Plus de 6 millions de Français souffrent de cette maladie chronique et l'ignorent

Plus de 6 millions de Français souffrent de cette maladie chronique et l'ignorent Près d'un tiers des Français adultes sont atteints d'hypertension artérielle mais plus de 6 millions de malades ne sont pas diagnostiqués. La maladie chronique est pourtant une des principales causes de complications d'infarctus ou d'AVC.

C'est un chiffre inquiétant que livre Santé publique France ce mercredi 16 mai : alors que 17 millions de Français, à peu près un adulte sur trois, sont atteints d'hypertension artérielle, plus de 6 millions d'entre eux ne se savent pas malades. L'agence sanitaire tire ce constat de deux enquêtes menées en population générale. Une méconnaissance plus importante par rapport à nos voisins européens et qui serait due à un dépistage très insuffisant. Pourtant l'hypertension, en plus d'être la maladie chronique la plus fréquente en France, peut-être diagnostiquée précocement et facilement grâce à une mesure régulière de la pression artérielle. Prendre sa tension une fois par an peut suffire selon Santé publique France.

Si le taux de dépistage de l'hypertension artérielle est faible depuis plusieurs années, l'épidémie de Covid-19 a encore mis un frein à la détection de la maladie. En plus du dépistage, le nombre de patients débutant un traitement antihypertenseur est limité : ils sont 1,6 million à entamer le traitement chaque année. Santé publique France appelle donc de ses voeux des "politiques de santé en faveur de la prévention primaire de l'hypertension artérielle, de son dépistage, et de sa prise en charge".

L'hypertension artérielle, important facteur de risque de mortalité

Cette absence de diagnostic chez les personnes souffrant d'hypertension est un problème qui se traîne depuis de nombreuses années selon Santé publique France, puisque les indicateurs de dépistage ne se sont pas améliorés depuis 2006. Et si l'hypertension artérielle n'est pas connue, elle ne peut pas être traitée. Seulement un hypertendu sur deux est traité pharmacologiquement et cette prise en charge est moindre chez les femmes.

Pourtant, l'hypertension artérielle était le premier facteur de risque de mortalité en 2019 et elle reste aujourd'hui une des "principales causes de complications cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral), rénales (insuffisance rénale) ou cognitives (démence…), en raison de l'absence fréquente de symptômes", prévient l'agence française. Des complications qui peuvent, elles aussi, être évitées par des "règles hygiéno-diététiques" qui permettent d'aider à maîtriser la pression artérielle, en plus des traitements pharmacologiques. De quoi "allonger l'espérance de vie, mais également la qualité de vie des patients hypertendus".