratoire nantais Xenothera.

"Vaccins et traitements sont les deux bras de la lutte contre l'épidémie", répète Odile Duvaux, médecin et présidente de Xenothera, une biotech basée à Nantes créée en 2014. Depuis l'année dernière, le laboratoire travaille ainsi sur un possible médicament anti-Covid-19, le XAV-19. Début février, la startup annonçait que son traitement était efficace contre les variants du coronavirus. Les premiers essais ont été lancés en septembre, sur une dizaine de patients. Ces tests ont permis de prouver l'innocuité du traitement, c'est-à-dire qu'il était sans danger et effets secondaires trop importants. Depuis janvier, les essais sur le candidat médicament sont passés à la vitesse supérieure, la phase 2/3. L'essai clinique appelé "Polycor" est dirigé par le CHU de Nantes. 400 personnes vont y participer dans 40 centres hospitaliers en France.

"Si on continue sur le rythme actuel, on pense que l'essai sera fini à la fin du premier trimestre ou dans le courant du deuxième trimestre 2021, ce qui nous permettra, avec les autorités réglementaires, de mettre à disposition de l'ensemble de la population le XAV-19 comme traitement pour éviter l'aggravation", explique Odile Duvaux. Car c'est bien l'objectif de ce médicament : neutraliser le virus et stopper l'aggravation de la maladie. Le traitement est, en effet, destiné aux malades du coronavirus hospitalisés, qui sont touchés par une pneumonie modérée. L'objectif est donc d'éviter que cette pneumonie ne s'aggrave et que le patient se retrouve en réanimation. Ce traitement fonctionne avec des anticorps polyclonaux "glycol-humanisé" qui créent une protection similaire à la réponse naturelle de l'homme.

Le travail de Xenothera bénéficie du label "priorité nationale de recherche" décerné par le comité ad hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches (CAPNET). La biotech espère pouvoir mettre son médicament sur le marché cet été, si les essais cliniques aboutissent à un résultat probant. Le 1er février, un communiqué précisait en tout cas son efficacité contre les variants britannique, sud-africain, brésilien, danois et écossais. "L'efficacité du XAV-19 contre les variants en circulation était probable, compte tenu du caractère polyclonal de notre produit. L'avantage du XAV-19 en tant qu'anticorps polyclonal, est désormais prouvé, à l'inverse des anticorps monoclonaux", détaille l'annonce.

"Cela fait plusieurs mois que je rappelle que les vaccins, c'est bien, mais avec des traitements. On ne peut pas se contenter de se vacciner, car on s'adresse à des gens qui ne sont pas malades, mais risquent de le devenir (…) il faut aussi penser aux gens qui sont déjà malades", a affirmé la présidente de Xenothera à France 3. Odile Duvaux attendait beaucoup de la visite d'Emmanuel Macron à Nantes, jeudi 11 février, notamment sur de possibles achats de XAV-19 par l'État français. Selon des informations de Presse Océan cité par Ouest-France, le gouvernement envisagerait de passer commande pour 30 000 doses du candidat médicament. 

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